Immersion en plein coeur des Roots du Rock #4

Chers lecteurs du Graoully Déchainé, vous attendiez avec impatience un retour sur le festival Les Roots du Rock ; festival dont je vous ai tant parlé et qui a eu lieu maintenant il y a une bonne semaine de cela. Une bonne semaine, en effet, c’est le temps que j’ai pris pour m’en remettre, car je ne suis plus de première jeunesse (lol) mais surtout le temps qu’il m’a fallu pour clarifier mes propos et retranscrire mes émotions pour que vous y ressentiez les mêmes émotions qui m’ont traversées le soir du 24 mars.

Après plusieurs mois d’attente, de préparation et un peu de stress, nous voilà arrivés au jour J tant attendu, celui de la quatrième édition du festival Les Roots du Rock, festival mêlant la scène alternative à la scène métal. Près de 700 personnes de tout âge se sont retrouvées à la salle Jeux et Loisirs de Grosbliederstroff pour fêter l’arrivée du Printemps en musique. Nombreux sont ceux qui ont fait le déplacement de Sarreguemines, de Grosblie (pour les intimes), du Pays de Bitche, de Metz, de Nancy, du Luxembourg, de la proche Alsace et de Strasbourg et même de la Haute Marne et de Bordeaux. Ce n’est pas les mille attendus mais c’est très bien quand même. De nombreux partenaires, dont votre webzine adoré Le Graoully Déchainé, ainsi que de nombreux médias ont fait le déplacement pour couvrir l’évènement ce qui indique que ce festival a grandi depuis ses débuts en 2009 et qu’il compte aujourd’hui  parmi les grands en donnant le coup d’envoi à la saison des festival.

 Avant de vous parler des prestations scéniques des groupes présents, voici quelques mots sur l’organisation générale de ce festival. La première claque de la soirée concerne l’évolution de l’organisation. Je m’étais déjà rendu à ce festival en 2010 lors de sa deuxième édition. A cette époque, il n’y avait qu’une petite scène et un bar pour les 500 festivaliers présents. Cette année, un espace restauration (saucisses, cochon de lait et frites, ainsi que de la barbe à papa et des bonbons pour les plus gourmand) a été créé à l’extérieur de la salle ; espace délimité par des barrières pour éviter tout débordement. Des tables et des bancs étaient posés ça et là,  un chapiteau était présent en cas de mauvais temps. A l’intérieur de la salle, plusieurs espaces étaient également aménagés pour le plaisir de tous. En dehors des vestiaires, du bar et des deux scènes, un espace détente a vu le jour cette année ; espace où a été installé des canapés et des lumières tamisées prêtés pour l’occasion par l’association Emmaüs. Un espace voulu par les organisateurs comme un espace de bien être pour se sentir comme chez soi. A coté de cet espace, étaient installés les œuvres des trois artistes peintres et dessinateurs présents (pour mémoire, Célia Muller, Lydia Torcasio et le jeune Max, Jeesus Purple pour les intimes) ainsi que les stands de merchandising des groupes se produisant ce soir là. Pour le bien être des groupes, des loges étaient à leur disposition (boissons, jeux, espace détente…).

Arrivons maintenant au vif du sujet: les prestations scéniques des quatorze groupes présents.  Je tiens à préciser aux férus ainsi qu’aux connaisseurs de rock et de métal, que je ne m’inscris pas dans un posture de spécialiste mais plutôt dans celle d’un ‘amateur de ce style de musique de ce fait le ressenti des prestations scéniques de chaque groupe n’engage que moi. Afin de pouvoir vous retranscrire l’ensemble des prestations et pour que vous ayez un large aperçu de celles-ci par les nombreuses photographies qui vont suivre, j’ai donc fait les allers-retours nécessaires entre les deux scènes, l’ensemble des groupes se succédant soit en parallèle soit en décalé, chaque groupe jouant entre une demi heure et trois quart d’heure.

