Le journal du professeur Blequin (13)

Mon amie en train de répéter – elle est en fait bien plus jolie que sur mon dessin.

Mardi 8 octobre

22h : Bien qu’épuisé par une journée passée à aller prendre des photos aux quatre coins de la ville, j’ai accepté l’invitation d’une amie très chère à assister à la répétition du spectacle musical « Putain 2 Renaud » auquel elle participe : je ne l’avais pas vue depuis mon retour de vacances, c’était donc l’occasion ou jamais, et connaissant ses talents vocaux, je n’allais pas me priver d’un petit récital privé. Alors bien sûr, la troupe en est encore au stade des répétitions mais je suis sûr que ceux qui iront l’écouter le 24 novembre au PL Pilier Rouge (pensez-y si vous êtes à Brest ce jour-là) passeront un bon moment ! Cela dit pour l’heure, j’ai un peu de mal à profiter de mon statut de témoin privilégié : non seulement je suis mort de fatigue mais, de surcroît, la salle est éclairée par des néons qui flinguent littéralement mes yeux peu habitués à la pleine lumière à 22 heures passées et me collent une migraine qui me rend nostalgique de mon lit douillet, le tout en dépit de l’enchantement que me procure la voix de mon amie… Il y a toujours des épines aux roses.

Mercredi 9 octobre

14h : Je tiens ma permanence à L’arTpenteur où mon exposition continue pendant encore deux semaines et demie. Le journaliste du Télégramme vient faire un reportage ; cette exposition aura donc au moins eu pour premier résultat positif de me donner un surcroît d’exposition médiatique, c’est déjà une victoire.

18h : Au cours du soir, la prof nous demande de faire une nature morte composée d’objets récupérés chez Emmaüs : quand je vois les objets en question, je m’étonne ! Non pas qu’ils aient été vendus mais qu’ils aient été seulement fabriqués ! Voilà ce qui arrive quand on veut créer de l’emploi à tout prix : il ne faut pas s’étonner que des horreurs soient produites !

Une petite cousine en train de faire du sudoku. Vous voyez bien que les jeunes e sont pas tous accros aux écrans !

Jeudi 10 octobre

13h30 : Je suis de retour à L’arTpenteur. En attendant l’heure de l’ouverture, je discute avec la responsable et la discussion, en fil en aiguille, tombe sur le statut de l’enfant dans nos sociétés qui a changé de façon fulgurante : quand j’étais petit, j’avais à peine le droit à la parole, mais aujourd’hui, les enfants mènent souvent la conversation ! Mon interlocutrice se demande, l’air inquiet, ce que ça va donner plus tard : je lui réponds que quand on voit ce qui a été fait de notre monde par toutes ces générations qui n’avaient pas eu le droit à la parole dans leur enfance, ça vaut peut-être le coup de laisser parler les enfants d’aujourd’hui ! Je persiste à penser que cette génération, que l’on s’obstine à caricaturer comme apathique, peut apporter quelque chose de positif à moyen terme si on la laisse s’exprimer : ce n’est pas la petite Greta Thunberg qui me fera penser le contraire !

Vendredi 11 octobre

11h30 : Benoît Hamon va tourner la page de Génération(s) : c’est dommage car il défendait de bonnes idées, mais les médias ne lui ont laissé aucune chance. Comme quoi, Ségolène Royal n’avait qu’à moitié raison : pour qu’on tue dans l’œuf votre campagne électorale, il n’est pas nécessaire que vous soyez une femme, il suffit que vous soyez de gauche ! Ah, et si vous êtes breton en plus, ça aide aussi ! Parano, moi ?

13h45 : Nouveau cours d’histoire de la BD francophone où, pour une fois, une étudiante m’interrompt quand je parle d’Iznogoud et me demande si on peut désigner ce personnage comme un anti-héros. Je me plaignais du manque de réactivité des étudiants, je ne peux donc qu’être soulagé par la remarque pertinente de cette demoiselle !

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