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La femme baissant la tête : « J’y ai mis toutes mes forces et tout mon cœur Monsieur le Président »
Le Président : » Je comprend bien , mais …. Y avez-vous mis aussi quelques sourires, quelques jolis mots ? »
La femme baissant la tête : » Oui, Monsieur le Président. Dans chacun de mes actes, de mes phrases. »
Le Président : » Je vois, je vois…. Pouvez nous détailler ? »
La femme baissant la tête : » Le soleil n’était pas toujours aux rendez-vous, mais il irradiait notre cœur et nous enflammait l’esprit »
Le Président : » Le début était donc bien prometteur … continuez je vous prie »
La femme baissant la tête : » De ci, de là nous avons promené nos désirs, nos envies. Par-ci par-là nos semelles ont laissé l’empreinte de notre amitié.. »
Le Président : (Il baisse la tête et semble se recueillir)
La femme baissant la tête : » La ville nous a vu arriver, telles des matelots après 60 jours de mer, enivrées de liberté et guettant le moindre plaisir »
Le Président : » Ah … le plaisir !!! Parlez nous du plaisir »
La femme baissant la tête : » Oh ! Monsieur le Président. Les nôtres étaient avouables et n’avaient pas vocation à luxure et autre mauvaises actions ! »
Le Président : » Ce n’est donc pas ceci qui vous mène jusqu’à nous ? »
La femme baissant la tête : » Non, Monsieur le Président. »
Le Président : » Poursuivez alors … »
La femme baissant la tête : » La première fois, ils nous ont fait entrer en s’écartant sur notre passage, souriant et nous ouvrant la porte à deux battants . Nous aurions dû nous méfier mais,la mesquinerie ne pouvait nous approcher, nous étions sur un nuage… »
Le Président : (… se grattant la tête…)
La femme baissant la tête : « Le cadre était joli, le personnel charmant, les effluves prometteuses et nous n’avons pas été déçues. L’euphorie de la première fois sans doute… »
Le Président : » Je vois, je vois… »
La femme baissant la tête : » La seconde fois, nous étions en plus grand comité. L’intimité du lieu nous était plus que plaisant, les parfums, les couleurs nous ravissaient. Les échanges étaient courtois, polis, enchanteurs. Les mets, quoique simples, nous ont rassasié, les mots, parfois alambiqués, nous ont bien amusé. »
Le Président : » Je ne saisi pas tout …. Nous jugeons ici les cas graves, sérieux, méritant châtiments …. »
La femme baissant la tête : » J’y viens, Monsieur le Président… »
Le Président : » Nous attendons. Mais, soyez brève. Nous n’avons pas toute la vie devant nous !!! »
La femme baissant la tête : » Pardon , Monsieur le Président. Ma gorge se noue, se dénoue, s’enroule autour de chaque souvenir, se tort de passion, se crispe de souvenirs pénibles, s’enroue de honte et se bloque dans un silence violent lorsqu’elle se souvient de tout … »
Le Président : » La Honte , Madame, n’a pas de place à prendre en vous. Levez la tête, regardez autour de vous. Qu’est-il jugé ici ? L’indélicatesse , la jalousie, la vulgarité, le mensonge, l’indiscrétion, le verbe haut et les frasques . »
La femme relevant légèrement la tête : » Que pouvais-je donc faire pour que ceci ne fut point ? »
Le Président : » Rien, Madame ! Rien, ne peut juguler, ni museler la bêtise humaine. Malheureusement. »
La femme : » Monsieur le Président, j’avais espéré : le plaisir, les rires, les bons souvenirs, le meilleur en quelque sorte. je n’y suis pas parvenue. J’avais œuvré en ce sens, tentant vainement le contentement de tout à chacun. J’avoue Monsieur le Président. J’ai baissé les bras. Lassée par tant d’incompréhension, de paroles blessantes, de critiques cinglantes et sanglantes….. »
Le Président : » Erf. Madame ! Mais … Vous avez donné le meilleur de vous même ?
La femme : » Comme à chaque fois Monsieur le Président, je ne suis pas pièce de monnaie ou girouette »
Le Président : » Votre côté face vous honore tandis que votre côté pile remercie les abrutis en quelque sorte … »
La femme souriant : » C’est exactement cela … Je ne vous ferai nul procès pour votre écart de langage Monsieur le Président, votre robe sera pour moi la meilleure de vos excuses .. »
Le Président : » Madame, je vais vous donner conseil , que vous vous empresserez de tester .. »
La femme relevant la tête : » Je vous suis toute ouïes, Monsieur le Président. »
Le Président : » La bêtise, la mesquinerie, la méchanceté parfois, est chose naturelle en ces temps. Nous jugeons ici pléthores de cas ayant tous, ceci en commun…. Arf… C’est tristesse que de voir ça . Mais… sachez à l’avenir vous garder d’essayer de rassembler, et de récréer tant les familles que les prétendus amis. Gardez-vous d’entretenir l’amitié prétendument acquise et ne vivez que pour et par,vous et ceux qui et ceux qui vous sont légitimement liés. La générosité de votre cœur a mal été interprétée, mais elle n’en n’a pas moins d’honneur. »
La femme : » Je vous remercie , Monsieur le Président, et je promet ici de m’en tenir à vos sages conseils »
Le Président : » Mes conseils, Madame, ne sont issus que de situations personnellement vécues, et je comprend fort bien vos ressentiments … malheureusement .. Le troisième millénaire n’est pas ce qu’il devrait être, mais la masse d’abrutis qui le peuplent n’est pas étrangère à la situation … »
Le Président : » Mesdames et Messieurs, l’audience est ainsi terminée. Je vous saurai gré de bien vouloir quitter ce Tribunal. Réfléchissez, méditez, mais surtout apprenez que tout à chacun ici est forcément, un jour ou l’autre, l’arroseur qui se fera arroser. «