Interview (presque) imaginaire : Perrine et Jany

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RENAN APRESKI : Devezh mat, Metz, mont a ra ? Pour nous parler du scandale qui éclabousse le football européen, je reçois nos spécialistes sportives maison, Perrine Durand et Jany Laridé.

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PERRINE DURAND : Bonsoir, mon p’tit Renan !

JANY LARIDÉ : Tout à fait, bonsoir !

R.A. : Alors, les filles, c’est une véritable bombe qui a été lancée contre le football européen hier : près de 700 matches auraient été achetés !

P.D. : Quoi, c’est ça qui vous étonne ? Mais vous débarquez, mon p’tit Renan ! Ça fait au moins vingt ans qu’on sait que le milieu du foot est pourri par le fric jusqu’à la moelle, que ce n’est plus qu’un business dégueulasse où la rapacité du système capitaliste a atteint son point culminant !

J.L. : Tout à fait, Perrine ! Il est malheureusement dans la logique de cette époque dominée par la recherche du profit à tout prix que des investisseurs n’acceptent de placer de l’argent dans le football qu’à la condition que cela leur rapporte, quitte à devoir bafouer la glorieuse incertitude du sport !

P.D. : Ah, mais ma p’tite Jany, elle est pire que bafouée, la glorieuse incertitude du sport : elle est anéantie, elle est morte et enterrée, elle n’est plus qu’un souvenir depuis un bout de temps ! Je ne serais pas étonné qu’on nous dise un jour que la coupe du monde 98 était truquée elle aussi et que la France n’a accepté de l’organiser qu’à condition de la gagner !

J.L. : Houlà, Perrine, n’accusons pas sans preuves ! Il y a suffisamment de faits accablants comme ça pour l’heure…

P.D. : Et oui, ma p’tite Jany, force est de constater qu’aussi longtemps que ça n’est pas officiellement reconnu par une institution telle qu’Europol, les gens continuent à se voiler la face et à maintenir vivace le mythe d’un football qui serait pur et sans tâche, une saine et légitime distraction sans conséquence morale !

J.L. : Tout à fait, Perrine, mais la chose est d’autant plus regrettable que le football n’en reste pas moins un divertissement populaire important et…

P.D. : Aaaah, mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, Jany ! Nous sommes journalistes sportives toutes les deux, je ne vais donc pas cracher dans la soupe mais, on aura beau dire, on aura beau faire, c’est quand même une soupe populaire qui un drôle d’arrière-goût depuis un moment !

R.A. : Donc, si je vous comprends bien, pour vous, c’était un secret de polichinelle ?

P.D. : Ah mais mon p’tit Renan, même des passionnées comme nous ne peuvent pas ne pas voir que le foot n’est plus qu’une affaire de gros sous où tous les coups sont permis ! Avec pour seul arbitre la FIFA, qui pense plus à l’argent qu’au football, c’était fatal !

J.L. : Tout à fait, Perrine !

R.A. : Et vous pensez que l’image du foot va s’en ressentir ?

P.D. : Qu’est-ce que vous dites ?

R.A. : Je vous demande si ce genre d’affaire va amoindrir le goût des gens pour le football ?

P.D. : AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH !

J.L. : HI ! HI ! HI ! HI ! HI ! HI ! HI ! HI ! HI ! HI HI !

R.A. : Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ?

P.D. : Mais enfin, mon p’tit Renan, ouvrez les yeux : le football, c’est l’opium du peuple ! Si les gens étaient encore capables de s’en désintéresser, on le saurait, depuis le temps ! Attendez : en cinquante ans, il y a eu la coupe du monde en Argentine sous la dictature, le stade du Heysel, celui de Furiani, l’affaire OM-VA, les supporters nazillons du PSG, les joueurs de l’équipe de France qui se conduisent comme des porcs et, dernière en date, le Qatargate ! N’en jetez plus, la cour est pleine ! Tous ceux qui ne vivent pas du football et qui continuent tout de même à se passionner pour ce sport sont drogués au ballon rond ! Aucune chance de les faire décrocher sans les tuer ! Non, croyez-moi, il leur faudra plus que ça pour cesser d’aimer le foot !

J.L. : Tout à fait, Perrine ! D’ailleurs, nous ne sommes pas beaucoup mieux qu’eux, nous n’avons même pas réussi à être suffisamment dégoutées de ce milieu pour cesser d’y travailler !

P.D. : Ah mais c’est qu’il faut bien vivre, ma p’tite Jany ! Mais c’est vrai qu’on pourrait, depuis le temps qu’on nous propose de tourner dans des films pornos !

J.L. : Houlà, Perrine ! On avait dit de ne pas parler de ça en public !

P.D. : Ben quoi ? On ne va quand même pas avoir honte de faire fantasmer les hommes, non ?

R.A. : Hum ! Bon, on va en rester là, merci les deux filles ! Kenavo, les aminches !

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