Moubarak a donc plié , après un jeudi soir où le spectacle de cet homme s’accrochant au pouvoir comme la tique au chien était apparu pathétique.
Oui, en 2011, on peut encore faire la révolution, on peut encore avoir l’envie de changer les choses ensemble. Et ce soir, c’est avec beaucoup d’émotion que je salue le peuple égyptien pour sa formidable volonté, son inébranlable foi en la victoire contre un régime qui sans être parmi les pires du monde n’en était pas moins autocratique et corrompu.
La Tunisie n’était donc qu’un avant goût ; la grande Egypte, pays de près de 85 millions d’habitants, a réussi a se débarrasser de son oppresseur et il va falloir sans doute du temps pour se rendre compte de la portée historique de l’évènement ; le temps que les doutes qui l’accompagnent se dissipent avec espérons le de vrais progrès démocratiques.
Les occidentaux qui voient souvent les pays arabes comme des pays obscurantistes en sont pour leurs frais : pendant que l’obscurantisme, le vrai, porté par quelques populistes opportunistes progresse en Europe avec son lot de racisme et de campagnes de discriminations en tout genre, c’est de ses pays arabes qu’une lueur apparait.
Il faudra maintenant que le peuple d’Egypte reste vigilant pour que cette victoire ne lui soit pas confisquée ; il va falloir également que la communauté internationale soit attentive à ce qui se passera au pays des pharaons. Il faut également espérer que la chute du régime d’Hosni Moubarak redessine les cartes au moyen Orient .
Car c’est l’autre aspect de cette révolution : rien ne sera plus comme avant dans cette partie du monde à l’équilibre fragile ; le risque est grand pour Israël de se retrouver un peu plus isolé encore ce qui paradoxalement pourrait permettre à l’état hébreu de faire preuve de moins de dureté envers le peuple palestinien (pour mémoire rappelons que le blocus de la bande de gaza était également assuré par l’Egypte). Les cartes redistribuées, c’est un nouveau départ pour le Moyen Orient dont les habitants viennent de nous rappeler par deux fois en quelques semaines que leur destinée est entre leurs mains et non entre celles de Washington ou Paris. Ni entre celles de Téhéran, n’en déplaise au président iranien.
Peut-être qu’en France va naitre une nouvelle polémique sur les vacances de sarkozy en Egypte avec sa chanteuse aphone en décembre 2007, des liaisons cordiales entre notre président (pas le dernier pour sortir la brosse à reluire pour les dictateurs ) et le Raïs égyptien.
Et maintenant , la seule question qui brûle nos lèvres : à qui le tour ? les jeux sont faits , rien ne va plus !