MUNICIPALES : CE QU’IL FAUT RETENIR

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Le premier tour a donc livré son verdict plutôt conforme ce qu’on pouvait en attendre : recul de la gauche , timide progrès de la droite et forte perce du FN dans les villes où il était présent. Petit point sur les leçons du premier tour à Metz , en Lorraine et en France.

METZ

Petite surprise à Metz avec l’arrivée en tête du premier tour de Dominique Gros avec près d’1,5% d’avance sur Marie-Jo Zimmermann. Le Répunblicain s’étonnait ce matin du score élevé de Mme Grolet (FN) , score qui selon lui n’était prévu par aucun observateur de la vie politique messine. Le problème des observateurs c’est qu’ils ne sont souvent pas acteurs. Personnellement j’ai toujours pensé que le FN ferait un score de 20% au moins et ce notamment suite à ma rencontre avec les messins lors de la campagne.

Mme Grolet profite d’une campagne débutée tout de suite après les cantonales de 2011 où elle avait mis en difficulté Dominique Gros recueillant plus de 46% des voix au second tour.Avec un programme famélique mais avec des thèmes plutôt démagogiques (stationnement gratuit au centre ville , baisse des impôts, insécurité et tout le vocable habituel de l’extrême droite) elle sera présente au second tour. Ses chances de remporter la mairie sont nulles, mais ses capacités de nuisance sont fortes et en tout premier lieu pour la droite.

Partie unie, elle pensait avoir fait le plus dur, mais au contraire cette union l’a considérablement affaiblie par rapport au premier tour de 2008. Avec 11939 voix soit 34,24% des voix , Mme Zimmermann fait 5000 voix de mieux qu’en 2008 sur son seul nom mais 10000 de moins si on additionne les scores réalisés alors par sa liste et celles de Me Griesbeck et de messieurs Rausch et Lebeau. Dominique Gros , au contraire, améliore légèrement son score (+200 voix) alors même que contrairement à 2008, la gauche ne partait pas unie.

La liste menée par Jacques Maréchal arrive 4ème et ne parvient pas à atteindre les 5% qui lui auraient permis de négocier avec Dominique Gros une fusion et des avancées sur certains sujets comme la municipalisation de l’eau.

Phagocytée par la liste Basta! qui aura flirté avec la légalité sur la forme (collage au mépris du code électoral) , le Front de Gauche totalise 3,57% des voix et va devoir maintenant se pencher sérieusement sur les divisions internes qui ont conduit certains communistes à se ranger derrière Mr Gros dès le premier tour au mépris du vote des militants. La question du comité local du Front de gauche va également se poser tant il paraît difficile de réconcilier ceux qui ont choisi la voie tracée par Mr Maréchal et ceux qui ont choisi celle de Basta! qui aura passer plus de temps à dénigrer Mr Maréchal qu’à combattre la droite et l’extrême droite. Toujours est-il que cette stratégie de la terre brûlée n’aura laissé que des perdants et les classes populaires en premier. A moins de considérer qu’avoir laisser le Front de gauche à moins de 5% est une victoire…

Mario Rinaldi (Lutte ouvrière) reste stable à 1,36% des voix (contre 1,42% en 2008). Même chose pour le POI à 0,52% contre 0,52%. Ces deux listes ont largement préféré des thématiques nationales que locales et n’auront été finalement que des candidatures de témoignage. Mais dans un scrutin serré, ces 2% auront une importance.

Au final, la tendance semble plutôt favorable à Dominique Gros qui possède une petite réserve de voix sur sa gauche contrairement à Marie-Jo Zimmermann qui doit compter soit sur une mobilisation de l’électorat de droite soit sur un effet vote utile et un report de voix d’électeurs ayant voté FN au premier tour . Ce sera sans doute le cas en partie entre deux électorats poreux mais celà risque d’être insuffisant .

Pronostic : 42% pour Gros, 40% pour Zimmermann et 18% pour Grolet.

