Ne laissons pas disparaitre les disparus

C’est toujours l’angoisse pour plusieurs familles sans nouvelles de leurs enfants disparus ces dernières semaines en France : ni Antoine Brahy, ni Samy Haikel, ni Anthony Carteron, ni Rémy Calméjane ou Grégoire Rigault et pas plus François Thillmann n’ont réapparu .

Contactée, la famille d’Antoine Brahy nous confirme que la police ne privilégie aucune piste et n’en écarte donc aucune. Par contre , selon elle, la police ne ferait pas de liens entre les affaires malgré les singulières similitudes.

On peut avoir deux lectures des affaires qui concernent des jeunes sortis ivres de discothèque.

La plus inquiétante , celle d’un lien entre les affaires. Et il est intéressant alors de fouiller dans les archives pour voir si d’autres disparitions ou décès suspects se sont produits ces derniers mois.

On peut noter que la région nantaise et rennaise a connu au moins 7 disparitions dont les 2 de décembre ; les 5 autres se sont finies d’une manière tragique. Nicolas Babonneau (23 ans) puis Pierre Yves Bouju (23 ans) se sont noyés dans la Loire , après une soirée arrosée , le premier en avril 2007 et le second en septembre 2007. La thèse de la noyade accidentelle a été privilégiée sans être forcément certaine notamment concernant Nicolas. Toujours dans le pays nantais, le jeune Mathieu Cornilleau (16 ans) disparait le 4 mars 2006 ; son corps sera retrouvé 3 semaines plus tard. L’enquête conclu à une mort par hypothermie, le jeune homme , ivre, se serait assoupi derrière un buisson. Pourtant , il aurait appelé un ami vers 4h du matin pour lui demander de venir le chercher et le coup de fil aurait été brutalement interrompu. En mars 2010, à Rennes, un jeune de 16 ans , Corentin Danic était à son tour retrouvé noyé dans la Vilaine après avoir disparu lors d’une fête . Enfin, il y a cette affaire célèbre du jeune Jonathan Coulom , 11 ans , enlevé dans sa chambre , dans sa colonie de vacances et retrouvé noyé quelques jours plus tard dans l’étang d’une propriété proche.

Dans le nord de la France, où l’on a retrouvé récemment Jérôme Cano noyé dans sa voiture après une disparition à la sortie d’une discothèque, Aurélien Pollet a disparu depuis janvier 2008 ; le jeune qui avait 17 ans à l’époque n’est jamais rentré d’une sortie avec des amis , mais cette fois en pleine journée.Julian Nortier, 21 ans, avait disparu en avril 2007 à Valenciennes après une soirée alcoolisée avec ces copains ; son corps a été retrouvé noyé dans l’Escaut quelques jours plus tard. Le 23 décembre dernier, dans la somme, disparaissait Julien Tonnelier, 28 ans , dont on a retrouvé aucune trace ; parti avec sa voiture on ne l’a plus revu depuis.

Dans le Doubs , où a disparu récemment Anthony Carteron, on se souvient de la disparition de Richard Delarrat (33 ans) en mai 2008 ; lui aussi a été retrouvé noyé après une soirée festive dans une discothèque.

D’autres cas sont signalés : 2 à Chalons , les deux jeunes ayant été retrouvé noyés dans la Saône : Richard Campo (19 ans,2006) et Stéphane Kameugné(2008) ; le second portait des traces laissant à penser qu’il aurait pu être percuté par un véhicule. Un cas dans le gard (Guillaume Gardies, 23 ans,disparu en juillet 2007) , et deux autres en Rhones-Alpes : Mathieu Jaligot (21 ans), noyé dan l’Isère à Grenoble en août 2008 et Adrien Fiorello (22 ans), disparu entre Firminy et Chambéry d’où ont été passé les derniers appels avec son portable.

On voit donc que de nombreux cas ont été recensés , auquel on peut aussi ajouter celui de Yann Noël, disparu à Metz et retrouvé au plan d’eau , noyé après un soirée étudiante où l’alcool avait coulé à flot en novembre 2007. Certaines de ces disparitions posent question mais pour beaucoup, la conjonction de l’alcool, de la nuit et de la présence de rivière a provoqué un cocktail mortel et la cause criminelle peut sans doute être écartée ; reste la multiplication étrange des cas ces dernières semaines , leur localisation (Nantes et le quart Nord Est) et la police, dont on peut voir régulièrement les dysfonctionnements dans les diverses émissions consacrées aux faits divers, ne peut écarter la thèse d’un lien entre certaines disparitions.

Par contre,la thèse de l’accident pour ses noyades en série ne nous exonère pas de nous poser de sérieuses questions ; et notamment des questions dérangeantes à la fois pour les propriétaires de discothèques ou de cafés mais aussi pour les amis de ces disparus .

La mort de Nicolas Babonneau et Pierre Yves Bouju avait déjà soulevé un débat à Nantes : comment a-t-on pu laisser des jeunes boire jusqu’à plus soif, à fortiori quand ils étaient mineurs comme le jeune Cornilleau, et les laisser ainsi partir dans la nature ? comment se fait-il que le bar d’où est parti Pierre Yves servait encore de l’alcool à 6h du matin ? ne pourrait-on pas imaginer que ces établissements se comportent de manière responsable vis à vis de leur clients ? plutôt que de les jeter à la porte comme des chiens comme celà a été le cas pour Pierre Yves, mis à la porte par les videurs parce qu’il avait cassé un verre ? Et les amis ? comment peuvent-ils laisser un des leurs partir dans cet état ? souvent la réponse est simple : parce qu’ils sont dans le même état…et si on ne peut pas oublier que chacun est responsable de ces actes , on peut se dire qu’avec un peu de volonté, en luttant un peu contre le lobbying de l’alcool et des débits de boissons, beaucoup de ces jeunes seraient encore parmi nous. Un beau gâchis…

Courriel

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