Heureux les imbéciles !

« Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps » (Charlie Schlingo)

Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! J’ai pas de chance, quand même…

Là où presque tout le monde y voit une occasion de se réjouir avec promenades à la cambrousse et cafés en terrasse en perspective, je ne vois dans la douceur hivernale qu’un signe évident du réchauffement climatique dont notre planète est l’objet, avec catastrophes naturelles à répétitions et crise alimentaire à la clé.

Là où presque tout le monde voit un sain et légitime divertissement pour les jeunes et moins jeunes, je ne vois dans l’American Luna Park qui s’installe une fois par an, pendant la période des fêtes, au parc de Penfeld, une débauche inutile d’énergie qui ne fait qu’aggraver encore davantage la détérioration du climat.

Là où presque tout le monde voit une école de la vie, un jeu innocent et salubre, je ne vois dans le sport-spectacle qu’un business dégueulasse, un instrument d’infantilisation des masses où les pauvres voient défiler sur de la terre cultivable gâchée les milliards d’euros qu’ils ne pourront jamais toucher.

Là où presque tout le monde voit l’auteur d’une belle chanson gaie et entraînante, je ne vois dans le chanteur de variétés que la marionnette d’une industrie du spectacle qui formate notre oreille à grands coups de musique putassière et de paroles indigentes pour nous faire cracher un maximum d’oseille.

Là ou presque tout le monde voit la juste distraction nécessaire pour oublier les traites de la CX diesel, je ne vois dans les jeux télévisés que le substitut des frustrés qui n’assument pas de ne pas aimer jouer et préfèrent regarder jouer les autres, engraissant encore davantage les culs dorés de la télé.

Là où presque tout le monde voit une femme élégante et désirable, je ne vois dans la fille en manteau de fourrure qu’une pétasse emperlouzée qui étale son fric aux yeux de tous en portant sur son dos les poils de pauvres animaux sans défense massacrés par d’affreux margoulins sanguinaires sans aucun respect de la vie des autres créatures vivantes.

Là où presque tout le monde voit un « sex-symbol », je ne vois qu’une image retouchée sur Photoshop qui formate les fantasmes des hommes en les forçant à bander là où on leur dit de bander et qui aggrave les complexes des femmes en leur imposant un idéal de beauté physique inaccessible.

Là où presque tout le monde voit un beau spectacle idéal pour se vider la tête, je ne vois dans le dernier « blockbuster » dans le coup qu’une accumulation d’image prémâchées et filmées sans recherche esthétique devant lesquels on vient perdre son temps pour oublier sa médiocrité.

Là où presque tout le monde voit une émouvante cérémonie glamour, je ne vois dans les remises des prix entre grands pontes de la culture qu’un indécent concours d’exhibition de trous du cul pleins aux as qui donnent un alibi culturel à leur étalage de richesses.

Là où presque tout le monde voit une invention révolutionnaire qui facilite notre quotidien, je ne vois dans le dernier joujou high-tech dans le vent qu’une pompe à fric supplémentaire à destination des gogos qui confondent encore la modernité et la technicité et qui ajoutent encore une chaîne à leur continuel esclavage.

Pourquoi, mais pourquoi ne suis-je pas un bon gros con broute-paille et mange-merde, comme presque tout le monde ? Allez, salut les poteaux !

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