Certains ont dit de lui qu’il était « l’étoile polaire de l’art moderne américain ». Difficile d’être aussi élogieux après avoir visité l’exposition qui lui est consacré actuellement au Centre Pompidou de Metz.
Toute la question qui se pose au visiteur est simple : la simplicité de certains dessins (des lignes droites dont la seule matrice est géométrique) cache-t-elle une complexité qui nous échappe ? Ce que nous voyons est-ce de l’art ou des artefacts ?
Pour ma part, et peut-être vais-je faire sursauter d’effroi ceux qui savent, l’oeuvre de LeWitt me semble d’une déconcertante stérilité. En ce sens ,oui, LeWitt est polaire : ses oeuvres ne provoquent pas beaucoup d’émotions ; alors bien sûr on, admirera le travail de ceux qui ont été chargé de tracer les dessins sur les descriptions de LeWitt sur les murs du centre Pompidou, certains dessins comme ce mur tapissé de courbes très rapprochées qui jamais ne se touchent ont du demander une énorme concentration et une certaine maîtrise (il aura fallu 80 heures de travail pour le réaliser).
Mais admirer la minutie du travail des petites mains qui ont travaillé pour cette exposition (puisqu’il faut rappeler que l’oeuvre de LeWitt, le travail de l’artiste se bornant aux instructions laissées pour réaliser ses oeuvres est souvent éphémère et détruite après chaque exposition) est-ce nécessairement admirer une oeuvre ? un questionnement bien dans la lignée de l’exposition inaugurale du centre Pompidou ou LeWitt aurait eu toute sa place.
Pas de transgression naturellement dans le minimalisme de LeWitt , tout y est aseptisé. Et pour ma part, je ne suis pas loin d’y trouver une forme d’imposture artistique. Une exposition à visiter en tout cas pour que chacun puisse se faire sa propre idée sur le « travail » (qu’il serait intéressant d’étudier d’un point de vue psychanalytique) de Sol LeWitt. Jusqu’au 9 janvier 2013.
Courriel
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