Il ne vous aura pas échappé, à plus forte raison si vous faites partie de la moitié de l’humanité la plus richement dotée en chromosomes X , qu’il ne fait pas bon être femme en ces temps obscurs. Et si comme le disait Simone de Beauvoir, tu ne nais pas femme, on se chargera vite de t’aider à le devenir, mais à l’ancienne. Entre les grenouilles de bénitier qui défilent contre l’IVG, entre l’abrutissement quasi-perpétuel de la publicité, entre Hollande qui traite presque les FEMEN de terroristes et mille autre joyeusetés quotidiennes , mes sœurs, vous n’êtes point à la fête.
Avant de revenir sur les lugubres batraciens qui sortent de plus en plus souvent de leur caveau pour nous casser les roupettes, et ce faisant, prennent le risque de compromettre nos chances de nous reproduire ( j’utilise chance au sens statistique parce qu’à titre personnel je préfère les chats), évacuons d’entrée les aventures extra-conjugales du Président de la République. Que M. Hollande trempe son biscuit là où ça lui chante, je m’en contrefous. Que Mme Trierweiler se donne à qui lui plaira, grand bien lui fasse. La monogamie c’est la monotonie, alors autant tous s’y mettre (c’est une façon de parler) et tous se donner du plaisir au lieu de se faire le comptable de la répartition de tâches ménagères absurdes ou de regarder des conneries à la télé. Saint-Exupéry, quand il ne dessinait pas des moutons pour se donner du plaisir lors de ses longues heures de vol en solitaire, disait qu’aimer c’est regarder ensemble dans la même direction. J’ajouterais qu’au bout d’un moment, aimer c’est plutôt grossir sur le même canapé devant la télévision. Alors foin des considérations morales.
Je souhaiterais juste que l’on ait une pensée pour tous les grands éditorialistes de la télé et des journaux qui demanderaient presque un audit sur le coût pour la collectivité du statut de « première dame de France » sans se demander à combien reviennent leurs ronds de serviette à l’Elysée, et qui voudraient presque les oreilles et la queue du Président normal, sans doute jaloux de ne plus être les seuls à le sucer. C’est triste un journaliste bafoué. Moi ce que j’en dis, c’est garde la dame, vire le président. Tous les présidents.
Mais revenons aux cathos, qui vont si loin dans les combats d’arrière-garde qu’ils vont bientôt quémander le retour du roi et le bombardement préventif du Languedoc des fois qu’il y resterait quelques Cathares. Ainsi donc, l’avortement ferait de la peine à Dieu. Si le Tout-puissant avait voulu que la femelle de l’espèce puisse se délester impunément de sa cargaison, il l’aurait indubitablement doté d’un bouton « eject ». Or, une observation même superficielle de la bête prouve bien que ce n’est pas le cas et que Simone Veil est l’envoyée du Malin.
Mais dites- donc, mes frères en chrétienté. Quand Dieu, à court d’idées après qu’il pensa à doter le mouton de laine douce et soyeuse pour que Saint-Exupéry et les bergers ne trouvent pas les nuits trop longues, trouva malin de provoquer un déluge et de ne garder qu’un poivrot, sa famille et un couple de chaque bestiole dans un rafiot de fortune, vous ne trouvez pas que ça ressemble un peu un avortement de masse, et largement après le délai légal?
Alors quand le doute s’instaure sur les intentions de Dieu, c’est la théologie et la théologie seule qui peut nous guider vers la vérité. Et figurez-vous que ça tombe bien, puisque mes innombrables relations à l’Osservatore Romano et au Saint-Siège m’ont autorisé à vous révéler un nouveau pan de l’Évangile selon Jean-Claude , pingrement dissimulé jusqu’alors par les autorités ecclésiastiques. C’est non sans fierté que je vous en offre la primeur.
» […] Jésus venait de passer quarante jours dans le désert pour méditer, et quoiqu’il y souffrit un ennui proche de la lecture de Marcel Proust, il se dit que c’était toujours mieux que de vivre dans la Meuse. C’est tout de même avec une joie non dissimulée qu’il s’apprêtait à retrouver Nazareth, ou Bethléem ou Jaffa, car il n’avait jamais bien su où il habitait dans ce pays qui change tout le temps de frontières.
Dans le désert, il n’avait pas pu changer l’eau en vin, puisque d’eau il n’y avait point. Il avait bien réussi à changer son âne en mouton car il se sentait bien seul, mais aujourd’hui il n’avait plus qu’une chose en tête: se prendre la cuite la plus mémorable depuis l’autre con avec son arche.
Il rendit une visite de courtoisie à Marie-Madeleine, qui lui prodigua toute l’hospitalité dont elle était coutumière.
« – Jésus, enfin tu reviens parmi les tiens. Oh oui, reviens parmi les tiens, reviens, plus fort oh oui comme ça!!
– Euh, ‘scuse-moi, Marie-Mad, tu veux bien faire « Bêêêêêh »? J’ai beaucoup médité dans le désert, et en vérité je te le dis j’aime pas trop quand tu parles. Merci ma brebis ».
Après ce moment de tendre recueillement auprès de sa chère amie, il décida de rendre visite à ses parents. La porte de devant de la crèche étant fermée, il passa par le garage. Arrivé dans le séjour, il avisa Joseph et le salua.
« Salut, daron, comment que c’est? J’ai vu ton nouveau bœuf dans le garage, on se refuse rien mon salaud, ça marche la charpenterie. Mais dis-moi, c’est quoi cette tête de crucifixion? (NDA: on n’avait pas encore inventé la tête d’enterrement à l’époque)
– Salut fiston. C’est ta mère qui me cause du souci. Vois-tu, la mer Rouge ne s’est pas ouverte ce mois-ci.
– La mer Rouge? Qu’est-ce que tu racontes?
– Ben, les Romains ont pas débarqué.
– De quoi?
– Purée, mais t’es aussi con que ton père et ton saint-esprit, toi. Ta mère, elle est en retard de quinze jours. Elle est en cloque, elle a un polichinelle dans le tiroir, elle a le ballon, elle est en pleine aménorrhée. Et laisse-moi te dire qu’elle est furax, c’est pas le moment d’aller la titiller. En plus, elle m’a fait tout une scène avec le crédit sur le bœuf, une vraie furie, que j’te dis.
– Merde, un frangin c’est pas prévu, ça. Elle est où, la vieille, que j’aille lui claquer un bécot et tâter l’ambiance?
– Dans le pigeonnier. »
Jésus escalada l’échelle menant au pigeonnier et trouva sa génitrice contrite. Les murs étaient tapissés des œufs de pigeon que Marie avait jetés dans un accès de colère.
» Salut, M’man. C’est quoi ce caillon, t’as essayé de faire une omelette murale?
– Ben non, c’est le Saint Esprit qui a essayé de remettre ça avec son coup de la colombe. Et j’y ai dit, si c’est pour me traîner un autre grand couillon comme toi, non merci. Alors j’ai jeté tous ses œufs. J’ai comme qui dirait avorté. […]
Voilà, mes biens chers amis et mes bien chères amies, l’histoire véritable que l’Église apostolique et romaine vous dissimule. Il y aurait encore long à dire sur la longue descendance issue des amours entre Jésus et ses moutons qui, raconte t-on, donna naissance au peuple de France et valut à notre beau pays le surnom de fille aînée de l’Église, mais vous n’êtes pas encore prêt. Allez dans la paix du Christ, et qu’onze mille verges vous guident sur votre voie.
Amen.
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