Wagons plombés…

Sur les voies traversant la campagne fleurie,
Déambulaient des trains aux couleurs rouge sang,
Des voitures rouillées montaient des hurlements,
Comme des cris d’effrois envahissant la nuit.
Puis les wagons plombés vomissaient des humains,
Déversant sur les quais adultes et enfants,
Venant des haut-parleurs des ordres en Allemand,
Se mêlaient sèchement aux aboiements des chiens.
Comble de l’ironie un orchestre jouait,
Des airs de bienvenue aux futurs condamnés,
Des soldats séparaient les mères des bébés,
On poussait les vieillards vers un coin isolé.
Les plus forts quant à eux deviendraient des esclaves,
Réduits jusqu’à la mort au rang des animaux,
D’autres « travailleraient » au sonderkommando,
Pour mener les martyrs vers leur dernier voyage.
Puis viendrait le moment des douches assassines,
Des corps alignés nus et des coups de bâtons,
Des rires d’officiers des vapeurs de zyklon,
Et des lueurs des fours dans le soir qui décline.
Reste le souvenir de six millions de gens,
Oubliés par un Dieu quelque peu différent…
Dyonisos

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