Le journal du professeur Blequin (22) au festival du film court

Mardi 12 novembre

19h30 : Séance d’ouverture du 34è festival européen du film court de Brest, consacrée à la piscine : la première partie me confirme que les idées les plus simples sont souvent les meilleures : le film suédois Hopptornet, qui se borne pourtant à montrer l’attitude de diverses personnes sur un plongeoir haut de dix mètres, surclasse, par son efficacité, les autres productions, pourtant riches de belles images par ailleurs. Cela dit, les Scandinaves ont décidément du talent car le second film à remporter mon adhésion est norvégien : dans Vannliljer I Blomst, le réalisateur Emil Stang Lund nous montre comment un entraîneur un peu original, devenu tricard après avoir noyé son équipe olympique, prend sa revanche en faisant accomplir un ballet aquatique hors du commun à un groupe de femmes rondes qui mettent leurs complexes à la poubelle et clouent le bec aux maigres qui se moquaient d’elles ! Vivent les femmes XXL ! Avant l’entracte, on a eu droit au Grand bain de Valérie Leroy, une réalisatrice qui compte déjà parmi les habitué(e)s du festival et qui, tout de suite après la projection, est apparue en maillot sur la scène pour donner un cours de natation sans eau, comme dans son film ! Ayant des problèmes de synchronisation comme la plupart des « aspies », ce n’est pas dans un contexte pareil que j’allais acquérir les réflexes nécessaires à une parfaite maîtrise de l’art de la natation… Car oui, je l’avoue à ma grande honte, j’ai suivi le mouvement, de peur de me faire remarquer ! Je devais avoir l’air ridicule, mais certainement pas plus que ceux qui ont dégainé leur portable pour filmer ! Cela dit, le ridicule n’était pas l’aspect le plus grave : si je m’étais retrouvé au milieu d’une foule levant le bras droit en gueulant « Sieg heil », est-ce que j’aurais eu le réflexe de ne pas suivre le troupeau ? Je n’en suis plus aussi sûr ! Décidément, la foule, c’est dangereux…

21h45 : Après un court entracte, où j’ai profité, histoire de me désaltérer, des glaces Jampi distribuées sur place comme il est de coutume dans ce cadre, voici déjà la deuxième partie de cette séance d’ouverture, intitulée « En eaux troubles » et censée montrer que la piscine peut aussi être un lieu anxiogène. Pourtant, je trouve les films globalement assez drôles, mis à part Pink Pool (Royaume-Uni) qui est franchement glauque et Acquario (Italie) qui ne déborde pas d’originalité : une fois le premier effet de surprise passé, on se lasse très vite de cette histoire où un cinglé tire sur tout ce qui bouge dans une piscine municipale… Fort heureusement, la soirée se termine bien grâce à Garden party, petite merveille d’humour noir que j’avais déjà vue il y a deux ans (si mes souvenirs sont bons), avec un cadavre qui me rappelle Donald Trump. En plus éveillé, bien sûr ! Je sors de la séance sans aucun regret, mais je dois avouer que ça n’a pas accru mon envie, déjà très faible, d’aller patauger dans une piscine qui pue le chlore et où le moule-burnes est obligatoire – mais je pense que ce n’était pas précisément le but de tous ces films.

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