ON REEFFFAITTT LE MATCH !

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Un peu plus d’une semaine après les résultats des municipales , revenons à tête reposée sur un cas qui nous intéresse plus particulièrement : Metz.
Metz ville traditionnellement de centre droit qui a connu son premier maire de gauche en 2008 avec l’avènement du socialiste Dominique Gros à la faveur d’une triangulaire où il était opposé au maire sortant Jean Marie Rausch et à Marie-Jo Zimmermann .
Cette année, la droite avait décidé de taire ses vieilles rancœurs le temps d’une campagne et de jouer la carte de l’union. Une union parfois forcée , parfois contre-nature entre un centre qu’on devine volontiers volontariste sur des questions de société comme le mariage pour tous et une droite rance qui l’est nettement moins.
On a ainsi vu une Nathalie Griesbeck se ranger ( sans se mouiller à être candidate) derrière une Marie-Jo Zimmermann avec qui j’ose espérer elle ne partage pas grand chose . En tout cas, elle ne partage déjà pas sa permanence parlementaire puisque Marie-Jo cohabite en parfaite harmonie avec son mentor Jean Louis Masson , celui qui s’était dit ouvert à des négociations avec le FN et celui qui par le biais de son micro-parti finançait l’extrême droite en charge de la ville d’Orange.
Mais revenons en à notre élection : Marie-Jo est colère : elle a la défaite mauvaise la dame de Peltre. Elle a annoncé avoir déposé un recours estimant notamment avoir été lésé par François Grosdider. En somme il faudrait que l’élection municipale soit annulée parce que des gens de son camps ont tenté de lui mettre des bâtons dans les roues.
Heureusement qu’elle a perdu ! Pas capable de tenir un Grosdider , qu’aurait-elle pu tenir en étant maire d’une ville de 125000 habitants ?
Mme Zimmermann est pourtant bien entourée : comment se fait-il que Mr Lebeau si à l’aise avec les chiffres ne lui ait pas présenté un joli graphique pour lui dire que si elle a perdu c’est avant tout parce que la droite a perdu 10000 voix au premier tour par rapport à 2008 et 4000 au second tour et non parce que Grosdidier lui a joué quelques tours maléfiques comme il en aurait le secret ?
Ce recours contre la réélection du maire sortant est finalement une confirmation de tout ce qu’on pouvait reprocher sur le lien qui unit la député au sénateur Masson. Ses accusations font d’elle le jouet de celui-ci dans sa guerre puérile et grotesque contre le maire de Woippy qui va de rebondissements en rebondissements dignes de « plus belle la vie » sauf que là ,le mistral sert de matière grise.
Finalement la stratégie de l’union de la droite s’est retournée contre ses défenseurs. En partant unis, droite et centre ont pris le risque de se retrouver sans réservoir de voix au second tour hormis les électeurs frontistes qui rentreraient au bercail . Et c’est bien après cet électorat qu’ont couru Zimmermann et ses colistiers en sortant un tract qu’on n’oserait même pas appelé torchon sur les demandeurs d’asile .
Et puis cette union de dupes n’a pas trompée les électeurs qui n’y ont vu qu’un attelage opportuniste qui était condamné à éclater un jour sous la force des égos . Et c’est donc sans surprise qu’on a vu 6 jours après le second tour les dents longues rayer le parquet : Christine Singer et Jeremy Aldrin créaient leur propre groupuscule au conseil municipal en s’auto-proclamant relève de la droite . De quoi assurer à la gauche des lendemains qui chantent. Et tant pis s’ils crachent dans la soupe qui leur a permis d’être élus, certains ont érigé le retournement de veste au rang d’art qu’ils maîtrisent aussi bien que Zimmermann maîtrise la pose Année 80 sur ses tracts et affiches : le doigt au coin de la bouche , toute ressemblance avec le Docteur Denfer est récusée car le Dr Denfer ne porte pas d’aussi joli foulard avec une panoplie de couleurs plus étendue qu’un catalogue de draps housses.
Zimmermann paie aussi quelques erreurs dans sa communication , une communication stéréotypée sur les réseaux sociaux, des attaques véhémentes tout azimut de ses chiens de garde qui démontraient toute leur nervosité , les dérapages de certains de ses fidèles supporters comme ce charmant jeune homme qui est sans doute le double compte d’un fameux jeune UMP messin qui m’invitait fort aimablement à aller me prendre dans le fondement un outil que d’aucun utilise pour lever leur voiture. Bref , des gens pas très sympathiques et à qui on ne confierait pas notre belle-mère .
La liste de droite se montrait également caricaturale sur sa composition , commerçants , professions libérales, expatriés professionnels au Luxembourg y ayant le beau rôle . Pas de quoi permettre au électeurs de s’identifier , au contraire.
Gros de son côté a joué sur la corde sensible messine qui n’aime rien de mieux que la continuité. Puisque Metz est du centre-droit vous disait-je ce maire là ne fait pas peur à ceux qui croyaient aux chars russes en 1981. Et comme il y avait un peu de réserve sur sa gauche avec la liste Basta et celle de Jacques Maréchal la victoire de Gros était évidente . 42-40-18 vous avait-je dit à l’issue du premier tour . 43-41-16 ce fut finalement le score final.
Pas de quoi pavoiser néanmoins pour Dominique Gros : s’il a très légèrement augmenté son score au premier tour, il a perdu 2000 voix au second et son élection avec seulement 700 voix d’avance lui confère une légitimité moindre encore qu’en 2008. Il serait fort dommage pour la majorité municipale de faire l’économie d’une réflexion sur ces résultats et il lui faut se garder de tout triomphalisme sous peine de connaître de grosses déceptions . Car 57% des messins ont voté contre Dominique Gros, un chiffre à méditer place d’armes.
Enfin, finissons par la candidate FN Françoise Grolet . Comme dans de nombreuses villes , le FN a servi de réservoir de voix pour ses amis de l’UMP ( Marine Le Pen à beau nous seriner avec son UMPS, à Strasbourg ou même à l’assemblée nationale la proximité est plus grande entre ses élus et ceux de l’UMP qu’entre ces derniers et ceux du PS) . Résultat , Mme Grolet perd 1700 voix entre les deux tours . Dommage , juste pour rire on aurait bien aimé la voir rétablir la gratuité des parkings en ville ,elle qui avait du quitter son quartier pour cause de stationnement trop cher (c’est à ce moment qu’on sort les violons ). On rate même la chance d’avoir un membre du bloc identitaire au conseil municipal , imaginez la perte qu’on subit là. Et Mme Grolet aurait eu beau jeu de se gargariser de baisser son traitement de maire… Il aurait d’ailleurs été très intéressant que les différents candidats publient leurs déclarations de revenus , histoire de démystifier certaines légendes pas seulement urbaines comme celle du FN parti ouvrier. Et histoire de leur renvoyer en pleine face leurs discours sur l’assistanat .
Au final le grand perdant de cette élection c’est bien le centre : alors qu’il avait un rôle …central à jouer il a été phagocyté par Dominique Gros qui a récupéré les Zimmermanno-non compatibles du modem et il a perdu une occasion en or de montrer qu’il était plus qu’un faire valoir face à la supposée toute puissante UMP. En somme il aura été récupéré de toute part là où il aurait eu la place d’exister seul. Et de s’en sortir la tête haute plutôt que par le bas. Mais on ne refait pas l’histoire …

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