Les guignols du virus (hommage) 6

PPD : L’événement de ce lundi 21 avril, c’est un anniversaire.

Jospin : J’assume l’entière responsabilité de cette défaite et j’en tire les conséquences en me retirant définitivement de la vie politique.

PPD : Et oui, il y a 18 ans jour pour jour, Lionel Jospin, faisant preuve d’une prescience inouïe, se confinait sur l’île de Ré, longtemps avant que le coronavirus ne commence à sévir ! Bravo pour votre prévoyance, monsieur le premier ministre.

Jospin : Pandémie de MEEEERDE !

PPD : Nous sommes en 2020 et vous regardez l’ancêtre d’Internet, bonsoir ! Confinement toujours et encore, les mesures de protection pèsent lourdement sur la vie quotidienne. Monsieur Poutine, la situation est-elle dure à vivre, en Russie ?

Poutine : Niet. Les Russes vivent très bien le confinement, ça ne change rien pour eux.

PPD : Ah bon ?

Poutine : Da. Ça fait des années que les Russes vivent dans la terreur, qu’ils sont surveillés en permanence. Entre risquer de périr torturé ou mourir du coronavirus, il n’y a pas de grande différence.

PPD : C’est sûr… Et vous-même, vous ne craignez pas la contamination ?

Poutine : Niet. Je vous rappelle que je suis plus retouché que Michael Jackson : si le coronavirus attaque mes poumons, les médecins n’auront pas de difficultés pour m’ouvrir et m’en greffer de nouveaux.

PPD : Hum ! Bon, retour en France où Emmanuel Macron a annoncé que les cinémas, les restaurants et les bars ne rouvriraient pas tout de suite après le 11 mai…

Borloo : C’est scandaleux ! C’est une honte ! Macron démission !

PPD : Monsieur Borloo ? Qu’est-ce que vous faites là, je croyais que vous aviez arrêté la politique ?

Borloo: Ouais bien je me relance ! Si Macron s’en prend aux bistrots, ça va trop loin ! Je reprends le combat !

PPD : Mais monsieur Borloo, c’est une question de santé publique !

Borloo : Peuh ! Parce que vous croyez que c’est en ne buvant que de la flotte qu’on va être en bonne santé ? Non, m’sieur ! Confinement ou pas, je demande aux Français de nous rejoindre sur les ronds-points pour protester !

PPD : « Nous » ? Comment ça, vous êtes plusieurs ?

Borloo : Ouais ! Nous sommes deux et ce n’est qu’un début ! Gérard, viens !

Depardieu : Salut, ma couille !

PPD : Ah, c’est un soutien de poids, c’est sûr !

Depardieu : Rigole, ma couille ! N’empêche que fermer les bistrots au pays du vin, c’est un sacrilège ! Avec le Jean-Louis, on va lancer le nouveau mouvement protestataire qui va faire trembler le pouvoir ! Après les gilets jaunes, les tarbouifs rouges ! Et dès ce soir, barbecue pour tous les sympathisants ! (Depardieu brandit un sanglier)

PPD : Mais ? D’où il sort, ce sanglier ?

Depardieu : Ben des rues, ma couille ! Y en a plein, avec le confinement ! Pis j’ai joué Obélix, alors pas de problème pour les attraper ! Au passage, puisque Gilles Lellouche va reprendre le rôle, qu’il en profite pour s’entraîner !

PPD : Oui, on lui dira… Restons dans le show-business…

Le Pen : Excusez-moi !

PPD : Madame Le Pen ?

Le Pen : Je tiens à dire que j’attaque le coronavirus en justice pour plagiat !

PPD : Que… Quoi ?

Le Pen : Parfaitement ! Peur de l’autre et repli sur soi, c’est mon programme ! Je réclame des droits d’auteur !

PPD : Mais… Vous n’avez aucune chance de gagner !

Le Pen : Ah ? Et pourquoi ?

