Galerie de portraits (11) : Laurence Parisot

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Devezh mat, Metz, mont a ra ? Cette semaine, mine de rien, c’est la première rentrée sociale SANS Laurence Parisot, la première femme à avoir présidé le Medef ayant laissé la place à Pierre Gattaz : on n’y gagne rien, on n’y perd rien non plus. Et pourtant…

Pourtant, j’avoue que, quand Parisot était arrivée à la tête du Medef, j’avais presque cru qu’on pouvait attendre quelque chose de positif de sa part : elle succédait à l’abominable baron Sellière, archétype vivant du patron hautain et rétrograde qu’on adore détester, elle n’avait pas donc pas de mal pour paraître plus sympathique que son prédécesseur. Ensuite, c’était quand même un exploit, quand on est une femme pas très jolie, de réussir à devenir la représentante des patrons dans un pays de machos comme la France, d’autant que le patronat n’est pas réputé pour être un repaire d’indécrottables progressistes. Enfin, elle avait commencé son premier mandat en trombe en désavouant publiquement ses ouailles qui s’octroyaient des rémunérations excessives ou pratiquaient des licenciements abusifs ; y avait-il donc un espoir pour que le patronat devienne un partenaire avec qui le dialogue était possible ? Nos élites économiques allaient-elles enfin obéir à une éthique et les employés allaient-ils cesser d’être les dindons de la farce de leurs caprices ?

Et bien non. L’illusion fur de courte durée. Le petit numéro de vierge effarouchée que nous jouait Pari-sotte à chaque fois qu’un patron se faisait prendre en flagrant délit de bassesse morale dont les travailleurs payait les pots cassés, c’était sur-joué, c’était comme la mauvaise interprétation par une comédienne débutante d’un rôle qui n’était pas fait pour elle : c’est touchant au début mais ça lasse très vite et on s’aperçoit rapidement qu’elle n’y croit pas elle-même. Ses critiques de ses confrères patrons n’étaient que des gesticulations et son « code éthique » n’était qu’une baudruche qui n’est même pas restée gonflée assez longtemps pour cacher son véritable objectif, la casse d’un autre code, celui du travail, objectif pratiquement rempli grâce à l’accord scélérat qu’elle a arraché aux syndicats et au gouvernement, prévoyant notamment l’application de la « flexisécuirté », expression à peu près aussi conne que « le changement dans la continuité » : comment un oxymore peut-il déboucher sur quelque chose de réel ? La flexibilité, c’est plus facile pour les gens comme médême Laurence, qui ont les moyens de se payer du jour au lendemain un nouveau domicile, que pour ceux qui se sont endettés à vie pour acheter leur pavillon, et ce n’est pas le semblant de sécurité offert par les formations proposées aux employés (plus on vieillit, moins on apprend facilement, c’est compliqué à comprendre, ça ?) qui y changera quelque chose…

On n’avait donc rien gagné à voir arriver Parisot à la tête du Medef, si ce n’est de voir succéder au discours du vieux patron à l’ancienne, grippe-sou et voyant son entreprise comme un patrimoine, presque drôle tant il est folklo, celui de l’entrepreneuse jeune et dynamique qui kiffe la life, qui n’est que la version « remix » du précédent. Et encore ! Si on regarde bien, son prédécesseur, qu’on disait si monstrueux, si arrogant et si imbu de sa personne, a quand même eu le mérite de se plier aux règles dont il était le garant et de céder sa place en temps voulu, ce qui n’est pas le cas de cette guenon assise sur un trône patronal qui a tenté une OPA inamicale sur les statuts du Medef pour pouvoir faire un troisième mandat voire garder ad vitam aeternam le statut de patronne des patrons, comme un vulgaire Poutine. Bel exemple de modernité que cette conception bonapartiste (je n’ose pas écrire « stalinienne ») de la démocratie ! Et surtout, bel exemple de modestie : fallait-il qu’elle n’eût pas confiance en ses ouailles pour croire qu’elles ne pourraient pas faire du fric sans elle… Faute de réussir à réconcilier les employés avec leurs patrons, elle aurait pu au moins réussir ta sortie ; elle conclut en faisant rire tout le monde avec un putsch raté. Quand ça veut pas…Enfin, maintenant, pour elle, c’est fini, considérez donc cet article comme une pierre tombale à déposer sur le caveau de sa carrière. Maintenant, on va se taper l’affreux Gattaz, on va moins rigoler… Kenavo, les aminches !

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