LORRAINE

La tendance en Lorraine est à un  recul de la gauche. Florange et Maizières les Metz ont basculé à droite, Forbach a mis le candidat FN en tête devant le maire socialiste sortant, à Nancy Mathieu Klein qu’on donnait favori est largement distancé par Laurent Hénart. A Hayange le maire sortant Philippe David est troisième derrière le candidat divers droite Thierry Rohr et surtout derrière Fabien Engelmann (FN) dans une ville où 5 liste sont en mesure de se maintenir. Le jeu des alliances sera déterminant pour éviter une victoire du FN.

A Thionville, où Bertrand Mertz l’avait emporté de 67 voix au second tour contre Jean-Marie Demange alors que celui-ci avait raré de 45 voix l’élection au premier tour en 2008, la candidate UMP Anne Grommerch a 1,6% d’avance sur le maire actuel et est en tête dans tous les bureaux de vote de la ville. Le FN se maintient avec 14,04% des voix et nul doute que cet électorat va être la cible d’une drague intense. L’extrême gauche représentée par Guy Maurhofer peut avoir son mot à dire car avec 2,75% elle peut faire la différence. Un scrutin qui s’annonce passionnant dimanche prochain !

Sarreguemines a comme prévu réélu son maire Céleste Lett dès le premier tour. A Saint-Avold, André Wojciechowski l’emporte également au premier tour comme en 2008 à la différence près qu’il aura face à lui une opposition composée de la gauche mais aussi du FN qui arrive en 3ème position avec 22,36% des voix pour  Nathalie Pigeot.

A Woippy, l’UMP François Grosdidier l’emporte avec 57,89% de voix face à des listes au contour flous à l’exception de celle menée par Louisa Benzaid qui réalise un score de 7,94% pour le Front de gauche.

A Montigny-les Metz , pas de second tour non plus puisque le président de l’agglomération messine Jean-Luc Bohl (UDI) l’emporte avec 58,15% des voix. En seconde position arrive le FN d’Aymeric Perraud (19,52%) . Pierre Bonati récolte un camouflet avec 15,69% des voix, moitié moins qu’en 2008. Le Front de Gauche clos la marche avec un score honorable de 6,64% des voix pour Irma Vollmer.

Feyming-Merlebach donne également la victoire dès le premier tour au sortant UMP Pierre Lang.

A l’Hôpital où on attendait un possible basculement vers l’extrême droite le maire sortant divers gauche arrive largement en tête avec 36% des voix.4 listes étaient en course et les 4 sont susceptibles de se maintenir ce qui laisse présager d’intenses tractations en coulisses pour des fusions.

Notons également la victoire de deux opposants notoires au mariage pour tous : celle d’Alain Chapelain (divers droite) à Longeville-lès-Metz et celle du chrétino-socialiste Laurent Kleinhentz à Farébersviller.

Enfin à Amnéville, qu après Lyon est la deuxième ville de guignol, 10 listes s’affrontaient dont celle de la maire sortante Doris Belloni qui est devancée de peu par Eric Munier. 4 listes sont en mesure de se maintenir et là aussi les tractations entre les deux tours s’annoncent palpitantes…Et comme d’habitude à Amnéville , on n’exclut pas des recours…

Le Parti communiste et le front de gauche conservent leurs bastions de Villerupt, Joeuf,Homécourt, Mont Saint Martin,Talange,Jarny,Audun-le-Tiche.

Guy Vattier rempile pour 6 ans à Briey. A Pont à Mousson, pas de suspens, le maire UMP Henri Lemoine est réélu . A Maxéville par contre le sortant Henri Bégorre maire depuis 30 ans , est battu par le socialiste Christophe Choserot. Autre succès socialiste à Vandoeuvre avec l’élection de justesse de Stéphane Hablot. A Toul, nouveau désaveu pour Nadine Morano  : la liste qu’elle soutenait est distancée de 10 points par celle du maire sortant le socialiste Alde Harmand. A contrario, Jacques Gamblin (UMP) l’emporte facilement à Lunéville.

