Le journal du professeur Blequin (109)

Jeudi 28 juin

14h : Pas moyen de travailler, il fait trop chaud. Voilà des jours que je passe mes après-midis à la plage, où je reste toujours presque deux heures dans l’eau, en me gardant la soirée pour travailler sur mes articles et mes dessins… Ce serait super si je ne devais pas supporter la vue de tous ces drapeaux tricolores dans les rues chaque fois que je prends la route ! Cet étalage de chauvinisme imbécile (un pléonasme excusez-moi) me rend malade : comme si on avait une quelconque raison d’être fier d’être français en ce moment ! Les footballeurs français doivent être de fieffées crapules s’ils sont fiers de représenter un pays qui traite les réfugiés comme des détritus !

Vendredi 29 juin

12h : J’apprends que la femme qu’on tentait, mercredi dernier et sous mes yeux, de sauver à la plage du Moulin blanc n’a pas survécu… En d’autres termes, j’ai assisté à une agonie pour la première fois de ma vie ! Je ne pense pas que je vais faire un vœu

Dessin réalisé suite à la publication d’une jeune « vegan » qui s’était réjouie de la mort d’un boucher dans un attentat terroriste.

13h : Je savais déjà que certains « Vegan » agressaient physiquement des bouchers, jugeant la cruauté envers les humains plus légitime que celle envers les animaux : j’apprends maintenant qu’ils n’acceptent même pas que l’on tonde un mouton ! Il est pourtant assez aisé, pour quelqu’un qui s’y prend bien, de tondre un ovin sans le faire souffrir, non ? Ils préfèrent peut-être se couvrir, quand la bise est venue, de fringues synthétiques dont la production pourrit la planète ? Vachement écologiste, le « véganisme », en effet…

Samedi 30 juin

11h : Vernissage de l’exposition de Jacques Guichebard à la galerie UP art : cet artiste finistérien est un peintre très éclectique mais Edith, la patronne, a préféré mettre avant ses toiles sombres inspirées de sa visite des catacombes de Palerme : je ne peux pas m’empêcher de penser que tous les ossements ne doivent pas être issus de personnes mortes de vieillesse, comme quoi les clichés sur la Sicile ont la vie dure.

12h : Avant d’aller piquer une petite tête, je passe déposer ma contribution à l’opération « Petits peintres de Plouzané », une petite exposition de dessins et de peintures dus aux enfants des écoles de cette commune du Finistère et consacrés au patrimoine et au paysage de la ville : les organisateurs avaient demandé à quelques artistes semi-professionnels d’apporter eux aussi leur vision de Plouzané, sans doute pour mettre les enfants en confiance. L’instituteur qui m’avait sollicité m’accueille avec enthousiasme : ma vie serait belle si je pouvais être accueilli ainsi partout où je viens me produire…

17h30 : Retour vers la ville. La plage n’était pas bondée ; en revanche, les bars sont pleins de gens qui ne ratent pas une miette de France-Argentine… Le gouvernement est en train de les plumer jusqu’à l’os et ils crient « Allez les bleus » ! Je n’en dis pas plus pour ne pas être accusé encore une fois de mépris de classe – et pourtant, TOUTES les couches sociales sont représentées dans le public du match !

18h : J’achète le fascicule consacré à Vuillemin édité par Glénat : j’ai la surprise de voir qu’une de ses « sales blagues » avait déjà été dessinée par Reiser. Est-ce que monsieur Vuillemin, qui admire Reiser tout autant que moi, sera vexé si je dis que je préfère quand même la version de son idole ?

Ma contribution à l’édition 2018 des « Petits peintres de Plouzané ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *