Interview (presque) imaginaire : Martine Aubry

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Aujourd’hui, nous revoici réunis pour une nouvelle interview comme sait en mener notre ami Renan Apreski. À vous, Renan !

RENAN APRESKI : Merci, Blequin. J’ai l’honneur de recevoir aujourd’hui Martine Aubry.

MARTINE AUBRY : Bonsoir, monsieur Apreski.

R.A. : Alors, madame Aubry, vous avez dévoilé le programme du parti socialiste, prévenant ainsi une éventuelle tentative de votre candidat pour imposer sa loi…

M.A. : Mais pas du tout ! Ce programme est le fruit de la réflexion qu’ont mené en commun les hommes et les femmes du parti socialiste, rien d’autre ! Je vois à quoi vous faites allusion, mais l’exemple de Ségolène Royal il y a quatre ans reste du domaine de l’événementiel et je fais confiance à mes camarades pour respecter les engagements du parti…

R.A. : Enfin quand même, Dominique Strauss-Khan n’est pas réputé pour être d’accord avec vous sur tous les points.

M.A. : Vous voyez tout en noir, Dominique Strauss-Khan n’est pas un adversaire simplement pour quelques désaccords ponctuels ! Le débat d’idée n’exclut pas la courtoisie et la droite n’a pas le monopole de la contradiction à mon endroit.

R.A. : Bien sûr… Alors, dans votre programme, vous proposez de sortir du nucléaire : en pleine crise nucléaire au Japon, ça ressemble fort à de l’opportunisme…

M.A. : Mais pas du tout ! Les hommes et les femmes du parti socialiste sont seulement tombés d’accord pour affirmer que le nucléaire n’est pas la seule et unique source d’énergie possible et que, au vu des dangers qu’il représente, il serait absurde que la France n’aborde pas frontalement ce problème en se mettant à l’avant-garde européenne des énergies renouvelables !

R.A. : Oui enfin, quand vous gouverniez avec les Verts, il n’avait jamais été question d’une telle mesure ; vous êtes surtout tombés d’accord sur le fait que vous aurez besoin des votes écologistes pour le second tour…

M.A. : Vous voyez tout en noir, nous considérions simplement, à l’époque, que la France n’était pas prête ! Les Verts n’ont pas le monopole du souci de l’avenir de la planète.

R.A. : Mouais… Autre point de votre programme, le plafonnement ses salaires des patrons ; c’est clairement un appel du pied à l’extrême-gauche, ça, non ?

M.A. : Mais pas du tout ! Les hommes et les femmes du parti socialiste sont simplement conscients du fait qu’en ces temps de crise frappant durement une importante proportion de nos concitoyens, les salaires somptueux de certains entrepreneurs posent problème ; le salaire minimum n’a pas de sens s’il ne s’accompagne d’un salaire maximum !

R.A. : Vous ne disiez pas ça quand vous n’aviez pas besoin de clouer le bec à Mélenchon…

M.A. : Vous voyez tout en noir, le populisme de bas étage de Jean-Luc Mélenchon n’est pas de nature à nous effrayer ! L’extrême-gauche n’a pas le monopole de la lutte contre les inégalités.

R.A. : Oui, oui, oui… Vous proposez aussi le retour aux emplois-jeunes ; le message est clair : on avait réussi là où l’UMP a échoué !

M.A. : Mais pas du tout ! Les hommes et les femmes du parti socialistes sont attachés à cette mesure qui a fait ses preuves dans la lutte contre le chômage, mais nous n’irons jamais jusqu’à dire que c’est la seule bonne voie possible. Nous n’entrerons pas dans une polémique bassement politicienne pouvant agacer les Français !

R.A. : Vous ne pouvez pas négliger que les emplois-jeunes sont une des premières choses que la droite a supprimé à son retour au pouvoir en 2002 !

M.A. : Vous voyez tout en noir, vous ne pouvez taxer d’électoraliste une idée qui a déjà été appliquée avec succès ! L’UMP n’a pas le monopole de la lutte pour l’emploi. 

R.A. : Pfff… Bon, changeons de sujet : la semaine dernière, Jean-Noël Guérini a été réélu à la tête du conseil général des Bouches-du-Rhône, vous ne craignez pas que les affaires qui le plombent ne portent préjudice à l’ensemble du parti socialiste ?

M.A. : Mais pas du tout ! Les hommes et les femmes du parti socialistes savent bien que trop d’honnêteté, ce n’est pas vendeur…

R.A. : Hein ? 

M.A. : Souvenez-vous : en 2002, nous avions essayé de faire tomber Chirac en remettant sur le tapis les affaires dans lesquelles il était empêtré ; vous avez vu pour quel résultat ! Pour nous, le message a été clair : les Français sont plus Peppone que Don Camillo. Un rien de malhonnêteté, ça les rassure et ça les fait vibrer tout à la fois…   

R.A. : Attention, vous êtes à la limite du mépris, là !

M.A. : Vous voyez tout en noir : la droite n’a pas le monopole de la magouille !

R.A. : Ouais, on s’en doutait un peu… Allez, kenavo !

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