En Meuse, Arsène Lux est en ballotage à Verdun, devancé par un jeune candidat socialiste Samuel Hazard.Le FN déçoit ses partisans avec seulement 11% des voix.La préfecture Bar le Duc qui était passée à gauche en 2008 devrait rebasculer dans l’autre sens , Nelly Jacquet étant en position défavorable face à Bertrand Pancher. Quant à Commercy, emportée haut la main par le PS en 2008, elle est perdue dès le premier tour reporté par Jérôme Lefèvre (Div.droite)

Enfin dans les Vosges, Epinal sans surprise reste à droite ; l’ancienne ville de Philippe Seguin porte à nouveau à sa tête Michel Heinrich , qui avait succédé à celui en 1997. A Saint Dié , il faudra compter sur une fusion des deux listes de gauche pour que celle-ci espère l’emporter face à David Valence (PS) et conserver le fief de Christian Pierret.Le FN se maintient tout comme à Rambervillers où il atteint 21,49%. La surprise dans ce département traditionnellement à droite (à l’exception de Gérardmer à gauche depuis 1989 et qui devrait le rester) vient de Remiremont : Bernard Godfroy, sans étiquette, devance le maire sortant Jean-Paul Didier d’une courte tête : 41,15 au premier , 41,09 pour le second. La troisième liste en lice peut se maintenir : le divers gauche Laine obtient 17,76% des voix.

Un élu vert : c’est à Nomény avec Anthony Caps élu avec plus de 61% des voix.

Un mot sur la participation : elle est catastrophique en Meurthe et Moselle avec seulement 41,91% de votant malgré 59,02% de participation à Nancy.

A Metz elle s’élève à 49,92% , encore en baisse par rapport à 2008 (50,54%).

FRANCE

Traditionnellement, le FN ne confirmait pas dans les scrutions locaux ses gros scores des scrutins nationaux. Ce temps là est terminé. Vainqueur à Hénin-Beaumont , il est en passe de remporter plusieurs mairies dont Béziers (avec Robert Ménard soutenu par Marine Le Pen) ou Fréjus. Sur 597 listes ,  le FN est en position d’en maintenir  229 .

A Paris, bien que légèrement en retrait par rapport à NKM, Hidalgo semble en mesure de conserver la capitale à gauche grâce à son avance dans des arrondissements clés, et notamment celui-là même de NKM le 14ème.

Le coup de tonnerre est venu de Marseille : Jean Claude Gaudin largement en tête arrive devant …le FN mené par Stéphane Ravier. Menucci, le candidat PS arrive péniblement à atteindre la barre des 20% ce qui ne lui laisse plus aucune chance pour le second tour.

A Strasbourg le second tour s’annonce serré ; l’ancienne maire de la ville Fabienne Keller (UMP) devance l’édile sortant d’une courte tête et les réserves de voix sont très légèrement favorables à Roland Ries le candidat PS.

Bayrou à Pau a su rallier à lui les électeurs UMP qui lui pardonnent son soutien à Hollande maintenant que l’enfant rebelle est revenu au bercail. Il devrait sauf surprise enfin gagner une élection…

A Orange, ville chère à Jean Louis Masson le mentor de la messine Marie-Jo Zimmermann , Jacques Bompard (extreme droite) conserve sa mairie, de quoi donner le sourire à Metz à l’ami Masson qui grâce à son micro-parti subventionne celui qui faiait encore parti du FN il n’y a pas si longtemps.

Copé, mal-aimé des français conserve Meaux tout comme Alain Juppé conserve Bordeaux. Les français sont toujours en train de gueuler tous pourris : celà n’empêche pas Balkany d’être lui aussi réeélu au premier tour à Levallois.

Christian Jacob qui est à la politique ce qu’Averell est aux Dalton est réélu à Provins .

Enfin, saluons le quatrième mandat de Noël Mamère à Bègles.

Globalement , la gauche qui espérait limiter la casse est en plus grande difficulté que prévue. La droite elle, peut espérer reprendre quelques couleurs. Il faut dire néanmoins qu’elle part de loin et pouvait difficilement faire pire qu’en 2008.

 

 

 

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