Propos sans importance (quoique).

04-28-Ticket Graoullty

Devezh mat, Metz, mont a ra ? Bonjour, madame Kervella !

– Un petit blanc, comme d’habitude ?

– Oui, comme d’habitude.

– Dites, c’est moi, ou ça ronronne, au Graoully, en ce moment ?

– Ah ben c’est vous, parce que je vous assure que ça bourdonne comme dans une ruche, en ce moment !

– On dirait pas ! Depuis votre dernier « Graoully du dimanche » il y a eu trois nouveaux articles en tout et pour tout, et encore, le dernier était une pub pour un projet culturel sur les anciens des mines et de la sidérurgie lorraine…

– Ben quoi, c’est important, sauvegarder la mémoire de ces gens-là ! C’est du patrimoine ou je ne m’y connais pas ! De plus, vous oubliez un quatrième article, celui que nous sommes en train de faire en ce moment ! Et puis vous savez, le webzine, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Où vous voyez que les graoulliens ne font rien ? On a créé une web-radio, quand même ! Et on n’en finit pas de la développer ! Même que Jérôme, le président, y passe ses journées ! Comme ça, on aura un support rien qu’à nous pour ce projet qui nous tient à cœur : Le marathon du Graoully ! 42 heures d’émission non-stop en direct et en public ! C’est rien, ça, peut-être ?

– Oui, c’est vrai… Vous en êtes où, au fait, dans votre campagne de dons pour financer ce bidule ?

– C’est fait ! Nous voulions mille euros, nous en avons plus qu’il n’en faut ! C’est bien la preuve de la vitalité de notre association ! D’autant que les graoulliens, chacun de leur côté, ne restent pas inactifs : Johnny Alasti, notre Bukowski à nous, va sortir son premier recueil de nouvelles ! Après Céno, Rachel Lignot et Jonatahn Hoesch, ça fait quatre graoulliens édités ! C’est une immense fierté pour nous tous !

– Oui, mais vos rubriques collectives, là, « En ligne de mire » et « Dernière minute », ça fait un moment qu’on n’en entend plus parler !

– Que voulez-vous, il arrive qu’on n’arrive pas à mobiliser tout le monde autour d’une idée, ça arrive partout ! C’est pas dramatique…

– N’empêche, vu que vous avez plein de lecteurs à présent, vous pourriez faire plus d’articles !

– Oh, je vous rappelle que les rédacteurs du Graoully sont tous bénévoles et prennent donc sur leur temps de repos pour alimenter le webzine ! Il y a des semaines plus creuses que d’autres, et après ? On ne peut pas être tous les jours inspiré ! On ne va quand même pas se mettre à parler du temps les jours où on n’a rien à dire ! Pour savoir que le printemps se fait attendre, il suffit d’ouvrir sa fenêtre !

– Enfin, il y a des sujets sur lesquels vous auriez pu réagir davantage ! La mort de Chavez, par exemple !

– Ce n’est pas dans notre politique de traiter d’un sujet pour le plaisir d’en traiter : nous parlons quand nous avons quelque chose à dire, nous ne sommes comme ces journalistes professionnels dont la devise semble être « quand il n’y a rien à dire d’un événement, le plus important, c’est d’en parler » ! Dans le cas de Chavez, par exemple, évidemment que c’est un événement, mais nous n’avions pas grand’ chose à dire d’autre que tout ce qui a pu être entendu partout ailleurs, alors pas la peine de s’engager sur des sentiers battus de chez battus ! Non ?

– Bon, d’accord… Mais sur l’affaire Cahuzac, vous auriez pu faire un effort, tout de même ?

– Et au nom de quoi ? Ce n’est pas la première fois qu’un homme politique se fait prendre en flagrant délit de magouille, ce ne sera pas la dernière ! On aura des élus parfaits le jour où l’homme sera parfait !

– Oui, d’accord, mais entre ça, la mise en examen de Sarkozy, les perquisitions chez ses proches et les accusations contre Valérie Trierweller, ça fait beaucoup, vous ne trouvez pas ?

– Et alors ?

– Et alors il n’en faut pas plus pour faire monter en flèche l’extrême-droite !

– …

– Professeur Blequin ?

– …

– Oh, professeur ?

– Bon, il y a marée basse, mettez la petite sœur… Kenavo les aminches !

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