Des bonbons pour adultes sont distribués par le héros des vieilles légendes catholiques. Elles en raffolent toutes ces oies de fer dont la peinture blanche s’écaille. Et puis ça leur donne du courage. Ca réveille aussi la folie atavique latente en eux. Certains n’en avaient même pas conscience, d’autres en avaient oublié l’existence. Et puisqu’il faut bien trouver un combat inutile…
Allons-y !
Il y a des trèfles à quatre feuilles brodés sur les soutanes et des saloperies en formes de croix qui brillent à la lueur des bougies que tiennent les fidèles pour éloigner le mal. Les bergers bénissent le troupeau pour plus de sécurité.
« Nous venons en paix » dit le président d’un institut privé avant d’envoyer sa meute bouter les hérétiques hors de la Gaule.
Ils marchent dans les rues
Une véritable armée de gens mariés
Face à ceux et celles qui se mettent à nu
Pour l’égalité morale que les autres tentent d’étouffer.
Ils en sont fiers de leurs pancartes
Ils éjaculent pour leurs banderoles
Une nana coriace enfonce une tarte
En pleine gueule d’un de ces marioles.
Ça tourne à l’affrontement de bouches béantes
Les doigts ne peuvent pas s’agripper aux cheveux
Que ces cons ont du perdre dans les années quarante
Un de ces dimanches pluvieux où ils se sentaient vaseux.
« Le mariage pour personne ! Le mariage pour personne ! Le mariage pour personne ! » scande maintenant un troisième groupe qui déboule d’une rue transversale. Ils se retrouvent alors pris entre deux feux. Au bout de très peu de temps. Les voilà vite cernés de toutes parts. Les pros et les antis « mariage pour tous » se regardent en chiens de faïence. Comme s’ils ne savaient plus quoi faire. Le temps est gelé. Le troisième groupe esquisse une retraite.
Les deux autres camps se découvrent alors un intérêt commun et crient sus aux centristes en déployant tous leurs moyens. Ça crie, ça s’insulte, ça se bouscule, ça se cogne, ça se balance tout et n’importe quoi. Il y a de la fumée partout. On n’y voit plus rien. Ça se sert des poings avant des yeux. Un enfant se terre sans soins là où il peut.
Plus loin à l’arrière, accoudés sur la rambarde d’un mirador, installé exprès pour profiter du spectacle, discutent deux hommes.
« Il sera toujours temps de s’occuper des pédés plus tard » glisse le guide suprême d’une sombre secte à l’éthique et aux connivences douteuses à son bras-droit. Ils se sourient. Elle est belle Marianne.
Les derniers arrivés sont les premiers ciblés
Ça marche pourtant partout comme ça
Ne prenez donc pas cet air étonné
Suivez la musique bande de dégénérés, tenez-vous bien droit, et marchez au pas !
Hélas!!!