Lettre ouverte à messieurs Olivier Faure , premier secrétaire du Parti socialiste et Pierre Jouvet , porte-parole du Parti Socialiste
Messieurs ,
Nous sommes nombreux à avoir été choqués par l’annonce du gel de l’investiture socialiste à Metz.
Quand les militants , à jour de leur cotisation et qui se sont déplacés pour voter, ont désigné Thomas Scuderi , j’ai de suite su que je mettrai mon engagement politique au service de sa démarche.
Dans le paysage politique messin il y a hélas de nombreuses personnalités clivantes , la course à la mairie a toujours été le cadre de règlements de compte, aussi bien à droite qu’à gauche .
2020 part sur les mêmes bases et on aurait pu penser qu’en désignant son candidat dès le mois de mars , le PS partait avec une longueur d’avance sur une droite totalement divisée .En 2014 je me suis engagé aux municipales sur la liste du Front de Gauche car déjà , le positionnement trop centriste de Dominique Gros , son allianceepartir sur des bases plus en phase avec leurs valeurs , sur un positionnement de la gauche locale clairement à l’unisson de la gauche au niveau national : dans l’opposition à La République En Marche.
Beaucoup de citoyens ont donc été heureux de la confiance accordée par les militants à Thomas Scuderi.
Parce que nous savons que personne mieux que lui ne peut incarner ce besoin de retour aux sources de la gauche , nous l’avons donc rejoint très vite et le premier dimanche citoyen début juin a montré autant l’intérêt des messins pour sa démarche démocratique et participative que l’envie de nombreux citoyens de le rejoindre activement pour préparer l’échéance de 2020 .
Néanmoins nous avions tout à fait conscience que la démarche de Thomas Scuderi, notamment son positionnement envers LREM n’allait pas de soi dans un PS messin dont certains représentants apparaissent plus ankylosés et plus conservateurs que progressistes et modernes.
Monsieur Toulouze qui à longueur d’année partage ses ressentiments envers Emmanuel Macron , son parti et même certains élus locaux, n’a pourtant pas de scrupules à vouloir s’allier à ces mêmes personnes en vue des municipales .
Comment le Parti Socialiste peut-il envisager très sérieusement que Mr Toulouze ou quiconque qui aurait ourdi ce complot d’apparatchiks contre Thomas Scuderi puisse avoir la moindre légitimité envers d’autres partis de gauche ? Thomas Scuderi a entamé des discussions avec certains partis de gauche , des rencontres sont prévues dont une samedi 27 juillet, il y a une dynamique qui se crée et votre parti n’aurait donc rien de mieux à faire que de l’enrayer par des basses manœuvres qui discréditent votre parti mais aussi plus généralement la politique ?
Alors oui, si Mr Jouvet vient à Metz pour auditionner les pontes locaux du PS beaucoup se montreront hostiles à Scuderi. Car sa candidature dérange ces gens qui craignent ce renouveau des idées mais aussi et surtout des personnes.
Mais s’il vient pour discuter avec les responsables locaux d’autres mouvements , qu’il vient rencontrer des acteurs de la vie associative , des personnes engagées au quotidien dans la vie de la société il pourra juger de la pertinence de la candidature de Thomas Scuderi au même titre que le dégoût des messins pour certains socialistes et leur guerre d’égos .
Monsieur Faure, l’heure pour le Parti socialiste est grave et vous le savez mieux que personne.
Le PS a besoin de reconquérir une légitimité, une voie claire, il a besoin de montrer qu’il est bien un parti d’opposition crédible capable de proposer rapidement une alternance politique.Pour cela , il doit prendre les choses dans l’ordre. Cette reconquête commence en mars 2020, dans des élections locales où le PS peut espérer rebondir en comptant sur ses bilans et son ancrage local . Mais cette reconquête ne pourra pas se faire par des stratégies à géométrie variable selon que vous êtes à l’assemblée nationale ou à la mairie de Metz .
C’est cette ligne claire qui permettra au PS mais aussi à la gauche toute entière d’espérer des jours meilleurs.
S’allier à LREM , au premier ou au second tour c’est valider la stratégie macroniste qui veut qu’il n’existe plus rien entre LREM et le RN.
C’est accréditer le sentiment que finalement les différences s’effacent quand des strapontins sont en jeu.
C’est achever le PS, prolonger l’agonie de la gauche, détruire l’espoir des gens qui se reconnaissent dans nos valeurs communes .
Monsieur Faure, votre tâche est dure. Mais vos choix devraient être parfois faciles . Et celui de conserver la confiance du PS à Thomas Scuderi ne devrait pas être problématique. Car le problème ne vient pas de Thomas Scuderi: il vient de gens qui ne représentent qu’eux-mêmes.
Bien cordialement,
Jérôme Jacquemot Lambour