La Raie-Publique première du nom (de nom !)

Cher(e)s con-citoyen(ne)s, cher(e)s penseur(-se)s libres, cher(e)s sans-culotte, cher(e)s patriotes, mes gras-au-lit déchets-nés , mes chers Torino et autres missloulou , chers descendant(e)s de la seule France dont on peut être fier(e) : la France Révolutionnaire, je vous salue Citoyens!

Je ne vous ferai pas l’affront de rappeler la situation de l’Ancien Régime, situation exécrable pour les classes « d’en bas », même si des hommes essaient de « socialiser » un peu les choses à la tête de l’Etat  comme Turgot (assisté épistolairement par Condorcet) à qui l’on peut reprocher ses tentations libérales économiques (bien qu’encore une fois le sens ne soit plus le même en 1770 et en 2010) mais qui voulait freiner les impôts directs (qui touchaient bien sur les plus pauvres du Tiers État et de la noblesse) pour les remplacer par des impôts sur la propriété (visant donc les nobles et l’Eglise),  mais en vain .

Vient 1789, première poussée populaire amenée par la réflexion suscitée par les élections pour les États-Généraux , ce sont la haute bourgeoisie et la petite noblesse (La Fayette, Mirabeau, Bailly) qui prennent les choses en main, La Fayette (ce héros des Amériques) prend vite une place importante en se portant garant de l’entente entre le peuple et son bon roi.

L’Assemblée Constituante (très modérée par rapport à ce qui va suivre, et ultra-révolutionnaire par rapport à ce qui précédait) va faire son petit bout de chemin, chemin véreux… A cette époque Robespierre est déjà député, il est le seul (quasiment) à ouvrir (poliment, calmement, raisonnablement, incorruptiblement) sa gueule en faveur des plus pauvres. Il est caricaturé, montré du doigt, hué lors de chacune de ses interventions par les autres députés du Tiers État, peut être est-il le seul que la famille Capet ne paie pas…

Néanmoins un gros travail de reforme du système complexe de l’Ancien Régime est mis en œuvre. Travail assez inspiré des penseurs des lumières (surtout Voltaire).

Mais 1791 arrive, année qui va discréditer à jamais Louis XVI (fuite) ainsi que La Fayette et ses modérés « feuillants » (fusillade du champ de mars) , le mot République commence à être employé…

Et la Révolution commence vraiment le 10 aout 1792 l’Assemblée et le roi en sont les victimes (la guerre s’annonce contre la famille de la reine), on se donne rendez-vous en septembre dans une nouvelle assemblée élue : la Convention pour proclamer la république qui aura à l’ordre du jour pendant 6 mois le procès du roi et plus largement celui de la monarchie…
Les débats sont souvent outranciers, autant qu’ils sont intéressants,  le verbe y est caressé, choyé et le 21 janvier 1793 Louis Capet perd la tête sous la lame en biseau qu’il avait lui-même corrigé sur les plans du député Guillotin  (cf. les carnets du bourreau Sanson).

Voilà comment nait la première république, dans le sang d’un roi qui paie pour tous ses ancêtres, dans le sang d’un peuple qui se bat courageusement car la « patrie est en danger », Danton appelle à l’audace, Robespierre à l’intransigeance avec les derniers représentants de l’Ancien Régime, Marat vomit la particule…
Les débats de l’époque valent le détour, on sait parler français, les idées sont neuves, les revirements brutaux mais déjà les sensibilités actuelles se créent.

 

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