Comme beaucoup de messins qui n’ont connu qu’un maire, Jean-Marie Rausch, j’ai accueilli avec joie l’élection à la mairie de Metz de Dominique Gros. Et j’étais là, quand , juché sur un escabeau, Mr Gros faisait de beaux discours post-victoires emprunts de sagesse.
Alors qu’on approche de la mi-mandat, la déception est grande chez bien des citoyens. Encore heureux que la municipalité ait hérité de projets phares comme Pompidou ou la nouvelle république sinon qu’aurions nous retenu de ces près de 3 ans de règne ?
Bien entendu, « la ville bouge un peu plus » vous diront les messins ; mais bouger ça veut dire quoi ? La nuit blanche connait un succès grandissant mais à mon sens , ce succès n’est pas synonyme d’adhésion populaire. On y vient pour y venir, pour sortir entre amis, pour se saouler sur les places publiques, mais au final, quand on interroge les messins en dehors du petit cercle artistico-bobo de la ville, le succès de la manifestation est très mitigée : impression d’insécurité, oeuvres peu accessibles par les non-initiés, ambiance presque sectaire (et c’est aussi vrai dans la sélection des artistes qui exposent)…tout ça pour ça a-t-on souvent envie de dire…une blondinette qui arrache des têtes de poupées mécaniques dans une église ou des hauts parleurs crachant de la musique électronique à vous en donner la nausée, ce n’est pas vraiment ce qu’on peu appeler une fête populaire.
La Saint Nicolas reste un évènement un peu kitsch, et pas au niveau des festivités organisées à Nancy. L’inauguration du centre Pompidou a été ratée, il n’y a toujours pas de carnaval dans la capitale d’une région où le carnaval est pourtant une institution. Le tapis floral a disparu.Enfin , l’inauguration de la place de la république a été quelque peu fade et pas à la hauteur des attentes. (nous vous reparlerons prochainement de la place de la république et du manque d’ambition de la ville à son sujet ).
Parmi les réussites, Metz Plage prend de l’ampleur d’année en année. Mais à part ça ? pas grand chose…
Bien évidemment, pour la majorité municipale, il y a fort à parier que le plus dur est à venir ; déjà cet été, les messins n’en pouvaient plus des travaux engagés aux quatre coins de la ville ; mais les travaux que vont induire le mettis (transport en commun en site propre) n’ont sans doute pas fini de faire grincer des dents. Symboliquement , la grande erreur aura été une augmentation des impôts en pleine crise économique dans une ville où le revenu moyen est de 15000 euros. Mais comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant la facture d’électricité qui va être ponctionnée de 4% supplémentaires. Rappelons aux non-messins que l’électricité à Metz et dans 141 communes avoisinantes est distribuée par une SAEM chargée d’une mission de service publique, l’UEM. Il ne faut pas se leurrer : en période de crise économique, ce que les messins retiendront en premier de leur première expérience d’une municipalité de gauche sera qu’on a touché à leur porte-monnaie au plus mauvais moment.
D’autres points dérangent : Dominique Gros avait promis de ne pas faire subir à l’opposition le même sort que celui qui lui avait été réservé par le tyrannique Jean Marie Rausch pendant tant d’année ; or, au final, pas grand chose n’a changé. Dominique Gros semble avoir très vite pris les mêmes mauvaises habitudes que son prédécesseur. On peut aussi se demander pourquoi le maire d’une ville de 130000 habitants veut en plus se lancer dans une campagne cantonale . N’a-t-il donc pas assez à faire avec les affaires municipales ? On aurait aimé qu’il donne une autre image que celle d’un cumulard qui là non plus, ne tranche pas beaucoup avec les habitudes rauschistes.
Au final, on reste sur notre faim. Et on se dit que dans une ville qui reste majoritairement de droite (Gros n’ayant pas obtenu la majorité absolue en 2008) le bilan mitigé pour le moment de la gauche pourrait bien ne faire de l’expérience socialiste à la mairie qu’une parenthèse dans l’histoire de Metz pour peu que la droite parte unie au front.
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