« Fin d’la ballade des gens heureux, le train-train va tout balayer, fin, aussi, d’la période des voeux, on recommence à s’engueuler. » (Henry Girou)
Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Alors, elle vous plait, ma phrase d’introduction pour l’année 2012 ? Sinon, dites-le, ça ne me vexera pas, je n’en suis plus à ça près niveau critique désobligeantes ! Bon, trêve de plaisanteries, voici quelques rendez-vous que nous fixe cette nouvelle année…
6 janvier : Épiphanie. En ce jour où on tire les rois, suivez mon conseil : mettez dans la galette autant de fèves qu’il y aura de convives à la partager ! Comme ça, les républicains les plus invétérés ne trouveront rien à redire pour honorer cette tradition : quand tout le monde est roi, c’est la démocratie qui triomphe !
26 janvier : Début du festival international de la bande dessinée d’Angoulême, présidé par Art Spiegelman. Je ne sais pas qui a été nominé, je n’ai donc pas de pronostic, mais il me semble que la moindre de choses serait de donner le prix du patrimoine à la réédition par Glénat des planches de feu Reiser parues dans feu Pilote et le prix du meilleur album à Sacré comique, l’excellent album du non moins excellent Goossens : une pléthore d’albums est parue cette année, je n’ai rien trouvé d’autre qui en vaille la peine ! Il faudrait aussi accorder le grand prix à Uderzo, le seul dessinateur capable de rivaliser graphiquement avec Franquin – et tant pis pour les réserves que l’on peut émettre concernant les scénarios qu’il écrit : tant que lui n’aura pas été gratifié de cette récompense, elle n’aura aucune valeur réelle.
6 février : Début du tournoi des six nations. La sublime Maude, la passionaria du rugby messin, se délecte déjà, mais c’est par amour du sport car elle est trop intelligente pour résumer le rugby au calendrier « Dieux du stades » comme certaines hyènes spermivores.
14 février : Saint Valentin ; si votre conjoint attend ce jour-là pour vous montrer qu’il vous aime, vous avez intérêt à vous poser des questions sur votre couple.
21 février : Mardi gras. Pour l’occasion, les politiciens en campagne pour les élections à venir se seront tous déguisés en philanthropes bardés de bonnes intentions ; pour ma part, je les ai déjà reconnus sous leurs costumes.
29 février : Ceux qui fêteront leur anniversaire ce jour-là vont se sentir très fatigués.
8 mars : Journée internationale des droits de la femme ; ça n’a lieu qu’une fois par an et ça laisse aux talibans ordinaires le champ libre pour les 364 autres jours de l’année ! Une belle connerie, organiser des « journées » !
17 mars : Saint Patrick ; les marchands de bière ont exporté cette fête irlandaise pour faire toujours plus de fric ; ils ne m’auront pas car, à la base, ça reste une fête de curetons. À bas la calotte !
21 mars : Équinoxe de printemps. Si d’ici là je n’ai pas eu la fraîcheur dont j’ai besoin pour me sentir bien, je pète les plombs pour de bon !
1er avril : Des politiciens nous feront de bonnes blagues en nous promettant monts et merveilles si on vote pour eux ; ils nous ont déjà fait le coup pour le mardi gras et on a envie de leur dire que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures.
4 avril : Sortie du Marsupilami d’Alain Chabat ; Chabat a montré avec Mission Cléopâtre qu’il était le seul réalisateur en France capable d’obtenir un résultat satisfaisant en adaptant une B.D. au cinéma, exercice très casse-gueule. La réussite sera-t-elle à nouveau au rendez-vous ? Si tel est le cas, c’est qu’il est vraiment très fort !
9 avril : Lundi de pâques ; les intégristes chrétiens n’attendent plus ce jour-là pour commémorer la passion du Christ car lancer des appels à la haine et à la violence au nom de Jésus, cela revient à le crucifier une deuxième fois !
12 avril : Vingtième anniversaire de la fin de la première chaîne de télé privée et gratuite en France, la Cinq ; malheureusement, TF1 et M6 courent toujours !
