Le journal du professeur Blequin (12)

Vendredi 4 octobre

13h45 : Je donne mon cours d’histoire de la BD francophone ; je suis obligé d’interpeller deux étudiantes assises au premier rang pour leur demander de cesser de bavarder sous mon nez. N’accusez pas la jeunesse de tous les mots : l’une d’elle m’a tout l’air d’être une femme d’âge mûr en reprise d’études… Décourageant ? Oui, un peu.

Samedi 5 octobre

12h30 : La séance de dédicaces organisée par mon camarade Mikaël nous aura valu un bide : ça peut arriver à tout le monde, mais comme j’ai déjà tendance à me sentir inutile, ça ne m’aide pas !

Le site, inachevé, est déjà visible à cette adresse : http://blequin-c-est-moi.webnode.fr

Dimanche 6 octobre

22h50 : Il y avait longtemps que je voulais me créer un site web personnel pour promouvoir mes créations et me présenter efficacement au public. J’ai décidé de passer à l’acte aujourd’hui et, bien entendu, rien ne s’est passé comme je l’espérais. Je vous passe les détails, toujours est-il que cet échec vient s’ajouter à celui de la veille et je termine ce week-end sur un goût de défaite, ce que je déteste le plus au monde. Je sais pourtant que je ne devrais pas raisonner ainsi et que je devrais me focaliser sur ce que je réussis, mais rien à faire : je suis incapable de me reconnaître le droit à l’erreur, mes échecs me sont si intolérables que je ne vis quasiment plus tant que je ne les ai pas réparés d’une manière ou d’une autre… C’est ça, être un ancien bon élève !

Lundi 7 octobre

10h15 : Je me rends à la mairie de quartier de l’Europe pour organiser une nouvelle exposition de mes dessins. « Europe » est depuis 2001 l’appellation officielle d’un quartier que les Brestois appellent toujours Pontanézen (ou « Ponta ») : les médias locaux lui ont bâti, sur la base de quelques faits divers épars (auxquels s’ajoutent les délires d’un imam que je pense plus bête que méchant), une réputation assez sulfureuse mais, comme souvent, c’est très exagéré. D’ailleurs, l’employée qui m’accueille qu’il n’est jamais rien arrivé dans les murs de la mairie et que mes dessins n’auront rien à craindre.

15h : J’assiste à l’AG du laboratoire auquel je suis rattaché. Ces réunions, c’est toujours la corvée, même si, cette fois, j’entends des choses qui m’intéressent. Ainsi, j’apprends notamment l’enveloppe accordée aux membres associés (dont je fais partie) pour leurs déplacements sera revue à la baisse. Dans l’absolu, je ne suis pas choqué car je n’abusais pas de cette enveloppe dont je n’ai sans doute pas dépassé la moitié l’année dernière, mais il n’empêche que cette annonce en dit plus que bien des longs discours sur la situation de l’université française…

20h : La nouvelle est tombée : c’est bien François Cuillandre, maire sortant, qui représentera le PS aux prochaines municipales brestoises et non pas son adjoint qui l’avait défié. Si je vous disais que je suis étonné, je mentirais : je ne suis pas sûr que les Brestois aient envie de changer de maire ! De surcroît, son rival Marc Coatanéa part avec un handicap : porter l’étiquette LREM, c’est devenu un handicap en à peine deux ans ! De toute façon, pour moi, c’est clair : tous sauf Malgorn !

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