C’est quand le bonheur ? …. Ta gueule.

defile-pere-noel25 décembre, direction les Vosges. Tandis que je traine sur l’autoroute de mes excès, ma gueule de bois du reveillon, mes portugaises sont cueillis par une douce mélopée émanant de mon autoradio. Un « petit papa Noël » de circonstance envahit soudain l’habitacle chargé de mes vapeurs éthyliques autant que des vapeurs fidofrolicéenes nauséabondes de mon fidèle cabot.

Une voix grave, délicate et troublante accompagnée d’une orchestration majestueuse suffisent à envoyer la version vieillote de papy Tino aux oubliettes de nos greniers d’enfance.

  • Mais qui c’est qui, çui qui chante là ? Me demande ma douce, dans un français un peu douteux, faut dire qu’elle est vosgienne, alors …

Et bibi, tout fierot d’avoir reconnu l’organe rauque, chargé de vies déjà trop pleines, du tac o tac, je réponds sans sourciller:

  • Mais c’est Arthur H, bien entendu.

Et elle, satisfaite d’être accompagné par un être aussi exceptionnel que moi, souris et retourne à ses ongles et à son vernis.

C’est donc plongé dans une douce ambiance de Noël, que je continue ma route vers ce charmant département réputé pour ces fromages, ses ballons et ses infanticides aquatiques.

Afin d’assumer une certaine continuité dans la programmation, la station de radio décide de diffuser un extrait de l’album de Michel Legrand, composé de quoi ?? je te le demande … de chansons de Noël bien sur. Mais perspicace comme je t’imagine, tu avais sans doute déjà trouvé ou alors t’as vraiment la matière grise en berne.

Les baffles (ndla: attention à ne pas mettre de « i » à la place du « a » de baffle, c’est pas mon genre.), les baffles donc de mon auto vibrent sous les arrangements grandioses de Michel Legrand, sauf que … sauf que quoi ? Tout est gaché par un chanteur que, dans un premier temps, je ne parviens pas à identifier. Toujours est il, que ses effets de voix incessant, son interprétation disons pitoyable parviennent en moins de temps qu’il n’en faut à Copé pour dire une connerie, à me filer la nausée.

-Putain, mais qui c’est ce cave éructais-je ? J’avais bien peur d’être toutefois parvenu à identifier l’individu, sa voix de tête qui te la prend, cette manière de ne jamais poser sa voix, de peur sans doute qu’on se rende compte qu’elle est insignifiante, il s’agissait de Mika évidemment ! Ah sacrebleu, il m’a fichu ma belle ambiance de Noël en l’air … Enervé par la colère, je change de station, pensant naivement touver sur la bande FM n’importe quoi qui puisse me rendre mon sourire d’enfant.

Bon, j’ai rien trouvé alors j’ai écouté l’album « Rocks » d’Aerosmith.

Mais avant cela, faut quand même que je te raconte sur quoi je suis tombé. Si, si, reste un peu, tu vas voir, tu vas te poiler .. ou alors tu vas me detester.

Le chanteur Ségoliniste, celui qui a le militantisme opportuniste. Nous sommes tombé sur une de ses nouvelles …comment dire ?… chansons. Alors, lui, je ne sais pas qui lui a dit un jour qu’il avait du talent, mais du coup, il l’a cru et continue à nous pondre ses jerémiades infâmes.

En fait, un peu fatigué et endormi par la lassitude de la route, nous écoutions d’une oreille distraite. Puis soudain, devant la platitude du texte que nous impose Cali (mais non, j’ai pas donné son nom.) – doit faire écrire ses paroles par un gamin de 6 ans, je vois que cela pour justifier une telle médiocrité – bref, subitement, comme si nous étions connectés, nous nous regardons et ensemble partons dans un fou rire.

  • waouh, mais c’est nul, s’étonne t elle. Oui, même vosgienne et pas très doué en français, elle sait faire la différence entre deux vers subtils de Verlaine et un refrain puéril du chanteur languedocien.

C’est quand le bonheur ? Clamait il. Toi, je sais pas, mais moi quand tu t’arrêtes de chanter, c’est déjà un bon début.

 

Voilà pis c’est tout.

 

 

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