He made America grubby again…

« Le moins pire a gagné » (Jérôme Lambour)

« Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme ! » (Aixa Fatima)

« C’est bientôt fini, Johnny ! Sens-tu venir le sommeil ? » (Graeme Allwright)

Ah, bravo, Donald ! Ah, bravo, hein ! Un président américain sortant non-réélu, on n’avait pas vu ça depuis 28 ans ! J’avais quatre ans, à l’époque, mon petit frère venait à peine de naître… C’était George Bush senior, en 1992. Et pourtant, par rapport à toi, les Bush, père et fils, passent presque pour des modèles d’intelligence et de hauteur de vue !

C’est pourtant vrai que tu n’étais pas le premier cinglé rétrograde que les Américains élisaient à la tête de leur pays : il y a eu les Bush avant toi, il y a eu Reagan avant eux, il y a eu Nixon avant lui… Mais eux, au moins, la violence des guerres qu’ils ont déclenchées leur conférait une certaine grandeur et l’ampleur des scandales auxquels ils ont été mêlés leur donnait un certain éclat. Toi, tu n’as même pas ça : entre toi et tes prédécesseurs, il y a la même différence qu’entre Commode et Néron. Oui, tu as été aussi minable que le successeur de Marc-Aurèle : quand tu es arrivé au pouvoir, on craignait le pire, on pensait que tu allais déclencher la troisième guerre mondiale, que tu allais utiliser tes bombes atomiques à tour de bras, que tu allais déporter en Alaska tout ce qui ne ressemble pas un mâle blanc… Et au final, qu’est-ce que tu as fait ? À peu près rien, à part occuper l’opposition avec des projets idiots et inapplicables (la palme revenant à ton fameux mur censé rendre étanche la frontière mexicaine) et accumuler les accusations de harcèlement sexuel, le tout en twittant comme un adolescent sur n’importe quoi, non sans dresser, au passage, les Américains les uns contre les autres.

En fait, la formule « beaucoup de bruit pour rien » s’appliquerait à merveille pour résumer ton mandat et on pourrait presque te pardonner ton incurie, sauf que voilà : quand on préside une grande puissance mondiale, on ne peut pas se permettre de rester inactif. Et du boulot, tu en avais ! Mais dans ton aveuglément, dans ton refus d’admettre la vérité d’un monde qui change, dans ton obstination à croire que l’Amérique pourrait redevenir ce qu’elle était à l’époque où tu avais bâti ta fortune, tu n’as certes pas fait le malheur du monde, mais tu as fait bien pire : tu lui as fait perdre un temps précieux dans la lutte contre les fléaux qui le gangrènent. Face à l’urgence climatique, tu as persisté à nier la réalité du réchauffement de la planète ; quand le Covid-19 ravageait déjà ton pays, tu continuais à n’y voir qu’une grippette anecdotique ; lorsque l’affaire George Floyd a mis les Etats-Unis au bord d’une nouvelle guerre de sécession, tu as laissé pourrir la situation, espérant que les voix des petits Blancs effrayés allaient tomber rôties dans ta grande gueule ; et ne parlons pas du mouvement des femmes auquel tu n’as jamais opposé que ton numéro de macho digne d’un collégien… Bref, Donald, voilà le bilan de ton mandat : quatre années de gâchées où tu as fait perdre à ton pays, et même à la Terre entière, un temps précieux dans le combat pour la dignité humaine voire sa survie élémentaire ! Rien que pour ça, tu mériterais d’être traîné devant une cour internationale pour crime contre l’humanité !

Mais pour toi, la partie est finie, maintenant : Joe Biden ne fera sûrement pas de miracles, mais lui, au moins, ne laissera pas dans l’histoire le souvenir d’un irresponsable, et l’accession de Kamala Harris au titre de vice-présidente des Etats-Unis consacre la fin du règne absolu du mâle blanc dont ton élection n’aura été que l’ultime soubresaut. Les partis d’extrême-droite d’Europe et d’ailleurs vont devoir se trouver une autre référence, qu’ils se démerdent. Maintenant, casse-toi pauvre con : you’re fired !

La moindre des choses était de laisser le mot de la fin au grand Robert Crumb, non ?

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