Démarrons avec la scène alternative qui a ouvert ce festival avec un peu de retard. Retard tout a fait compréhensible, permettant ainsi aux Kékés de se produirent devant un maximum de public. Ce groupe, composé de trois jeunes hommes et de deux jeunes filles, se définit comme n’étant ni pop, ni rock. Il n’est pas facile de démarrer un festival, surtout lorsqu’on est un jeune groupe, mais ils ont agi avec brio. Ce groupe avait une bonne dynamique malgré les quelques désagréments de sons. Le guitariste a su motivé, autant que possible, le public et la chanteuse a su nous séduire, en reprenant un répertoire issu de la nouvelle chanson française (Zaz, Ben l’Oncle Soul, …) avec une voix suave très agréable. Si vous voulez voir à quoi ça ressemble, rendez vous samedi 07 avril à 21h3 chez le Grand Jo au café « aux 3 rois » à Sarreguemines.

Après la prestation des Kékés, arrive sur scène le groupe luxembourgeois Open Seas. Cette formation exclusivement masculine a fait tourner la tête à plus d’une demoiselle, aussi bien par leur physique que par leur musique pop rock aux sonorités proche de celle des Beatles.  Leurs voix se complètent parfaitement et leurs jeux de guitares n’enlèvent rien à leur charme. Une musique qui balance et très agréable à écouter. Un premier clip (You’re The Sun) a vu le jour très récemment et leur EP de cinq titres (All These Years) est disponible sur BandCamp.

J’ai découvert les Mushies, fin décembre 2011, à travers une prestation des plus originales. En effet, ils se sont produits, peu avant les fêtes de fin d’année, dans les vitrines des Galeries Lafayette de Metz. A la tête de ce groupe de rock, la chanteuse Joannie nous parle d’amour, de sujets d’actualité;  elle critique la société actuelle au travers de chansons aux sonorités un brin mélancolique. Le dernier titre chanté sur scène est lancé tel une dédicace à l’ensemble des organisateurs du festival. Leur EP « Fragile » est en écoute libre sur Jamendo. Depuis peu, le groupe s’est inscris sur le label musical communautaire My Major Compagny. Donc si vous aimez leur musique, n’hésitez pas à les aider dans la production de leur nouvel album.

La Tchav’ Project est un groupe mélangeant les sonorités ska, électro et hip-hop. Lorsque le groupe est arrivé sur scène, la salle n’a cessé de se remplir jusqu’à l’arrivée des têtes d’affiche. Les trois membres du groupe ont fait preuve d’un fascinant dynamisme. Ils ont créé une bonne interaction avec le public, les faisant se mettre à genoux, lever les bras, chanter en yaourt, jumper le plus haut possible, … Piou balance ses paroles avec un débit impressionnant, qu’il en a du mal à prononcer correctement le nom de la ville de Grosbliederstroff. Toum son acolyte aux cuivres et au chœur saute partout. Il est donc impossible au public de ne pas bouger, de ne pas se dandiner au rythme de la musique. Pour ceux qui ont apprécié leur talent, sachez qu’un album est en préparation. Vous pourrez également les retrouver à la programmation du premier jour du prestigieux festival « Le jardin du Michel », le vendredi 01 juin 2012 a Bulligny (54).

La Place du Kif est un groupe bien connu du public messin. Au travers d’influences ska, punk et rock, c’est un véritable groupe de scène dynamique, à l’énergie communicative et aux textes engagés. Le groupe joue ses plus grands succès, de « Président des gens » à « Sans papiers ». Les membres du groupe mettent une ambiance de feu, le public est en transe. Ian le chanteur interagit avec le public, il précise que Tom, le batteur, fête ce soir sur scène son anniversaire. Ian débouche une bouteille de champagne sur scène pour fêter cet évènement. Pendant leur show, on apprend qu’un second album est en préparation (en effet, le groupe est en studio à la mi avril pour l’enregistrement de ce nouvel album), le groupe interprète même en avant-première un titre de ce nouvel album pour le plaisir des plus grands fans qui ont fait le déplacement.