13 avril : Nous serons vendredi ; tous les buralistes auront le sourire.
21 avril : Dixième anniversaire du premier tour des présidentielles de 2002 où Le Pen père s’était qualifié pour le second tour ; obligation absolue de le commémorer pour limiter les risques de redite le lendemain.
22 avril : Premier tour des élections présidentielles. Objectif : ne pas laisser Le Pen fille se qualifier pour le second tour car, même si ça se faisait au détriment de Sarkozy, ce ne serait une victoire pour absolument personne.
1er mai : Fête du travail ; quel que soit le résultat du premier tour, les manifs auront une coloration politique et les scribouillards de la presse pourrie ne manqueront pas de faire mine de s’en étonner.
6 mai : Second tour des élections présidentielles. Objectif : virer Sarkozy du pouvoir. Lui parti, ça ne pourra pas être pire de toute façon !
8 mai : Jour de la commémoration de la victoire sur l’Allemagne nazie ; pourvu que ce soit la dernière fois où on la commémore avec Sarkozy : fêter la fin d’un tyran en présence d’un autre tyran, il y a de quoi déprimer !
16 mai : Début du festival international du fric de Cannes. Si Georges Méliès avait pu savoir que le cinéma deviendrait le prétexte culturel de la marque L’Oréal pour s’offrir une opération de promo de deux semaines et celui des trous du cul pleins aux as d’Hollywood pour aller faire les beaux devant les photographes, il dirait aux frères Lumière, « vous pouvez vous le garder, votre cinématographe » !
28 mai : Lundi de pentecôte, le fameux jour férié que Raffarin, après la canicule meurtrière de l’été 2003, voulait supprimer soi-disant par solidarité envers les personnes âgées. La loi a été votée mais n’a quasiment pas été appliquée : comme quoi, il y a des limites à l’enfumage…
8 juin : Début du championnat d’Europe des nations de football en Pologne et en Ukraine ; nous avons tous nos bonnes raisons pour redouter cette compétition : les uns par crainte de voir l’équipe de France se ridiculiser une nouvelle fois comme il y a deux ans, les autres par lassitude prématurée à l’égard de l’omniprésence médiatique qui ne manquera pas de caractériser cette édition de l’Euro. Je fais plutôt partie des seconds.
10 juin : Premier tour des élections législatives. Grâce à la réduction du mandat présidentiel à cinq ans obtenue par Chirac (après un retournement de veste comme l’ex-maire de Paris en a le secret) et à l’inversion du calendrier électoral décidée par Jospin, ces élections fondamentales sont maintenant réduites à la confirmation d’un président encore en plein état de grâce ; nous sommes en présence de l’aboutissement d’un processus enclenché par De Gaulle pour transformer une démocratie en monarchie élective. De toute façon, le bon peuple aura encore les yeux rivetés sur l’Euro…
17 juin : Second tour des élections législatives. Si la gauche les remporte, elle aura la majorité au Sénat ET à l’Assemblée, situation encore inédite dans l’histoire de la Ve République (il faut dire que De Gaulle aura tout fait pour ça) et qui lui enlèvera toute excuse pour ne pas « désarkozier » le pays après cinq ans de ravages.
21 juin : Solstice d’été ; espérons que le temps sera un peu moins pourri que l’année dernière ! Je suis très carré en matière de météo : j’aime avoir froid en hiver et avoir chaud en été.
1er juillet : Début officiel de la saison des grands départs en vacances, où le bon peuple qui en a encore les moyens va passer un mois dans des conditions de vie qu’il jugerait scandaleuses s’il était forcé à le faire toute l’année : arrivé sur place, il se reposera essentiellement du stress que lui aura apporté le voyage et à son retour, il aura de nouveau besoin de vacances…
14 juillet : Peut-être la première fête nationale sans Sarkozy depuis 2007 ; même remarque que pour le 8 mai !
