LA FETE DU TRAVAIL POUR LES NULS

Le 1er mai n’est pas seulement un jour férié dont on profite pour lire le Graoully déchainé, écouter en souriant la diarrhée verbale pleine de fautes de diction de Marine Le Pen ou pour aller cueillir du muguet. C’est aussi la fête du travail . Petit rappel chronologique sur l’origine de cette fête qui devrait mettre plusieurs centaines de milliers de travailleurs dans les rues de plusieurs pays aujourd’hui.

1er mai 1886. A Chicago, un mouvement revendicatif pour la réduction de travail à 8 heures est lancé par les syndicats américain. Une grève, suivie par 400 000 salariés paralyse de nombreuses usines. Le mouvement se poursuit et le 4 mai, lors d’une manifestation, une bombe est jetée sur les policiers qui ripostent. Bilan : une dizaine de morts, dont 7 policiers. S’en suivra la condamnation à mort de cinq anarchistes. Quatre furent exécutés par pendaison le vendredi 11 novembre 1887 (plus connu sous le nom de Black Friday), le 5ème se suicidera. Sur une stèle du cimetière de
Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui

20 juin 1889: le congrès de la IIème Internationale socialiste réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décide , sur une proposition de Raymond Lavigne,de faire du 1er mai un jour de lutte à travers le monde avec toujours pour objectif la journée de huit heures. Cette date fut choisie en mémoire du mouvement du 1er mai 1886 de Chicago. Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs. Cette marque est progressivement remplacée par une fleur d’églantine, puis en 1907 par un brin de muguet.

1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts. Dès lors , le 1er mai s’enracinera durablement dans la tradition des luttes ouvrière.

24 avril 1941 : en pleine occupation allemande, le 1er mai est officiellement désigné comme la fête du Travail par le gouvernement de Vichy qui espérait ralier les ouvriers. Le jour devient chômé.

Aujourd’hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d’Europe à l’exception notamment de la Suisse et des Pays-Bas. Au Royaume-Uni, c’est le premier lundi de mai qui est férié. En Allemagne, le 1er mai est chômé. On porte traditionnellement un œillet rouge à la boutonnière pour la fête du Travail. Cette tradition remonte au 1er mai 1890, où pour répondre à l’appel de la IIe Internationale malgré l’interdiction de manifester prévue par la Sozialistengesetz, les militants décident de se retrouver dans des parcs en portant un œillet rouge en signe de reconnaissance.

Au Japon, la fête du travail est célébrée le 23 novembre, jour férié. Aux États-Unis et au Canada la fête du Travail est célébrée le 1er lundi de septembre . Bonne fête du travail et tous et n’oubliez pas que les acquis sociaux , gagnés par de durs combat et le sang de nos aïeux, méritent autre chose que le détricotage dont ils sont victimes aujourd’hui au non de la logique de marché.

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