En général, je hais le lundi et je sens que celui là ne dérogera pas à la règle. La pluie vicieuse fouette sadiquement le pare brise masochiste de mon auto teutonne (auto teutonne, c’est rigolo, non ? On dirait une chanson d’Henri Dès) tandis que la radio dégueule une nouvelle ineptie d’un ministre inutile. Ca m’emmerde d’avouer ça, mais elle risque de nous manquer cette belle équipe de winners, d’ailleurs celui de ce matin est tout de même bien gratiné. Je ne vais pas le nommer pour ne pas risquer de lui faire de la pub qui risquerait de retarder son retour au coeur des abymes de l’anonymat dans lesquels vont le pousser inexorablement la prochaine victoire de la gauche, le départ de sa femme et surtout la chute de ses cheveux, vu que c’est ce qu’il a de plus flamboyant notre Frédo.
Enfin toujours est il qu’interrogé par un journaliste, pas le pire puisqu’il s’agit de Bruce Toussaint, le ministre annonce avec l’aplomb que seul les vrais cons maitrisent, qu’en 2012 l’inflation allait baisser. « Ah bon, l’inflation va baisser en 2012 ? » rétorque Toussaint.
Lefebfre se prenant les pieds dans la chemise de nuit bafouille: « oui mais non, enfin la hausse va baisser … »
La hausse va baisser … sans doute voulait il juste signaler une prévision de ralentissement de la hausse. Car, même si les prévisions s’avèrent exacts, et cela serait très étonnant, l’inflation sera toujours positive, aux alentours de 1,7%.
Bon, ok, je te l’accorde, là je cherche un peu la petite bête mais son petit numéro de funambule unijambiste valait quand même que je le remarquasse, non ? Ah bon.
On peut toujours se rassurer en se disant que dans une paire de mois, cela va changer. En mieux, je l’espère. Ben oui, si on nous prévoit pire, je préfère me casser tout de suite au fin fond de la Corse, avec un ou deux cochons, des chèvres, une guitare et une caisse de rosé.
Mais comme me le disait hier encore, un expert en politique, mon neveu de 3 ans et demi, et oui on est plutôt précoce dans la famille, moi même tel que tu m’imagines – puisque tu ne peux pas me voir et pourtant si tu me voyais – moi même disais-je, à 4 ans, j’ai vomi tout mon quatre heure sur le tapis du salon en voyant pour la première fois Chantal Goya à la Tv. Si ça c’est pas un signe d’un bon goût relativement précoce. Donc, mon neveu, futur conseiller de Jean Sarkozy, m’a justement soufflé à l’oreille à propos de la situation politico-sociale: “peut être que le plus dur est à venir !!”
- Tu l’as dis bouffi, lui répondais-je du tacotac (on a aussi le sens de la réparti dans la famille)
Tiens, “le plus du est à venir”, ça me fait penser à une chanson, “The harder they come”, que l’on doit à un artiste dont le talent n’a d’égal que l’injuste méconnaissance du grand public. Il se nomme Stevie Salas, guitariste chanteur américain, qui a eu le bon goût de naître de la fusion d’un parent noir et de l’autre indien. Un excellent mélange qui fait immédiatement penser au maitre Jimi Hendrix.
Pour te situer un peu le zig et pour faire rapide, rappelons qu’il a fait ses armes avec Georges Clinton, accompagné Rod Stewart, Mick Jagger et qu’il mène une carrière solo depuis plus de vingt ans. Pour le style, imagine Lenny Kravitz gonflé de Led Zeppelin et d’Aerosmith avec le groove de Parliament, bref du funk/rock/soul de dingue.
Tous ces albums recèlent de merveilleuses mélodies que la voix envoutante de Stevie enrubanne de soie avec surtout une main droite juste impitoyable (vu en live, c’est impressionnant). De plus, le gars est un amoureux de la nature, du surf et de la mer. Ses origines indiennes ne sont sans doute pas étrangères à son engagement pour cette cause et la défense de ses ancêtres. Un petit message, en passant, à Léonard Peltier, indien d’amérique, incarceré abusivement depuis 1976, soit 35 ans, contre 27 ans passées pour Mandela.
Vraiement, un monde ou on fait sortir de tôle un noir plus vite qu’un indien, qui lui n’est pas noir mais disons rouge, c’est à vous dégouter de voter Front National (je rigole m’man, la facho peut toujours se brosser, je voterai jamais pour elle).
Sinon, jeter vous sur n’importe quel album de Stevie Salas, c’est du tout bon.
Voilà, pis c’est tout.
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