La nouvelle de l’arrestation de Strauss-Kahn qui nous a tous surpris au réveil n’a pas manqué de susciter quelques réactions pour le moins dérangeantes.
Entendons nous bien : à titre personnel, Dominique Strauss Kahn n’était pas mon favori pour les prochaines primaires socialistes car je lui préfère mille fois Arnaud Montebourg. Mais comme il n’est pas dans ma nature de céder béatement aux bons sentiments qui sont souvent d’autant moins suivis d’effets qu’ils sont clamés bien hauts, je ne vais pas ajouter ma voix à celles des loups qui soudainement se lâchent .
La pire réaction politique ce matin n’a même pas été celle de Marine Le Pen qu’on aurait pu croire tenté de sauter sur l’occasion comme une hyène ; elle est venue de Bernard Debré , le député UMP qui dit en substance que vu que l’on sait que DSK a le fâcheux penchants d’aimer un peu trop les femmes , il ne faut pas s’étonner de cette affaire. Diantre ! aimer le sexe opposé (ou pas opposé d’ailleurs) fait-il des gens des violeurs en substance ? dans ce cas , on ne saurait que mettre en garde ceux qui approchent Carla Bruni…Le même raccourci très facile a été utilisé maintes fois par les journalistes : DSK a été marié trois fois dit l’un ; joli argument que Sarkozy appréciera…Le même Debré : « C’est humilier la France que d’avoir un homme qui soit comme lui, qui se vautre dans le sexe et ça se sait depuis fort longtemps ». La droite réactionnaire est dans la place ! Par contre bien évidemment il n’est absolument pas humiliant pour la France que ce député soit commandeur dans l’ordre national du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, 3 grandes démocraties…Et puisque que Debré aime les histoires de zizi lui qui est urologue, il s’est permis ce magnifique jeu de mot qui ne grandira pas sa légende » ce n’est plus la conquête du pouvoir, c’est la quéquette du pouvoir » . Ce qui sort de la bouche de ce médecin pourrait bien intéresser un confrère proctologue…
Bien entendu, il n’est pas question ici de dédouaner DSK de ses responsabilités éventuelles ; cela va mieux en le disant. Juste de condamner ces facilités rhétoriques assez symptomatiques du climat populiste ambiant.
Dans le même temps, toujours à l’UMP, on apprend que Jeanette Bougrab, Secrétariat d’État à la Jeunesse et à la Vie associative, a quitté précipitamment un meeting UMP à Besançon après qu’un militant lui ai lancé « y en a marre des bougnoules » . Elle apprend à son tour qu’on est jamais mieux trahi que par les siens.
Deux histoires qui se téléscopent pour montrer le vrai visage de la droite française actuelle : une droite réactionnaire et volontiers raciste .