Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, disait ce pompeux bourgeois bourguignon de Lamartine. Toute cette clique de romantiques dégoulinants continue encore de nous les briser. Ils auraient été plus inspirés de se faire souffler dans le cul plutôt que de nous seriner leur prose baveuse qui fait rien qu’à nous embêter !
Pourtant, j’ai presque lu toute son œuvre … et ce ne fut pas de tout repos, tellement cela part dans tous les sens, Lamartine et les Méditations poétiques, Lamartine et Graziella, Lamartine à la plage ou Lamartine fait du cheval. Bref, heureusement qu’il y avait des images, parce que sinon …
Tout cela pour dire que ce con avait raison. Depuis que ma tendre bien-aimée s’en est allé chercher l’amour et le réconfort dans les bras d’un autre, j’ai l’impression d’avoir un trou dans mon âme … et ce con de Lamartine qui trotte dans ma tête. Salaud.
Me voilà donc, à errer comme un étron flottant sur l’écume salée des mers souillées par 80 ans de congés payés, dans les pièces de l’appartement devenues affreusement vides. J’erre donc à la recherche d’un peu de chaleur et de soutien, j’en trouve d’une part dans l’œil vif et malicieux de mon chien, toujours joyeux et d’autre part dans une bouteille de Bourgueil que je déniche derrière le bar.
Me plongeant de tout mon saoul dans ce délicieux nectar, je décide d’y noyer mon chagrin. Mais attention, mon ami, ne te méprends pas, tu me connais, non ? Tu sais très bien que je ne suis pas du genre à pleurnicher, à me lamenter sur mon triste sort. Non, disons plutôt que je savoure cet instant. Ah, si elle pense que son nouveau Jules va lui faire connaître le nirvana, c’est mal barré. J’ai le flair pour ça, tu peux me faire confiance. Je l’ai vu l’heureux élu et il est plutôt du genre plat de nouilles, si tu vois un peu le tableau. Alors c’est vrai qu’il est bien mit le gonzier, un peu stylé, un peu à la mode mais par contre et ça tu peux me croire ou sinon demande à mon chien, lui aussi te le dira, ce type c’est pas un as du bigoudi magique, ni un virtuose du pipeau à un trou. Ça va la changer la petite souris, elle qui, avec moi a connu le grand tourniquet mongol, le funiculaire hongrois, le tramway luxembourgeois, la bavette à deux doigts ou l’aller retour Terre/Lune sans escale et j’en passe et de meilleurs, mais je me retiens, je ne voudrais pas vous en dégoûter.
Je décide donc de profiter un peu de ma nouvelle liberté retrouvée. Et histoire de passer du bon temps, tout en débouchant une nouvelle bouteille, je glisse dans le lecteur le dernier album de Sanseverino, le Petit Bal Perdu, dans lequel on retrouve des versions tout à fait fraîches et bien senties d’anciennes chansons du répertoire français. Sanseverino s’est fait plaisir en réinterprétant Boris Vian, Trenet, Reggiani ou Brassens et c’est tellement bien foutu que cela me fout une banane d’enfer. Il y a une petite folie douce et beaucoup de personnalité dans ces reprises. Pour tout te dire , mon petit chéri, moi, qui suit un inconditionnel du grand Georges et qui a tendance à sacraliser son œuvre, je fut cueillit et même bouleversé par la version que Sanseverino fait de « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète ». Le morceau, un chef d’œuvre, est revisité mais jamais dégradé, un vrai coup de maître.
Je tire mon chapeau à l’artiste pour cet album qui nous replonge dans une ambiance jazzy ou la java et l’accordéon se mélangent aux guitares et nous donnent envie de taper du pied tout en sifflotant ces airs si connus. Merci pour ce 40 minutes de bonheur et de bonne humeur.
Quant je pense à l’autre truffe qui doit supporter la musique électronique de son nouveau mac.
Voilà pis c’est tout.
Arrête ! Tu m’as fait voyager dans le temps, il y a 30 ans j’étais dans le même état que toi, donc en te lisant, j’étais mort de rire…
Et Sanseverino dans tout ça ?
Il est réduit à la portion congrue !
Courage, la vie continue et nous réserve de belles surprises.
Je vais quand même aller jeter un œil sur cet album qui m’a l’air plein de promesses..
Merci Bartok79.
N’oublie pas la bouteille de vin pour aller avec l’album.