PPD : Parce que votre programme, vous l’avez piqué à votre père qui lui-même l’avait piqué à Adolf Hitler ! Si vous vous lancez là-dedans, c’est vous qui allez être condamnée pour plagiat !

Le Pen : Ah ? Vous avez raison, je renonce à attaquer. Dommage, quand même, ça m’aurait bien plu de traîner un immigré au tribunal !

PPD : Hum ! Show-business, donc : notre ami Patrick Bruel…

Le Pen : Salut Juif ! Sale Juif !

PPD : Oh, ça suffit, dehors, hein ! Patrick Bruel, disais-je donc, a déclaré être atteint du coronavirus. Vous allez mieux, Patrick ?

Bruel : Ah non, pas du tout ! Je suis au fond du trou !

PPD : Ben ? Pourtant, vous aviez annoncé que vous étiez sur la voie de la guérison ?

Bruel : Ben justement ! J’avais parié dix contre un avec le toubib que je ne m’en sortirais pas ! Il m’avait dit que je ne devais pas m’angoisser, que ça allait bien se passer mais je croyais qu’il bluffait : comme on n’arrête pas de dire que les hôpitaux manquent de moyens, j’étais persuadé qu’il n’avait pas de jeu pour me sauver la vie ! Résultat, c’est moi qui lui dois deux cents dollars !

PPD : Enfin Patrick, si vous étiez mort, qu’est-ce que vous auriez fait de cet argent ?

Bruel : Mais tu comprends pas, merde ! L’important c’est pas ce qu’on fait de ses gains ! L’important, c’est l’art et la manière de jouer, c’est une question d’honneur ! Putain, j’en ai marre de perdre !

PPD : Boh, si vous avez une bonne mutuelle, vous devriez être remboursé ! Coronavirus toujours et encore, la pandémie…

Bacri : Oh, mais vous avez pas fini, là ?

PPD : Qu’est-ce qu’il y a, Jean-Pierre ?

Bacri : Vous voyez pas que vous cassez les couilles à tout le monde, là ? Covid-19 par-ci, confinement par-là… Ça va, on le sait, à la fin, qu’y a une pandémie, qu’y faut rester chez soi ! Pas la peine de nous le redire sans arrêt ! On peut même pas consulter ses mails sans qu’on nous la rappelle, ça m’énerve, ça !

PPD : Mais Jean-Pierre, il faut bien que les gens soient informés…

Bacri : Ah bon ? Parce que vous trouvez qu’on n’est pas assez grands pour s’informer nous-mêmes, peut-être ? On est tous des gosses, il faut qu’on nous tienne par la main, il faut qu’on nous rappelle ce qui se passe jusque dans nos chiottes ! Cette manie d’infantiliser les gens, ça m’horripile à la fin !

PPD : Vivivi… Sinon, en tant que cinéaste, vous envisagez de faire un film sur le confinement ?

Bacri : Et ben voilà ! Ben voyons ! Bien sûr, je vais en rajouter une louche ! Je vais aussi faire un film sur la chiasse que j’ai eue l’année dernière, tant qu’on y est ! Déjà, tous ces réalisateurs qui font des films où il nous racontent leur vie, ça nous fait chier, alors si en plus ils parlent d’un truc que tout le monde a vécu en même temps qu’eux, non, alors ! Tu crois quoi, qu’après avoir vécu comme des rats pendant des semaines, les gens vont aller au cinéma pour revivre ça ? Et de façon, qu’est-ce qui y aurait à raconter ? On reste à la maison, la belle affaire ! C’est quoi, le mérite, là-dedans ? Parce que ça aussi, ça m’énerve, ces gens qui claironnent « Je reste chez moi, je sauve des vies » ! Tu sauves pas des vies, ducon, tu sauves ta peau, c’est tout ! Si tu bossais dans un hosto, oui, là, d’accord, tu pourrais dire que tu sauves des vies ! Sauf que les gens qui bossent à l’hosto, ils claironnent pas, figure-toi : ils font leur boulot, point ! Alors commence pas à être fier de toi alors que tu restes chez toi à rien foutre ! Cette fierté imbécile, ça me met de mauvaise humeur ! Tiens, j’ai presque envie que le confinement dure encore plus longtemps, histoire de revoir tous ces cons le plus tard possible…