27 juillet : Début des jeux olympiques d’été à Londres ; quand je pense que Paris a failli obtenir l’organisation de ce spectacle abêtissant qui laisse toujours un trou monumental dans les finances de la ville qui a eu le douteux privilège de l’accueillir ! Et en plus, il faut dire merci aux vieilles ganaches aristocratiques du C.I.O. ! Faut-il que les dirigeants politiques n’aient aucune fierté ni aucune dignité pour faire les beaux devant ces vieux culs dorés, qui plus est pour un su-sucre aussi indigeste !
15 août : Jour de l’assomption ; les chrétiens célèbrent la sainte Vierge mais, ce jour-là, la plupart des jeunes filles parties en vacances ne sont déjà plus vierges depuis un moment, même si elles l’étaient encore le jour de leur départ !
4 septembre : Rentrée des classes, le jour le plus cafardeux de l’année après le 2 janvier. Remarquez qu’il risque d’être encore plus triste cette année pour peu que Hollande devienne président entretemps et ne tienne pas ses promesses de créer des postes d’enseignants.
7 septembre : Premier anniversaire de Siné mensuel si, d’ici-là, les Français n’ont pas une nouvelle fois laissé crever un des rares journaux lisibles du pays ! Qu’un journal comme France-soir crève, je ne vais pas chialer, mais si la presse de qualité, satirique et indépendante ne survit pas, ça ne vaut vraiment pas la peine !
21 septembre : Équinoxe d’automne ; pour les mêmes raisons que pour le solstice d’été, j’espère ne pas devoir me taper encore un automne estival !
17 octobre : À la mi-octobre, en général, on commence à trouver le temps long parce qu’il ne se passe jamais grand’ chose ce mois-ci : c’est pour ça qu’ils ont choisi ce jour-là pour sortir dans les salles Astérix et Obélix au service de sa majesté, le film inspiré d’Astérix chez les Bretons. Après le massacre d’Astérix aux jeux olympiques, je n’ai aucune envie d’aller voir ce film où Catherine Denevue joue la « reine d’Angleterre » et où Charlotte Le Bon, l’ex-miss-pimbêche-météo de Canal+, joue l’épouse infidèle de Jolitorax… Arrêtez le saccage, par Toutatis !
1er novembre : Toussaint ; il parait que c’est la fête des morts, mais je n’ai jamais vu un seul mort faire la fête.
11 novembre : Commémoration de l’armistice, le jour où la région mosellane est « redevenue » française ; quand je pense à tous ces jeunes gens qui ont été sacrifiés par les puissants pour reconquérir cette région que les mêmes puissants ont abandonné à son sort soixante-dix ans plus tard ! On a pressé le citron, on peut jeter la peau !
15 novembre : Arrivée du Beaujolais nouveau ; tous les Beaujolais nouveaux ne sont pas mauvais, mais si vous attendez ce jour-là pour picoler, vous devez avoir une vie sacrément ennuyeuse !
6 décembre : Saint Nicolas va venir gâter les petits enfants de l’Est de la France, d’autant plus ravi qu’on lui foutra peut-être enfin la paix avec cette homonymie malheureuse qu’il traîne depuis 2007 !
22 décembre : Les charlatans qui annonçaient la fin du monde pour la veille passeront pour des cons aux yeux de tous excepté, bien sûr, ceux des pauvres naïfs qui se seront suicidés auparavant – rien que pour ça, ces prophéties de malheur ne sont absolument pas innocentes et méritent d’être traitées comme des crimes !
25 décembre : Noël aura lieu un mardi et arrivera donc tout de suite après que les vacances de Noël aient commencé ; le simple fait de savoir que le calendrier des fêtes n’aura pas été fait en dépit du bon sens m’aide à commencer l’année du bon pied.
27 décembre : Le Graoully déchaîné fêtera ses cinq ans d’existence. Comme dirait Siné, putain ! Déjà cinq balais d’usés et le ménage est loin d’être terminé !
31 décembre : On va se souhaiter une bonne année 2013, probablement en se réjouissant d’en avoir fini avec cette année de merde. Comme l’an dernier, quoi… Allez, salut les poteaux !
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