La forteresse Hallyday

la_forteresseUn véritable ami se reconnaît à la gentillesse qu’il met à aimer et apprecier ce que tu fais même si il ne le pense pas. Aussi, c’est suite à une discussion avec toi, brother, toi qui m’a avoué préfèrer mes petites chroniques à mes longs discours, que je me décide à reprendre ma plume. Plume qui était coincée depuis quelques semaines à un endroit que la bienséance et la pudeur m’interdiraient de dévoiler ici, si seulement j’en étais pourvu… bref, elle était donc dans mon cul ! Endroit que bon nombre d’écrivains de supermarché doivent utiliser également pour tremper la leur, mais je m’éloigne du sujet et nous ne sommes pas là pour dire du mal des duettistes Mussy/Levo.

Une fois n’est pas coutume, j’ai envie d’évoquer le cas Johnny. Il me semble que ce sera la deuxième chronique que je consacre à l’idole des jeunes, non ? Si, si, te dérange pas, j’ai vérifié.

La diffusion des concerts de Bercy et du Casino de Paris à l’occasion des 70 piges de papy n’est certainement pas étrangère à ma décision. Bon, on passe rapidement sur les shows, tous deux grandioses avec des musiciens au top. La direction musicale de Yarol Poupaud (ex FFF) est un bonheur et apporte indéniablement une touche rock’n roll et une folie qui manquaient bougrement aux précédents spectacles. Après, tu aimes ou tu n’aimes pas, ce n’est pas le sujet et je vais même t’avouer que je m’en tamponne les beignets comme de ta première carie.

Bref, tout cela pour dire qu’en y repensant l’autre matin, devant mon bol et mes tartines – bon en réalité, j’y ai repensé un soir devant un bon verre de vin, un Morgon magnifique, frais et frémissant comme une cuisse de femme avant l’amour, mais ça fait plus sobre le matin, non ?- il m’est revenu à l’esprit une phrase écrite, je crois par Thierry Séchan (oui, le frère de …). Il avait qualifié Johnny de, je cite: « une forteresse vide ».

L’art de la description en trois petits mots, tout est dit, pas besoin d’en faire des tonnes, ni d’y passer deux cents pages, l’image est là, précutante, lourde de sens.

Oui, Johnny est une forteresse, d’abord parce que la carcasse est imposante, tout est démesurément grand chez lui: la carrière, les concerts, les abus. Le charisme indéniable du bonhomme amplifie aussi cette impression de grandeur. C’est un château fort, indestructible, imprenable. Il traverse le temps comme ces monuments, temoins imperturbables du temps qui coure, qui entraine tout sur son passage et efface les rires des enfants. Pas celui de Johnny, malgré ces 70 printemps, ce type est toujours le gamin de 16 ans qui rêve de rock’n roll…

Mais attention, ne te méprend pas, ami lecteur, forteresse vide ne veut pas dire que Jojo est rempli de courants d’airs … qu’il a des toiles d’araignées au plafond. Non !! Je pense que cela veut plutôt dire que l’on est face à un géant, costaud mais terriblement fragile. Voilà pourquoi il a toujours été entouré de gens gérant toutes ses affaires pour lui, peut être trop dirons certains. Johnny n’est pas un business man, pas un as du marketing, pas un calculateur, pas un carriériste comme on peut en trouver partout aujourd’hui. Juste un chanteur de rock, un artiste qui fonctionne et avance avant tout avec son instinct.

Celui qui n’a jamais participé à un concert de Johnny, celui qui n’a jamais vu la liesse qu’il déclanche à son arrivée, le bonheur qu’il apporte au public, celui là ne pourra jamais comprendre pourquoi le qualificatif de forteresse vide est si bien vu.

Tu me diras également, parce que tu es taquin, que celui qui ne l’a jamais vu de près ne saurait pas combien la facade de la forteresse a été ravalée…

 

Voilà pis c’est tout.

 

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