Enterrée ou pas, l’écotaxe a beaucoup fait parler d’elle ces dernières semaines . Étonnant pour une mesure qui a été annoncée depuis plusieurs années . Une vieille plaisanterie alsacienne disait « Quelle est le décalage horaire entre l’Alsace et la Lorraine ? » , ce à quoi votre interlocuteur bouffeur de bretzel répondait goguenard « 10 ans » . Il faut croire que pareil décalage horaire , ou presque, existe entre la Bretagne et Paris.
Qu’importe . Voici pourquoi pour ma part je n’aime pas cette taxe.
- L’écotaxe a pour but, notamment, de lutter contre la pollution due au trafic routier . Elle provoquerait la mort de milliers d’emplois que les patrons seraient obligés de supprimer à leur corps défendant pour sauver leur benef’. De la même manière que le mariage pour tous conduira à la mort de la civilisation… on ne peut que rejoindre les patrons dans cette analyse . Et pire : admettons que la pollution diminue : voilà qu’on serait obligé de supprimer des postes dans les services de pneumologie où les victimes de la pollution ont tant de plaisir à se rendre. Une catastrophe supplémentaire !
- L’entreprise Ecomouv’ chargée de récolter la fameuse écotaxe est italienne . Comme Michele Padovano, Materazzi, Carla Bruni ou Silvio Berlusconi…
- La région Lorraine a déboursé 330000 euros pour former les futurs (ex?) salariés d’Ecomouv’. En vain ? que nenni ! les voilà sans doute plus calés que jamais en informatique , ils pourront mener avec plus de facilité leurs démarches de recherche d’emploi. Et puis pendant quelques mois , ils sont passés en catégorie 4 en tant stagiaire de la formation professionnelle et donc ne faisaient plus partie de ce fameux chiffre du chômage asséné chaque mois . Si c’est pas un trucage de plus d’Hollande…
- Le recrutement de ces employés a occupé bon nombre de conseillers Pole emploi pendant plusieurs mois. Ça n’a pas du leur faire de mal à ces fainéants…Et puis , si ça se trouve, ils ont même eu l’impression d’être utiles ? Toujours est-il que si l’écotaxe était maintenue, 200 personnes auraient pu dire qu’elles avaient trouvé du boulot grâce à Pôle Emploi et ça , c’est pas possible….personne ne les auraient jamais cru de toute façon.
- L’écotaxe aurait détourné de la Lorrain les hordes de routiers allemands ou hollandais en chaussettes-sandalettes et le folklore ça se respecte…et quid des habitués des parkings autoroutiers qui aiment gâter ce beau monde ? Le tourisme sexuel c’est peut-être l’avenir de la Lorraine !
- L’un des effets pervers de l’écotaxe aurait été de favoriser une production relocalisée . Or je suis certain que si mon cochon élevé à coups d’antibio et autres progrès de la science en Bretagne , abattu à Plougastel-Daoulas, déplumé à Rotterdam, découpé à Longcochon (si si ça existe , c’est dans le Jura ) avant d’être empaqueté à Arnac-la-Poste (Haute Vienne et si si ça existe aussi vraiment !) , n’avait pas tant voyagé , il serait moins bon . Les voyages forment la bonne couenne !
- Les légitimes manifestations des bretons contre l’écotaxe a provoqué une baisse de la fréquentation des bars finistériens, armoricains, brétilliens ou morbihannais les jours de manif’ . Heureusement , la vente au détail a absorbé en grande partie le choc. C’est que l’alcool et les palourdes ( que les nantais footeux appellent « les rennaises » et que les rennais footeux appellent « les nantaises ») ce sont des institutions nationales !
- L’écotaxe était une promesse de sarkozy , on a pas voté Hollande pour qu’il continue le boulot…
- De même, l’implantation des locaux d’Ecomouv’ sur l’ancienne base aérienne 128 de Metz Frescaty était une promesse de Nicolas Sarkozy pour contrebalancer (en partie) les effets des départs de nombreux régiments de l’agglomération messine. Remplacer de valeureux soldats par des petits gratte-papiers était une drôle d’idée… Metz se trimballe une réputation aussi vieille que Rausch de ville de garnison, là on aurait dit « Metz ? ben oui , c’est la ville de l’écotaxe ». Je crois qu’on a assez souffert comme ça après des années de ridicule footballistique sans avoir à en rajouter.
- Enfin, il faut en revenir à un peu de sérieux : l’écotaxe aujourd’hui et demain ? une taxe sur les boissons énergisantes ou sur les salaires de plus d’un million d’euros tant qu’on y est !
Voilà pourquoi j’aime pas l’écotaxe. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire.
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