Le journal du professeur Blequin (157)

Lundi 3 mai

14h30 : Après un week-end du 1er mai sans histoires, un ami de mes parents profite du déconfinement pour leur rendre visite. Par simple politesse, je sors de mon trou pour le saluer, ce qui me vaut de revivre une expérience que je n’avais plus connue depuis des mois : IL ME SERRE LA MAIN ! Bien entendu, je ne manquerai pas de vous informer si cet acte de rébellion et / ou d’inconscience pure et simple nous vaut, à l’un, à l’autre ou aux deux, de périr dans d’horribles souffrances d’ici quelques jours…

Mardi 4 mai 

20h : Ma mère reçoit un coup de fil de son frère ; je ne suis pas du genre à écouter les conversations téléphoniques d’autrui, mais je crois comprendre qu’on a fermé la classe de la fille de mon oncle parce qu’un cas de Covid y a été détecté… Je persiste à penser qu’une telle mesure est disproportionnée au vu du niveau réel de la probabilité pour que le gosse diagnostiqué transmette le virus à ses camarades, que ces derniers le refilent ensuite à l’un ou l’autre de leurs aînés et que celui-ci, en bout de course, crève du Covid voire soit tout simplement contaminé… Mais bon, je comprends les autorités scolaires : les parents d’élèves sont tellement cons qu’ils ont probablement tous peur que leurs petits chéris périssent dans d’horribles souffrances à cause du grand méchant virus, alors si on ne prenait pas des mesures de ce genre pour les rassurer, ils mettraient sans doute le feu à l’école… On devrait appeler cette maladie la nouvelle grippe aviaire : elle nous fait réagir comme des volailles !

Mercredi 5 mai

11h30 : M’avisant que ma carte bancaire a expiré, j’appelle ma banque pour savoir si la mienne a été expédiée à mon domicile brestois. Il me faut dix bonnes minutes pour être mis en communication avec un employé et finalement obtenir confirmation… Vous avez souvent vécu ça avec les administrations ? Alors je vous rassure, le secteur privé ne vaut pas mieux !

Jeudi 6 mai

14h30 : Mon père me ramène de mon immeuble où j’ai relevé mon courrier : ma nouvelle carte bancaire était effectivement dans le tas. Quand nous arrivons à Guilers, il me propose de retirer de l’argent à un distributeur histoire d’activer cette carte : j’accepte de bonne grâce, mais je n’ai pas de masque sur moi ! Je sors donc de la voiture sans masque sur la figure, en plein centre-ville de Guilers ! C’est le second geste irresponsable de la semaine, il ne faudra pas s’étonner si je crève avant la fin du mois…

15h : Dans notre série « quand c’est bien, ‘faut le dire », je fais deux découvertes plutôt agréables en dépouillant mon courrier : premièrement, j’avais expédié à la banque deux chèques pour une somme de 40 euros et j’avais indiqué 30 euros sur le bordereau… Ils m’ont donc adressé une lettre pour me signaler qu’ils ont rectifié d’eux-mêmes… Comme quoi, ça leur arrive de faire du bon travail. Deuxièmement, j’ai également reçu un « chèque énergie » : il me suffit de l’envoyer à mon fournisseur, accompagné d’une copie d’une facture récente, pour économiser 146 euros sur mes prochaines dépenses de gaz et d’électricité ! Etant donnés mes revenus, ce n’est pas négligeable… Seule ombre au tableau : je m’étonne qu’un tel courrier soit envoyé par le ministère de la transition écologique car je ne vois pas en quoi il est bénéfique pour l’environnement de rendre plus accessible financièrement l’exploitation des centrales nucléaires et des gisements de gaz… Pinailleur, moi ? Peut-être…

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