« Chacun a droit au respect de la présomption d’innocence. » C.Civ art 9-1
Ils sont nombreux autour de lui, les micros avidemment tendus, l’heure est grave , les flics du RAID sont sur le coup, la mine solennelle il fait son boulot, répond aux interrogations des journalistes, parle du suspect. Puis Claude Guéant se retourne vers le procureur de la république, « je crois qu’on peut dire présumé coupable, M. le Procureur ? » Et celui-ci d’acquiescer.
Une petite erreur, toute petite, vraiment ? Elle est en général l’apanage des journalistes, mais que des hommes politiques, qui plus est ministre de l’intérieur ou encore plus grave un procureur, s’expriment ainsi publiquement en dit long sur l’état de délabrement avancé de notre gouvernement. C’est à bondir de son siège et à ce taper le cul par terre.
En France existe donc le principe de présomption d’innocence et non de culpabilité. Tant qu’une décision de justice n’est pas prononcée chacun bénéficie du doute. C’est un principe fort de notre république qui permet en théorie d’éviter un grand nombre d’erreurs judiciaires et un lynchage médiatique qui peut se révéler dramatique pour les personnes accusées à tort.
Mais hop ! Encore une fois aux oubliettes et même parmi les rigolos démocratophiles au grand cœur citoyen remplis d’amour du prochain, il s’en trouvera pour dire qu’ au regard de l’atrocité des actes et de la personnalités du tueurs, la présomption d’innocence hein, on peut bien s’asseoir dessus. Les mêmes de s’étonner après que la démocratie n’est plus. Je les présume coupables.
Courriel
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