Racisme or not racisme ?

05-08-Indigènes

Vous l’avez peut-être remarqué, votre site préféré a fait peau neuve dernièrement ; pour ma part, et bien que l’idée générale soit plutôt bonne, j’ai quelques réserves concernant ce nouveau look qui pourrait encore être amélioré et j’en reparlerai à Jérôme, notre vénéré président-fondateur, quand j’y aurai réfléchi en profondeur, c’est-à-dire pas dans l’immédiat car, pour l’instant, je suis sur les rotules et j’ai sérieusement besoin de vacances.

Mais si le Graoully a changé du point de vue de la forme, il ne change absolument pas du point de vue du fond, comme l’atteste, fidèle au poste, cette devise éternelle, « l’actualité par ceux qui la vivent » que toute l’équipe (qui ne demande qu’à s’agrandir, viendez, viendez !) ne manque pas de mettre en pratique, à commencer par moi qui vais séance tenante vous raconter une petite aventure qui m’est arrivée récemment et qui continue à me troubler (sans m’empêcher pour autant de dormir) cinq jours après. Voilà : c’était vendredi dernier, j’allais faire quelques achats de vêtements en compagnie de ma mère – ni moi ni mon adorable génitrice n’aimons traîner dans les magasins de frignues, nous nous épaulons donc mutuellement dans ce qui constitue pour nous une épreuve parmi d’autres et non pas un plaisir comme c’est le cas de certaines petites pétasses consuméristes, ce qui nous éloigne de notre sujet. Bon : arrivés sur le parking du magasin, à peine nous étions-nous extraits de l’automobile de ma mère que je fus pris à parti par un grand gaillard, souriant et parlant avec un fort accent africain qui se mariait à merveille avec son teint d’ébène et qui était comme une bande-annonce pour ce qu’il voulait me faire signer, à savoir une pétition de soutien aux jeunes filles excisées sur le continent qu’on dit noir (mais où la vie était presque rose avant que n’arrivent les blancs). Sensible comme vous le savez au sort des faibles et des opprimés, j’acceptai spontanément de signer et m’emparai du stylo qu’il me tendait et c’est alors seulement, alors que j’étais déjà pris au piège de ma propre générosité, que l’homme me demanda de l’argent, toujours officiellement pour soutenir les pauvres jeunes filles martyrisées… Qu’auriez-vous fait à ma place ? Bien que ne roulant pas sur l’or, surpris et désorienté comme à chaque fois que je dois agir dans l’urgence (de ce point de vue, j’avoue être pire que François Hollande), j’ouvris mon porte-monnaie, espérant m’en tirer en ne lui donnant que quatre euros, mais il avisa le billet de dix euros qui dépassait et son insistance fut telle que, contrevenant au dicton qui dit que charité ordonnée commence par soi-même, je lui tendis cette part de mon maigre trésor amassé en exécutant des caricatures et des piges. Il avait déjà saisi l’autre extrémité du billet quand, tout à coup, arrivèrent derrière lui deux ou trois individus encravatés dont toute la personne semblait exprimer cette éternelle devise de tout larbin qui se respecte, « le patron a toujours raison ». Au moment où les zorglhommes intimèrent au porteur de pétition l’ordre de les suivre, celui-ci se mit aussitôt à protester avec véhémence et aux protestations suivirent rapidement les horions, tant et si bien que les robots durent se saisir des bras de l’individu qui se débattait et criait de plus en plus fort… Abasourdi par cette scène, je restai interdit, seule ma main conservait assez d’énergie pour retirer mon billet de dix euros de la main de celui qui s’en emparait déjà ; ma mère, plus vive d’esprit que son rejeton, conclut de cette vision que nous étions victime d’une arnaque et m’intima l’ordre de la suivre ; d’un commun accord, nous fîmes nos achats comme si rien ne s’était passé…

Alors je pose la question : avais-je réellement eu affaire à un escroc qui profitait de la générosité et de la crédulité publique pour arrondir ses fins de mois (procédé peu recommandable mais que j’ai du mal à condamner tant il est vrai quand on ne sait pas jusqu’à quelles extrémités la misère peut pousser) ou l’homme avait-il été seulement été victime d’un petit blanc consumériste qui s’était plaint auprès du personnel du magasin de ce qu’il avait interprété comme une agression (si le personnel n’avait pas pris de lui-même l’initiative) ? Au vu du contexte moral délétère dans lequel nous vivons et étant donné que je sais de source sûre que les Français ont tendance à se sentir agressés chaque fois qu’une personne dont les traits et la voix trahissent l’origine africaine leur adresse la parole, je ne serais pas étonné outre mesure si la seconde initiative s’avérait être la bonne… Mais je ne veux pas avoir la réponse : comme je vous le disais en préambule, je suis crevé et je n’ai pas le cœur à me fatiguer davantage l’esprit avec des pensées démoralisantes…

En guise de post-scriptum, une petite pointe contre Marine Le Pen...
En guise de post-scriptum, une petite pointe contre Marine Le Pen…

2 comments on “Racisme or not racisme ?

  1. Bonsoir Blequin, alors pour avoir été responsable sécurité dans diverses grandes enseignes ainsi que galeries marchandes « prestigieuses » Brestoises, je puis te dire que si cette personne a été emmenée « manu-militari » c’est qu’il n’avait pas eu l’autorisation du commerce devant lequel il se trouvait. Il faut savoir que la loi est très stricte à ce sujet : les association caritative (comme celle qu’il prétendait défendre combattant l’excision) doivent impérativement faire une demande d’autorisation aux commerces pour faire leurs quêtes. Si un représentant d’une asso (ou oeuvre de charité) ne le fait pas, c’est qu’il a un souci.
    Oh et pour terminer, normalement ils ne sont jamais seul, généralement à deux ou trois bénévoles minimum afin de s’assurer qu’il n’y a « détournement » de fonds (exemples : croix rouge, Restos du Cœur, Secours Pop, etc. ).
    Pour conclure je ne dirais qu’une chose : il faut arrêter de voir le mal partout même si je suis le premier à dire que le monde est pourri 😉
    Bonne soirée.

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