Comme j’ai tendance à respecter les traditions – oui, on peut bien parler de tradition pour cette journée du 8 mars où l’on nous honore, nous la gente féminine – j ‘ai décidé aujourd’hui d’être une femme à 200 %.
Je vais donc commencer par le ménage, activité essentielle et qui nous est traditionnellement – vous voyez on y revient -réservée. Sans doute parce que nous avons un gêne exclusivement féminin qui nous permettrait de briquer, nettoyer, repasser, d’être férue de cette activité, d’être une bonne maîtresse de maison.
Ensuite, il va falloir que j’aille aux courses pour préparer un dîner qui m’aura pris deux heures de préparation (oui, nous les femmes sommes toutes de bonnes cuisinières, passionnées par les émissions tv de cuisine où on nous donne des recettes de grand-mère, question de gênes également).
Pendant que ma potée lorraine mijotera, j’appellerai mon employeur pour lui demander de baisser mon salaire de 30 % afin que cette journée soit parfaite, que je rejoigne la majorité de mes consœurs, professionnellement aussi.
Ensuite, je me reposerai un peu, je mettrai M6 et je regarderai un film américain qui s’intitulera » Le destin des cœurs » Et je verserai quelques larmes d’émotion quand Jack embrassera enfin Sarah, et qu’il la demandera en mariage, à genoux, le regard humide. La musique à ce moment du film me donnera des frissons.
Là, mon mari rentrera du travail; souhaitons qu’il fera au moins l’effort de me mettre une torgnole (ben oui les femmes sont nombreuses à se faire battre) parce qu’il me verra sur le canapé et me dira que je n’ai rien fait de la journée, faignasse que je suis, voilà à quoi servent les jours de RTT….je ne dirais rien car je suis une femme, je pleurerai et demain je lui pardonnerai, j’oublierai parce que je l’aime, vous comprenez. Je reste avec lui pour cela, pas parce que si je me risquais à partir, il me retrouverait et » cuic » !
Ce soir il voudra faire l’amour. Je n’en aurais pas envie car je suis une femme bien, et les femmes respectables n’aiment pas trop le sexe. Alors, je ferais mon devoir conjugal car je lui ai déjà fait le coup de la migraine hier soir….à moins que je dise que j’ai mal au ventre ?
Ho la la la la la ! mais il est déjà l’heure là ! Et moi qui écrit des bêtises sur le graoully déchaîné, une bière et des chips sur le bureau, et la maison dans un état, comment dire,….bon on voit qu’il y a de la vie disons.
Mais je me demande du coup….suis-je vraiment une femme ?
Le combat pour l’égalité n’est pas une « affaire de femmes». Il touche les fondements démocratiques de toute société.
Les inégalités économiques (temps partiel subi, écarts de salaires,
précarité…) se traduisent aujourd’hui,… par l…a régression des droitssociaux, un retard de recours aux soins plus important pour les femmes, une plus grande pauvreté… jusqu’à la réforme des retraites qui les pénalise lourdement.
Les discriminations dans l’accession des femmes aux responsabilités sociales, professionnelles, politiques qui vont encore s’aggraver avec les futurs modes de scrutin. ( A noter pour les cantonales les suppléantes sont sauf exception des suppléantes)
La remise en cause de l’accès à l’avortement, droit fondamental à
disposer de son corps …..
Une pression plus forte encore s’exerce sur les femmes, du fait du recul de la politique petite enfance (manque de crèches, démantèlement de l’école maternelle ), associée à la « valorisation de la maternité » porte atteinte à leur autonomie en les culpabilisant…
… et toujours les mêmes chiffres concernant les violences faites aux femmes, sans aucune politique concrète de prévention ni de
questionnement sur la construction, dès le plus jeune âge, des rapports inégalitaires entre femmes et hommes, terreau de cette violence.
*Joyeux 8 mars les femmes?*
L’égalité entre les femmes et les hommes est peut être inscrite dans la loi, en France, mais non dans le quotidien de nombreuses femmes. Sans remise en cause des rapports de domination, pas d’égalité réelle !
Les femmes ne sont pas des citoyennes de second ordre. Elles le
montrent, particulièrement dans les mouvements actuels au Maghreb comme dans bien d’autres points du globe.
Ce combat pour l’égalité n’est pas une « affaire de femmes». Il touche les fondements démocratiques de toute société.
Au Nord, comme au Sud, elles sont dans l’action pour garantir :
l’accès aux droits qui posent les bases du bien vivre tous ensemble : autonomie, égalité, dignité, liberté, solidarité, santé, éducation
les droits sexuels, et en particulier le droit à l’avortement, condition de l’autonomie des femmes
une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la vie publique, professionnelle et privée
*A quand un 8 mars qui célèbre enfin une véritable égalité et garantisse les droits fondamentaux de TOUTES LES FEMMES et TOUTES LES PERSONNES DISCRIMINEES tous les jours ?
Je pense que le rapport de domination et les clichés sur nous les femmes sont la base de ces inégalités . Bien que fort heureusement pour nous, nos aînées ont su se battre pour nos droits, il reste beaucoup à faire et j’adhère totalement à tes propos. Personnellement, j’exige en tant que femme les mêmes droits, ce qui est plus que légitime, mais j’exige aussi que l’on me respecte en tant qu’individu et qu’on ne me réduise pas à une identité sexuelle et à ces à prioris . C’est ma liberté d’être humain, avant d’être une femme je suis une personne unique. Combien de fois ai je entendu des personnes dire » ho mais c’est un bon salaire pour une femme ! » » c’est bien cette petite voiture pour les femmes » » les femmes aiment ceçi, n’aiment pas ça, veulent ça etc…. » Là commence la discrimination, c’est comme si l’on pretait des attitudes à une certaine ethnie ou origine. Chaque individu est différent, qu’il soit un homme ou une femme.
J’adore votre article Laurence.
Enfin une femme qui sait rester à sa place. Vous décrivez avec justesse le quotidien de milliers de femme. Ouah quelle vie passionnante, tenir son intérieure et être dévoué à son mari.
Pour l’amour, vous ne serez pas obligé parce qu’avec un mari de la sorte, il aura certainement .une maitresse.
Oh mais je relis l’article, quoi… c’est pour une journée seulement, je suis déçu Laurence. (Tiens une bonne entrée en matière pour un petit traité sur la manipulation, en utilisant la culpabilité). Bonne journée
merci Roger ! Oui je suis une femme bien, que voulez vous ! Haaaa si toutes les femmes étaient comme moi ! Chacun son rôle après tout