Avec l’arrivée de P.O. Box, on monte en puissance. Ah ces nancéien, toujours aussi drôle ! Au cours de ses échanges avec le public, le chanteur ironise sur la nationalité du public présent, du fait de la proximité de Grosbliederstroff avec la frontière allemande, ce qui prouve bien que les chamailleries entre Meurthe-Et-Mosellans et Mosellans existent  toujours quoi qu’on en dise. Bref passons, parlons un peu musique… Le groupe distille leurs sonorités ska punk devant un public chauffé à blanc, les membres du groupe sont en entière communion avec son public qui monte sur scène danser avec eux. Quand leur dernier single « On How To Light A Fire » retentit, le public se lance dans une série de pogo jusqu’à n’en plus finir.

Les festivités sur la scène alternative se terminent avec la prestation des Chênes Truffiers. « 400g de chansons, 200g de rock’n’roll, 300g de cuivre, une pincée de connerie, 6 glands », voilà comment se définissent les membres des Chênes Truffiers. Malgré l’heure tardive, le public est toujours aussi nombreux et la fête bat son plein aux rythmes des cuivres et de l’accordéon. Un petit coucou, en passant, à Max le guitariste du groupe qui est, pour ceux qui ne le savent pas, à l’origine de la création de notre site web actuel. Quand on pense que c’est finit, ça ne l’est jamais vraiment avec les Chênes Truffiers qui réalisent un bœuf autour du bar en improvisant du Claude François… On retrouvera nos amis des Chênes Truffiers, pour notre plus grand plaisir, lors de l’éco-festival « Sur la remorque du Pat » le samedi 30 juin 2012 à Maizeroy (57) ; festival dont le Graoully Déchainé est également partenaire.

 

En parallèle de la scène alternative, se déroulaient les concerts des groupes de métal. Le public très nombreux, a eu droit, avant les concert des trois têtes d’affiche, aux prestations de la « Rude Riders Team » composée de quatre groupes originaires du coin de Sarreguemines et du Pays de Bitche ; des groupes composés par une bande d’amis ayant un style de musique assez extrême. Et là pan, deuxième claque de la soirée: le show donné par le premier groupe de métal qui se nomme Never Lost Hope (un nom à retenir). C’est le groupe qui m’a le plus bluffé sur cette scène. D’ailleurs je n’en suis toujours pas revenu depuis la fin de ce festival. Pour tout vous dire, lorsque je me suis approché de la scène, j’ai été submergé par une énergie métal impressionnante, mais c’est surtout ce que je vais vous dire maintenant qui m’a le plus impressionné : c’est le seul groupe de métal présent ce soir-là à avoir une fille au chant, une charmante et sexy blonde qui se prénomme Nadège et qui maîtrise à la fois le chant à la voix claire et le chant hurlé. La question que je me pose encore aujourd’hui: c’est comment un si charmant corps peut produire un son aussi guttural ??? Et là j’aimerai bien qu’elle me réponde… J’ai adoré ! Pour preuve, en plus des photos, voici une vidéo de l’un de leurs titres joué ce soir-là :

Et maintenant les photos:

Le groupe Inheyria est un habitué des Roots du Rock. Je les ai découvert lors de la deuxième édition, c’était un tout jeune groupe avec des défauts, comme on en connait tous; mais aujourd’hui leur son a mûri ce qui m’a permis de mieux apprécié la prestation de cette année. Le show était sympa et musclé. Le groupe a présenté sur scène de nouvelles compositions et un nouvel EP devrait voir le jour très prochainement.

Les Nazmen ont un univers bien à eux rempli de second degré. Ces cinq jeunes hommes originaires de Nazmanie répandent un métal aux influences des plus variées. Nazville ne serait-elle pas le pendant imaginaire de Nashville, Tennesee, aux Etats-Unis ? Un métal teinté de country music, ça vaut le coup d’œil… Une démo est en préparation, elle devrait sortir mi-avril.

Amoeba était, pour moi, LE groupe Death Métal de ce festival. Ce groupe, composé de jeunes hommes, a distillé sur scène un métal, lourd, puissant, sombre et brutal. Les membres d’Amoeba nous ont présenté des morceaux à l’énergie dévastatrice, que je n’ai pas su, malheureusement, appréciée à sa juste valeur, n’étant pas un adepte de ce genre musical. Ceci dit, les membres maîtrisaient parfaitement toutes les techniques d’un bon show métal (jeu de scène, faire l’hélicoptère avec les cheveux, …). Un EP de trois titres (Day in Black) qui pose la question de notre propre fin est déjà disponible.

