Je suis en né à la fin des années 70, plus précisément en 1979 c’est-à-dire à la fin des années « sexe, drogue et rock ‘n’ roll », ces années baba cool où l’on prônait la liberté sexuelle au son des riffs de guitare des Who ou des Doors… Je ne peux pas être nostalgique de ces années que je n’ai pas connues, je le suis plus des années 80, qui sont celles de mon enfance et de mon insouciance. Je souhaite partager avec vous, chers lecteurs, certains de mes souvenirs qui refont surface lorsque, l’espace d’un instant, je plonge dans mes pensées et repense aux premières années de ma vie…
Quand je pense aux années 80, ce qui me vient tout de suite en tête c’est l’arrivée de l’animation japonaise en France grâce au Club Dorothée, l’émission culte de tous adulescents qui se respectent.Elle faisait partie intégrante de mes moments de détente, lorsque je rentrais le soir chez moi, une fois les cours terminés. Cette émission a participé, quoi qu’on en dise, à mon éducation à travers certaines de ses rubriques comme la rubrique scientifique présentée par Michel Chevalet ou la rubrique animalière du Docteur Klein. C’est elle qui m’a fait découvrir l’une de mes plus grandes passions, encore d’actualité aujourd’hui, les mangas et les animes. Rien que d’y penser, je me vois assis, dans le canapé, les yeux fixés sur l’écran de télévision en train de regarder les épisodes des séries phares de l’époque. Je me surprend alors à rêver à mes héros de cette époque comme Esteban, Zia et Tao des Mystérieuses Citées d’or, Albator le corsaire de l’espace, Actarus le prince d’Euphor à bord du géant des temps nouveaux Goldorak, Capitaine Flam, Ulysse 31 et son compagnon Nono le petit robot, pour ne citer que ceux qui hantent encore les rayons de ma bibliothèque…
Ce qui me vient aussi à l’esprit, ce sont tous ces tubes kitschissimes sur lesquels on danse encore, lors des soirées entre amis ou lors des mariages, comme « On va s’aimer » de Gilbert Montagné ou « Est ce que tu viens pour les vacances ? » des beaux David et Jonathan, ou à toutes ces personnalités, star d’un jour ou d’un seul tube comme Patrick Hernandez et son « Born to be alive », « Comme un ouragan » de Stéphanie de Monaco ou encore le groupe Visage avec « Fade To Grey ». La culture Disco est à son apogée, tous les tubes des Bee Gees résonnent encore dans nos têtes… Petit à petit, la musique prend un nouveau tournant et se joue au rythme du synthétiseur comme dans les chansons de Partenaire Particulier, de Taxi Girl ou encore d’Alphaville, la new wave était née… avant de laisser sa place à de nouveaux courants musicaux tels que la house ou encore le rap.
C’est à cette époque que j’ai commencé une collection des plus originales. Il s’agissait d’une collection de cartes, qui représentait une bande de gosses tous aussi immondes les unes que les autres, qui s’appelait les Crados. Qui se souvient de ces cartes représentant un enfant au nom évocateur de Mathieu le dégueu, Renée Morvonée ou encore Laurent dégoûtant ? J’en ai eu des éclats de rire lorsque j’échangeais ces cartes avec mes copains de classe pendant les récréations au cours desquelles chacun d’entres nous essayaient de rapprocher le prénom d’une fille ou d’un garçon au Crado qu’il détenait, le tout pour rigoler bien sûr… Qui n’a pas collectionné aussi ces douces peluches pleines de poils que l’on pouvait habiller à foison et à qui l’on pouvait faire sucer son pouce et utiliser comme doudou que sont les singes Kiki ? Qui n’a pas collectionné nombre de figurines aux cheveux en dents de scie que sont nos Playmobil ?
Les années 80, ce fut aussi pour moi, le temps des premiers émois télévisuels. En effet, il m’est impossible d’oublier la chanteuse italienne Sabrina et son cul…tissime et sexy clip vidéo dans lequel elle nage dans une piscine en chantant son plus gros tube Boys (non pas pour la chanson en elle-même mais plutôt grâce à une imposante partie de son anatomie…). Je ne peux pas, non plus, passer à coté de l’évocation de la chanteuse Britannique, un brin pin-up, et concurrente de Sabrina, Samantha Fox et son tube « Touch Me (I want your body) » ou encore du film de Jean Jacques Beineix, 37°2 le matin avec la plantureuse et sexy Béatrice Dalle. Je souhaite rendre hommage, à un grand monsieur de la télévision, M. Stéphane Collaro, l’un des seuls hommes de télé, voire le seul, à avoir réussi à nous montrer de jeunes et jolies filles assez peu vêtues qui se dénudaient au sein de Coco Boy et de Cocoricocoboy et tout cela avant le journal de 20h. C’est au cours de ces émissions qu’avait lieu « le Bébête Show », un spectacle satirique de marionnettes qui caricaturait les politiciens Français. C’est grâce à ce programme que je me suis éveillé petit à petit à la politique…
Tout ça pour vous parler de l’arrivée au pouvoir de la gauche en France.
En effet, pour moi, ce sont aussi les années François Mitterrand. Drôle de réflexion pour une personne qui n’était qu’enfant durant cette période, qui n’avait pas le droit de vote ni en 1981 ni en 1988, n’est ce pas ? Pourtant, cet homme représente bien ces années. Il a été élu, il y a un peu plus de 30 ans, le 10 mai 1981, et il a représenté l’homme du renouveau. Quand on pense à lui, on reste également nostalgique d’avoir eu un président si érudit qui avait réplique à tout. Il n’était pas parfait, loin de là… Il fût à l’origine de nombreuses controverses et affaires obscures et il avait des secrets comme tous les présidents. N’empêche que pour moi, il représentait une certaine image du père. La découverte de sa fille illégitime Mazarine Pingeot, le fait qu’il ait caché son cancer de la prostate pendant ses deux septennats, les affaires du sang contaminé ou des écoutes téléphoniques ou bien encore « les suicides de ses amis » ne sont rien contre l’abolition de la peine de mort et son geste avec Helmut Kohl, à Verdun, main dans la main ; geste qui restera dans nos mémoires comme le symbole de la réconciliation Franco-Allemande. Lorsque ses mandats ont touché à sa fin, je n’avais que 16 ans. Je me suis alors aperçu de l’impact qu’il avait eu dans nos vies et de l’incertitude que son départ allait engendrer.
Petit à petit, je sors de ma léthargie et reviens à la réalité… 16 années de règne pour la Droite au pouvoir, de nombreux conflits armés, les attentats du 11 septembre 2001, l’arrivée de l’euro comme monnaie unique, la crise économique mondiale, la hausse du chômage, les révolutions du monde arabe, la catastrophe naturelle et nucléaire au Japon… En vue de tout cela, une seule question me vient à l’esprit : est ce que mes futurs enfants seront aussi nostalgiques des années 2000 que je le suis des années 80 ?