Petite suggestion à nos amis du GUD

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Ça y est, le premier mariage homosexuel a été célébré. La droite va enfin connaître la frustration du manifestant qui a arpenté le pavé comme un con pour un résultat nul au lieu d’arrêter de remplir des urnes comme un mouton et de rien foutre pour de bon. C’est pas la rue qui gouverne, comme disait Sarkozy quand il oubliait de faire semblant de diriger un régime démocratique. En plus, on ne peut pas dire que la météo ait été clémente avec les punaises de sacristie, ce qui tend à confirmer que Dieu les déteste tous, mais ça c’est pas nos oignons, c’est la cuisine interne de leur secte (UMP, FN  ou Eglise ou les trois, à vous de voir).

Sauf que depuis que le malévolent omniprésident a « décomplexé » sa famille politique en se donnant pour but de liquider l’héritage de mai 68 et de rendre la France à ceux qui l’aiment en bleu marine ou en vert kaki, certains se sont sentis pousser des ailes. Pas la malheureuse Frigide Barjot, ni la pauvre Christine Boutin, qui étaient déjà has-been avant que Constantin n’impose le culte chrétien à l’Empire Romain (d’autant plus que même avec des ailes, pas sûr qu’elle arrive à décoller, la Christine). Échauffez-vous pour éviter le torticolis et tournez la tête  jusqu’à ce que votre regard se porte légèrement sur la droite de Jean-François Copé. Faites abstraction du premier crâne rasé, c’est Eric Ciotti qui essaie de se placer sur la photo de famille. A la deuxième tête d’œuf, si vos vertèbres ont tenu le coup, vous y êtes: l’extrême-droite pète le feu, et ce aux narines de l’UMP qui semble en apprécier le fumet.

Comme en Lorraine on aime bien se faire remarquer, nos nazillons à nous ont trouvé le moyen de d’être en tête de ligne. Le GUD (Groupe Union Défense), dans un élan artistique peu commun chez des primates aussi retardés sur l’échelle de l’évolution, a choisi d’orner la faculté de Nancy de graffitis et d’affiches exprimant toute la haine de ces jeunes gens à l’endroit des homosexuels, des pas-de-chez-nous et des gauchistes, en des termes que n’aurait pas renié feu tonton Adolf. L’Université de Lorraine a porté plainte contre le mouvement, qui s’est aussi fait remarquer pour des dégradations (un local syndical, la voiture du concierge) et des croix gammées. Autant dire qu’à la veille de la Marche des Fiertés, on craint que les gogols du GUD ne viennent gâcher les festivités et ratonner à qui mieux mieux.

Journalisme d’investigation: allons sur la page du GUD Nancy pour comprendre les motivations de ces jeunes gens qui affirment préférer « être facho plutôt que pédé » et qui le prouvent en diffusant la photo d’un groupe de boudins floutés et le bras tendu. Le Gudiste s’inquiète du fait qu’il n’y ait plus de rue Pétain en France (merde alors), dit « non aux enculés » ce qui laisse entendre qu’il n’a rien contre les lesbiennes et qu’en dépit de son physique ingrat qu’il cache sous une cagoule salvatrice ou qu’il floute courageusement  il craint de se faire occire la rondelle. A priori il s’agit donc de mâles, encore qu’avec Boutin et Barjot, on a un peu perdu la notion de genre si l’on s’en tient à des critères physiques. Et quand il veut retrouver ses copains autour d’un bon repas de souche, il propose du café au menu, alors que c’est même pas français, et crie « in GUD we trust », paraphrasant la devise de l’impérialiste américain. On comprend que le Gudiste est révolté contre tout, mais qu’il n’est pas à une inconséquence près.

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Puis il geint en vrac, contre les anarchistes et les gauchistes qui sont méchants avec lui (avec une règle de baston simple: si c’est les gauchistes qui gagnent, ce sont des lâches armés en surnombre qui attaquent par derrière; si c’est les fachos qui gagnent, c’est parce que ce sont de beaux hommes virils qui en imposent à ces lavettes à cheveux longs), contre Caroline Fourest (qu’il surnomme élégamment Fourest Gump), contre les Arabes qui ont dépassé Poitiers, contre les gauchistes du Figaro qui déforment et désinforment, contre les fumeurs de chichon qui sont décadents, j’en passe et des meilleures.

Finalement, on n’apprend pas grand-chose sur le mouvement qui partage les mêmes obsessions surannées que le fasciste ordinaire, sans l’emballage faussement propre sur lui du FN et sans l’hypocrisie de Copé qui dit que non mais que si trente millions de cons lui demandent, pas de problème. Toujours les mêmes délires racistes, nationalistes, misogynes, homophobes, toujours du bon côté du manche, toujours la même dévotion pour son drapeau à la con et pour toutes les activités qui se pratiquent en groupe avec le maximum de règles.

Comme tous les autres fascistes, le Gudiste est une pleureuse qui parle d’identité parce qu’il est infoutu de s’en trouver une par lui-même, un couard qui prône l’Union et la Défense parce qu’il a peur de tout, à commencer par son ombre. Que mes amis gays me pardonnent l’expression, mais le Gudiste est une grosse tafiole qui a peur des femmes et qui a peur du sexe. Il préférerait crever que d’avoir tort contre une femme, parce sa quéquette pourrait ne jamais s’en remettre. Il n’a à la bouche que l’ordre et l’autorité parce qu’il a la trouille dès qu’il dépasse son coin de rue et parce qu’il rêve secrètement qu’on lui donne le fouet pour le punir d’être une petite crotte insignifiante. Même quand il devient avocat, même quand il se forge de gros muscles pour taper sur tout ce qui lui rappelle son inutilité foncière, il reste intérieurement une fouine laide et chafouine comme Gilbert Collard, comme Eric Zemmour, comme Robert Ménard.

Les fascistes sont-ils des victimes ou des oppresseurs? Sans doute les deux. Mais rien à talquer: ce genre de bourrin irrécupérable ne mérite pas l’apitoiement, et puis c’est pas le genre de la maison de jouer les bonnes âmes pleines d’empathie.  Puisqu’on est en démocratie, ils ont autant le droit de penser que je suis un sodomite décadent ou un gauchiste dégénéré que moi d’affirmer que ce sont des impuissants masochistes. Ils ont autant le droit de manifester contre le mariage pour tous que moi de militer pour la dissolution de leur secte. Du moment que cela se passe sans castagne, ce qui est en revanche formellement interdit.

Mais qu’ils aillent quand même se faire enculer, ça leur apprendra à essayer avant de critiquer.

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