C’est au tour du groupe luxembourgeois Miles To Perdition de se présenter sur scène. Le groupe nous propose une prestation intense et énergique. Le public se donne enfin à fond dans les pogos. Je connaissais déjà le groupe à travers son EP sept titres « Vengeance » que j’ai bien aimé et j’attendais beaucoup de leur prestation scénique. Et je ne fus pas déçu. Un bon jeu de scène, les riffs rapides et puissants des guitares, la voix du chanteur oscillant entre le grave et l’aigu, une parfaite maîtrise de leur show.

Autre grosse attente de la soirée, le groupe de métal industriel originaire de Bordeaux : Jenx. Fan devant l’éternel de Nine Inch Nails, Rammstein ou Rob Zombie, j’attendais beaucoup de Jenx. J’ai pu les approcher de près pendant le festival. J’ai été, de prime abord, impressionné par la carrure de deux des membres du groupe (le chanteur et l’un des guitaristes). Cet élément mis à part, les membres du groupe sont très sympathiques et accessibles. J’ai apprécié la puissance vocale de Xav, le chanteur du groupe. Sur scène, le groupe répand un métal énergique et puissant teinté de sonorités industrielles grâce aux samples électroniques proposées par Lyynk aux claviers. Le show est d’une telle puissance que le public ne pogote plus mais circle pit ou braveheart, comme disent les Irlandais. L’album « Fuseless » est déjà disponible ; le nouvel album « Enuma Elish », que j’attends avec impatience, devrait être disponible dès le 13 avril en pré commande et devrait être dans les bacs de tous les bons disquaires dès le 11 mai.

Troisième et dernière claque de la soirée et pas des moindres… SlutBox, le groupe des frères Hartmann reste en scène. Leur album « Made in us » est sorti quelques jours plus tôt, ils sont donc là pour faire la promo de cet album et pour faire le show. Sur scène, flotte un drapeau à l’effigie du groupe, des poupées gonflables entourent Dofré le batteur. Le ton est donné. Les premières notes retentissent et là tout le public se met à danser, à bouger dans tous les sens, à pogoter, … Leur show se décompose en plusieurs rounds. Une jeune fille sexy vient présenter le premier round. Dans les rounds suivants, c’est Pam, qui se retrouve sur scène, pour réaliser avec la complicité de David, le chanteur du groupe, quelques scènes dignes des meilleurs films érotiques… Le groupe n’a aucune censure… On ne ressort pas indemne d’un show tel que le leur, se fut d’ailleurs le cas pour le plancher de la scène qui craqua sous l’énergie débordante de David. Véritable showman qui se prend au jeu, dans l’hystérie du moment, David vient slamer avec le public. Les véritables stars, ce soir, se sont eux… Un véritable concentré d’énergie…. Une dynamique du feu… Un groupe qui maîtrise merveilleusement son sujet. On n’aurait pas souhaité meilleure fin pour la scène métal… Depuis la fin du festival, les Slutbox ont démarré le tournage de leur premier clip vidéo « My Worst Friend », j’espère que le résultat serait aussi puissant que leur show…

 

Les prestations scéniques touchant à leurs fins, les festivaliers commençaient à partir. Après le bœuf des Chênes Truffiers, les quelques piliers de comptoir restants ont eu droit à la soupe à l’oignon avant de quitter définitivement ces Roots du rock qui nous en auront mis pleins les yeux et pleins les oreilles… J’ai véritablement passé un bon moment. Merci à tous les artistes présents pour la qualité de leur show et pour leur accessibilité ainsi qu’à l’organisation qui était au top. Le succès de ces Roots du Rock fut tel, qu’affluent déjà bon nombre de demandes de participation aux Roots du Rock 5. Connaissant les organisateurs, je sais que les Roots du Rock 5 seront encore meilleures que celles qui viennent de passer. Plus qu’une chose à dire : Vivement l’année prochaine !!!

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