Dix conseils pour les auteurs en quête d’éditeur

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Ah, si vous saviez à quel point je suis ému ! J’ai enfin pu tenir dans mes mains tremblotantes d’émotion L’Antiquité chez Albert Camus, mon livre à moi, paru chez L’Harmattan ! Vous aussi, vous rêver de vous faire éditer, vous avez sous la pogne un beau manuscrit qui ne demande qu’à être imprimé sur du beau papier et mis en vente chez tous les bons libraires ? Comme je vous comprends ! C’est à ce titre, donc, que j’ai décidé de vous donner quelques conseils pour vous guider dans vos démarches…

1 -Listez soigneusement les éditeurs qui peuvent être intéressés par votre travail.  Sélectionnez ceux dont la ligne éditoriale n’est pas incompatible avec les thèmes que vous abordez et le regard que vous apportez ; il va de soi qu’on ne propose pas un bouquin de philosophie à un éditeur spécialisé dans le jardinage ! Evitez les auteurs qui s’auto-éditent, ils ont rarement la possibilité de prendre en charge d’autres auteurs. Et vérifiez aussi si l’éditeur est clean : un jour, j’ai proposé mes services à un éditeur et je me suis rendu compte plus tard qu’il éditait des bouquins fachos…

2- Restez fidèle au papier. Listez les adresses POSTALES et envoyez-leur un TIRAGE PAPIER de vos écrits : vous allez vous adressez des gens très occupés. Si vous leur envoyez un mail avec votre texte en pièce joint ou un courrier avec une clé USB (ou un CD), vous n’attirerez pas leur attention. De toute façon, ils ne se sentiront pas obligés de faire l’effort de lire sur un écran ou de dépenser du papier pour imprimer un texte qu’ils ne sont pas sûrs de publier ! Le papier, c’est matériel, ça reste sur un bureau, on le voit bien.

3- Un seul éditeur à la fois ! Même si votre projet est excellent, ça peut être mal vu d’envoyer à plusieurs éditeurs en même temps, ça a l’air de juger que vous voulez faire jouer la concurrence et faire monter les enchères… Aux Etats-Unis, c’est pratiquement interdit sous peine d’être « blacklisted » à jamais ; on n’en est pas là en France, mais un minimum de modestie est bienvenue tant qu’on n’est pas un auteur à succès.

4- Gardez un tirage de votre travail par-devers vous. Ou alors veillez à garder la possibilité d’en refaire un : les éditeurs, en général, ne renvoient pas les documents qu’ils reçoivent. Vous pouvez bien sûr leur envoyer aussi une enveloppe timbrée par vos soins au tarif en vigueur, mais inutile d’ajouter des petits frais aux gros.

5- Ne leur envoyez pas le document seul. Joignez  votre CV (inutile de mettre une photo, bien que ça peut aider si vous êtes gaulée comme Scarlett Johansson !) et une lettre dans laquelle vous leur expliquez la genèse de l’ouvrage et les raisons pour lesquelles vous vous adressez à eux. Ce sera la première chose qu’ils regarderont, alors choisissez bien vos arguments !

6- Soyez patient. Ils sont très occupés, il faut souvent des semaines voire des mois au comité de lecture pour prendre une décision.

7- En cas de réponse négative : ne vous découragez pas, essayes-en un autre ; s’ils vous expliquent pourquoi ils ne veulent pas de vos manuscrit, tirez profit de leurs critiques pour améliorer votre travail et s’ils vous réorientent vers un autre éditeur, n’ayez pas de scrupules à le recontacter en premier : le bouche à oreille aidant dans le milieu, ça peut accroître tes chances.

8- En cas de réponse positive : s’ils vous demandent de leur donner de l’argent pour vous publier, laissez tomber tout de suite ! Dites-le avec tact, mais ne prenez pas le risque d’un investissement qui pourrait ne pas être payé en retour. C’est à l’éditeur de prendre les risques, pas à vous !

9- Si vous prospectez un autre éditeur, ne lui dis pas que votre projet a déjà été refusé ailleurs. Avouer un échec, il n’y a rien de pire en termes de communication (demandez à Jospin !).

10- Faites-vous des relations, ça peut aider. Si vous avez l’occasion de rencontrer des auteurs qui sont déjà réputés dans votre branche, si vous savez comment en contacter et leur montrer votre manuscrit, ne vous en privez pas : ils vous donneront peut-être des conseils et si votre travail leur plaît, ils joueront de leur relations dans le milieu pour faciliter vos démarches.

Voilà. A vous de faire ce que vous voulez de mes conseils, je n’offre aucune garantie de résultats. Tout ce que je peux dire, c’est que ça a marché pour moi.

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