En route vers la gare

 

 

 

J’ondule comme l’ombre incertaine des feuilles

Qui se reflètent sur le temple protestant

La bouche ouverte, les gouttes de pluie dans l’œil

Ce gout pour l’extérieur que l’on oublie quotidiennement

Prisonniers intérieurement afin d’éviter le maximum d’écueils.

 

Je me mets en route vers la gare

En marchant relativement vite.

 

Sur le chemin

Un peu plus loin

C’est le gang des petits hommes verts

Orateurs pathétiques devant les grilles de fer

Une bande de fieffés coquins

Origamis en forme de demain

Ils catéchisent pour retrouver un semblant de Terre

L’idée n’a pas l’air de déplaire à la masse populaire.

 

Le fantasme écologique d’une nature urbaine

Quelle perspective étroite de la planète

Notre petitesse n’est jamais mise en scène

Sur l’image d’Epinal vendue par ces prophètes.

 

Je continue à serpenter entre les rues

Puis forcément je croise une connaissance

Qui me demande ce que je suis devenu

Une adorable salope prénommée Constance.

 

Elle m’invite à la suivre chez elle

Histoire de discuter au chaud

Elle a le sourire en coin de celle

Qui connait quelque chose de nouveau.

 

D’un air de défi appelant l’action

Tout en fredonnant une de ses compositions

Elle jette sur le canapé juste à ma droite

Une pleine poche d’agents psychodysleptiques

Il faut dire que c’est une joueuse plutôt adroite

Je sens que cette nuit va être longue et épique.

 

La jouissance de l’immanence

Pourrait apparaître comme transcendance

Lorsque shamans ès sens

Nous entrons en transe

Nous révélant mutuellement au cours d’une danse

Les secrets de nos multiples naissances.

 

 

 

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