PPD : Hum ! C’est vrai que l’après-confinement risque d’être brutal… Allez, la suite, vite ! Sans transition, avant de nous quitter, il y a eu beaucoup de revenants sur ce plateau ces derniers jours, nous allons donc en retrouver un qui, au moins, est bien vivant et dont nous prenons des nouvelles avec plaisir : Jean-Pierre Papin.

JPP : Ah ben absolument ! Je crois que… Affreux ! Affreux, affreux !

PPD : La situation vous attriste, Jean-Pierre ?

JPP : Ben y a de quoi, hein ! ‘Tain, tous ces morts en quelques semaines ! C’est affreux, affreux, affreux ! Hé ! Même le dinosaure dans Killer Tchang contre Godzilla, y fait pas autant de victimes ! Et pourtant, il est bien plus gros qu’un virus !

PPD : Hum ! Vous arrivez à vous occuper pendant le confinement ?

JPP : Ah ben absolument ! Là, je suis en train de numériser toutes mes cassettes !

PDD : Quoi ? Vous en étiez encore au VHS ?

JPP : Mais non, pas le BHS, les cassettes ! Mais là, je suis obligé de les numériser vu qu’elles rentrent pas dans mon nouveau magnétoscope ! (Il montre un lecteur DVD)

PPD : Mais c’est normal, Jean-Pierre, c’est un lecteur DVD ! Les cassettes vidéo, c’est du passé !

JPP : Ah ben c’est pas impossible ! Maintenant, chaque fois que je vais au Vidéo-club, on me dit que c’est devenu une pharmacie et qu’on loue plus de films ! C’est con, parce qu’y me restait des points sur ma carte de fidélité et ils veulent pas me les changer ! ‘Tain, comment qu’le monde a pas changé, ça me file un de ces coups de vieux ! Affreux…

PPD : Bon, merci Jean-Pierre ! Ah, il n’a pas tort, c’était le bon temps, l’époque où JPP faisait notre bonheur sur les pelouses et où nous, les Guignols, étions encore sur Canal+…

Désolé, je n’ai pas trouvé de photo sans moustaches.

Cabrel : Oh ! Les Guignols, c’était mieux avant ! Quand c’était Bruno Gaccio qui écrivait leurs sketches et pas un breton inconnu qui casse les pieds de l’homme ! Pis y avait Yves Le Rolland qu’était un vrai génie et qu’avait les moyens de réaliser des vrais JT, pas comme ce webzine de pacotille où l’homme s’abîme les yeux à lire sur un écran de malheur ! Et Canal+ aussi, c’était mieux avant, quand y avait autre chose que du foot et des séries américaines, quand y avait des vrais bons humoristes qui faisaient rigoler l’homme ! Aujourd’hui, l’homme, qu’est-ce qu’il a pour se distraire et oublier le satané virus qui l’oblige à rester chez lui, avec sa guitare, sa seule compagne ?

PPD : Hum ! Merci, Francis ! Voilà, maintenant, vous pouvez éteindre votre ordinateur ou votre smartphone et reprendre une activité normale ! Atchao, bon confinement !

One thought on “Les guignols du virus (hommage) 6

  1. Ils me manquent grave…. J’imagine Darmanin en héritier de Sarkozy,le retour de la Bachelot et tous ce qu’on aura raté depuis le temps☹️ sybeth ndyaye et bien d’autres…. Raoult en buffalo Bill et toutes les infos et fake depuis le confinement….
    Putain! Ils sont irremplaçables… Ils me manquent ☹️☹️☹️☹️

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