Eloge du chat métaphysique

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cynisme était une école philosophique de la Grèce Antique, malheureusement méconnue car occultée par les curés platoniciens et les pourceaux d’Epicure qui ont inspiré tant de variétés de nos superstitions contemporaines (qui nous permettent tout de même de bénéficier d’un weekend de trois jours, ne crachons pas dans la transsubstanciation). Son étymologie renvoie au kuôn qui signifie chien dans l’idiome de l’époque, et le cynique invite, en gros, à l’ironie joyeuse et à l’anticonformisme, si ça vous intéresse, vous utilisez sûrement Wikipédia mieux que moi.

Malheureusement, par un phénomène de retournement sémantique similaire à celui qui à fait passer les termes de libéralisme et de socialisme à diverses chapelles de droite, le cynisme désigne aujourd’hui une forme d’humour mauvais qui confine au nihilisme,  qui se rit à pleines dents en or de l’ouvrier délocalisé et du squatter expulsé . De même, le chien, qui est le meilleur ami de l’Homme depuis que les autres primates se sont désolidarisés de cette branche décadente de la famille, est perpétuellement diffamé par son hypocrite copain à deux pattes. Si le chien est fidèle, c’est par pure affection pour son ami (ne comptez pas sur moi pour dire « son maître »), alors que Jean François Copé est simplement chafouin. Même le grand Jacques Prévert assène qu’il préfère les chats aux chiens, car il n’y a pas de chats policiers.

Jugement cruel pour nos frères canins qui n’y peuvent mais, mais qui pose les bases d’une nouvelle philosophie, qui poursuivra l’oeuvre de Diogène, tout en accordant un peu de répit à la gent cynophile. A l’attention de ceux qui ne fréquentent que les primates dégénérés cités plus haut, le chat est une sorte de chien de petite taille, aux manières aristocratiques qu’on pourrait prendre pour du mépris, qui fait montre d’une farouche indépendance. Il passe l’essentiel de sa journée à jouer, à dormir, et quelques temps à quérir sa subsistance, au lieu de s’ennuyer sur l’autoroute quand viennent les congés payés.

Dans un prochain épisode, nous nous interrogerons sur l’opportunité de bricoler des barbarismes gréco-latins pour forger des termes philosophiques ou scientifiques, d’autant plus que j’ignore tout à fait comment on dit « chat » dans la langue d’Antisthène.

 

 

 

 

 

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