Interview presque imaginaire : François Hollande

RENAN APRESKI : Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Je reçois le candidat du parti socialiste, François Hollande.

FRANÇOIS HOLLANDE : Bonsoir, monsieur Apreski.

R.A. : Monsieur Hollande, tout le monde semble s’accorder à dire que votre meeting de ce week-end au Bourget était un succès, vous devez être ravi ?

F. H. : Bien sûr, mais cette grande satisfaction ne doit pas nous conduire à relâcher notre effort : la campagne est encore longue et l’élection se jouera sur le plan des idées !

R.A. : Justement, parlons-en, de vos idées : il vous est reproché de ne pas aller assez loin sur le volet nucléaire alors que le programme du PS prévoyait d’abandonner progressivement cette énergie…

F. H. : Si vous insinuez que je baisse les bras face au lobby du nucléaire, détrompez-vous ! Je peux d’ores et déjà vous annoncer que si nous gagnons les élections, le nouveau gouvernement abandonnera le projet de construction d’une centrale nucléaire à Plogoff !

R.A. : Quoi ? La centrale nucléaire de Plogoff ?

F. H. : Je lis dans vos yeux une incompréhension, mais je pense qu’il faut sortir de ce manichéisme qui nous conduit à ranger le nucléaire du côté du « progrès » et toute autre forme d’énergie alternative du côté du « passéisme » ! Le nucléaire ou la bougie, c’est un cliché, et les écologistes ne sont pas les chevelus rêveurs qu’on se plait à présenter ! Je compte d’ailleurs en parler sérieusement avec le maire de Brest, monsieur Francis Le Blé.

R.A. : Heu… Autre point litigieux dans votre programme, la question sociale : le programme du PS prévoyait de reconstruire le code du travail déconstruit par Nicolas Sarkozy et votre projet n’en fait état à aucun moment, pourquoi cela ?

F. H. : Si vous insinuez que j’abandonne le monde du travail à son sort, détrompez-vous ! Je peux d’ores et déjà vous annoncer deux mesures-phares du gouvernement socialiste : l’instauration des 39 heures de travail hebdomadaires et de la cinquième semaine de congés payés !

R.A. : Hein ? Mais…

F. H. : Oui, oui, je sais, vous vous dites que ce n’est pas possible, que c’est complètement utopique et irréaliste, que c’est une promesse purement électoraliste que nous n’oserons jamais tenir ! Mais non, nous saurons faire bénéficier le peuple du progrès social comme le fit jadis le gouvernement Blum ! Nous serons fermes et j’entends bien le faire savoir au CNPF qui ne manquera pas de protester ! Que son président, monsieur François Ceyrac, se le dise !

R.A. : D’accord… Il vous est également reproché de jouer le même jeu que votre adversaire sur le terrain de la surenchère sécuritaire…

F. H. : Si vous insinuez que je cède moi aussi à la tentation du tout-répressif à des fins populistes, détrompez-vous ! Je peux d’ores et déjà vous annoncer que sitôt élu, j’enclencherai le processus d’abolition de la peine de mort !

R.A. : Vivivivi, bien sûr…

F. H. : Vous êtes sceptique, hein ? Monsieur Apreski, la France est le dernier pays d’Europe occidentale qui s’obstine à vouloir disposer de la vie et de la mort de ses citoyens : ça n’a que trop duré ! Ce n’est pas en s’accrochant à ces schémas d’un autre temps que nous affirmerons notre différence vis-à-vis des dictatures qui sévissent encore de l’autre côté du rideau de fer ! J’affirme que les Français sont prêts pour l’abolition, quoi qu’en dise mon adversaire le président Giscard d’Estaing !

R.A. : Hum ! Monsieur Hollande, vous ne croyez pas que vous allez trop loin dans l’identification avec François Mitterrand ?

F. H. : Pas du tout ! Moi, je n’ai jamais été d’extrême-droite, je n’ai pas de fille cachée et je n’ai pas de cancer de la prostate, vous pouvez vérifier !

R.A. : Bon, ben on aura peut-être quatorze ans pour voir ça ! Allez, kenavo !

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