Cette semaine, on va innover un peu et modifier le contenu de la chronique. Afin d’être un peu plus consensuel, j’ai pris une grande décision, je vais coller à l’actu musicale, tenter de me rapprocher de ceux qui squattent nos ondes. C’est vrai quoi ? Pourquoi me cantonner à mes petits gouts personnels et étriqués alors que s’ouvre à moi, le vaste monde de la musique commerciale et populaire. A moi les Justin Bieber, la nouvelle vague K-pop qui deferle dans les oreilles encore chastes des adolescentes, asséchant leur cerveau aride tout en mouillant leur petite culotte de coton, à moi les miasmes désincarnés de Benjamin Biolay et autres envolées lyriques de Vincent Delerm.
Je vais carrément convoquer ici ceux qui font le tour des plateaux télés et radios pour montrer leur fesses et vendre leur soupe, le plus souvent bien indigeste d’ailleurs. Je suis prêt à prendre tous les risques. Prêt à aller caresser l’échine de Pascal Negre, à dire du bien de Chimène Badi, à me faire tatouer le visage ingrat de Lady Gaga, mais sous le pied, bien caché – faut pas déconner non plus- à écouter NRJ en boucle, acheter le dernier disque de Grand Coprs Malade, le Rimbaud des ploucs voir même à me pacser avec René la taupe . Bref, je vais faire ma pute dans le seul but de plaire au plus grand nombre. Je veux gagner en popularité ce que je vais perdre en fierté. Merde, après tout, cela réussit plutôt pas mal à Drucker et Nikos, alors pourquoi pas à moi ?
Et puis tu sais, lecteur adoré, si je continue à ne faire référence qu’à mes artistes préférés, on risque de perdre nos cinq lecteurs réguliers. Alors, si on ne mentionne pas rapidement la dernière mouture de Christophe Mae ou le dernier cri anorexique de Zaz, on va se retrouver subitement seul. Réduit à l’onanisme musical, obligé de se faire du bien en totale autonomie et tu sais combien je n’aime pas ça.
Donc, tel la prostituée partant faire le tapin place du roi Georges, je prend mon courage à deux mains, je sais que je vais devoir – comme l’a chanté l’ami Georges dans ‘la complainte des filles de joie’ – cajoler des salauds qui se trempent jamais dans l’eau, leur faire la courte échelle, jusqu’au septième ciel. Sauf que la pute, elle, se fait payer … pas moi !
Regardons voir un peu l’actualité musicale de cette semaine. Entre une grande voix qui s’éteint; la fin tragique de la Houston dont le tube planétaire ‘I will always love you’ n’a pas fini d’être massacré dans tous les karaokés de la Terre, par n’importe quelle pseudo chanteuse, vilaine et trop maquillée que deux Mojitos bien tassés auront suffisamment encouragés à se ridiculiser devant un public hilare – on apprend qu’une autre ne s’arrête finalement pas. Adèle revient sur sa décision et ne fera pas de break … trop peur de perdre sa place sans doute!? Je ne souhaite aucun mal à cette chanteuse, mais imagine un peu les titres des journaux si c’est elle qu’on avait retrouvé morte dans sa baignoire, bien qu’il faudrait plutôt une piscine pour l’immerger entièrement ! Mais bon, bref, les journaux auraient ils osé mettre en Une: « Destin tragique, elle est morte Adèle » ?
A part ça, l’acteur Charles Berling est venu faire sa promo dans toutes les émissions du paf, j’ai pas tout vu mais je pense qu’il ne lui manque plus que le jour du Seigneur le dimanche matin pour être complet … putain on en a bouffé du Berling ces derniers jours. Autant te l’avouer, lecteur cheri, je n’ai pas écouté son disque – trop occuper à prendre mon pied avec l’intégrale de Led Zeppelin qui tourne sur ma platine – mais les petits extraits entendus ne m’ont pas déplu, j’ai trouvé cela pluôt classe même. Et puis, ça fait toujours moins d’antenne disponible pour les bouses de Yannick Noah. Rien que pour ça, je dis bravo M.Berling, c’est sympa de penser à nous, pauvres petits auditeurs incultes. Obligés d’écouter à longueur de journée les médiocrités diffusées par les médias.
Faut que j’arrête là, j’entend le début du Since i’ve been loving you du Zeppelin … faut que je pose mon stylo. J’aime pas écrire en pleurant.
Quant tu penses que ce groupe, Led Zeppelin, a conçu et enregistré leurs premiers albums en seulement trois ou quatres semaines … là ou d’autres passent plusieurs mois en studio, retouchant ici et là les multiples pistes de leur prochaine galette, ces diables d’anglais ont en quelques jours non seulement révolutionné le rock, mais gravé sur vinyl de véritables réels chefs d’oeuvres.
Vous j’sais pas mais moi j’y retrourne, c’est trop bon et tant pis si ça rend sourd !