Africans in the snow

La neige recouvre entièrement les rue de la ville, on est dimanche, il doit être aux alentours de 14 ou 15 heures. Je marche en direction du centre ville dans le but de me flatter un peu le gosier de quelques rasades de ce délicieux breuvage qui fait la fierté des abbayes belges et la honte des temples tibétains, où les moines préfèrent passer des journées entières à méditer comme des cons plutôt que de produire du fromage et de la bière.

Et plus spécialement celle distribuée pendant la période de Noël, un peu rousse, un peu brune, légérement épicée, la mousse solide, les bulles légères et l’amertume douce. J’aime déguster la bière de Noël, surtout lorsque le thermomètre affiche une température extérieure polaire, glaciale à te  geler les roustons si jamais te vient l’idée saugrenue d’évacuer le trop plein de houblon en pleine rue.

J’arrive place de la Rép’ où telles deux enormes narines, encombrées de poudre blanche, semblables à celles de Kate Moss, les rue Serpenoise et des Clercs aspirent avec force les passants incrédules puis les expulsent dans une totale indifférence. (tu peux à souhait, si tu le coeur t’en dit, changer le nom de la mannequin anorexique par n’importe quel sniffeur cocainomane). Et oui, ma chronique est interactive, tu peux changer les noms, faire comme bon te semble. C’est plutôt cool, non? Profite, c’est pas dans les inrocks, le magazine branché des rockeurs snobs, que tu auras cette chance. Les inrocks … ceux qui voient dans Lana Del Rey, la vaporeuse fiancée de David Lynch et Donald Duck, une nouvelle icône, sans s ‘apercevoir de la supercherie, du plan marketing, du manque de naturel de tout ce cirque. J’ai bien peur que pour certains, il suffit de faire la gueule dans un mauvais clip avec une musique dépressive pour qu’on te trouve du talent. M’enfin, un jour je vous parlerai d’Alice in Chains, tout le contraire de miss lèvres siliconées en feu.

Revenons à mon dimanche hivernal et neigeux. Dans ma quête brassicole, je fais une rencontre extraordinaire. Tandis, que je déambule, tant bien que mal, dans vingt centimètres de poudreuse, que avec mes santiags mexicaines, c’est pas facile. Donc, au moment où je manque de me ramasser la gueule pour la trente deuxième fois dans le caniveau, je les croise. Elles sont deux, deux femmes, deux sublimes femmes, noires, habillées du traditionnel boubou africain. On se croise, nos regards se croisent, elles sont belles, elles sourient et elles portent sur la tête, leurs bagages ou je ne sais pas trop quoi d’ailleurs, peut être des commissions.

Alors que je peste, because ma difficulté de me mouvoir, les voilà qui passent devant moi, avec une insolente aisance, la même que les gamins de 6 ans qui te doublent sur la piste de ski en riant, les p’tit cons.

Cette image de soleil africain dans la neige lorraine reste gravée dans ma mémoire. Deux africaines dans la neige, ça me fait penser au titre d’un album de TM Stevens, Africans in the snow. Si tu ne connais pas, à écouter d’urgence. D’ailleurs, tu as certainement déjà écouté ce bassiste génial, il a accompagné tellement de monde: Living in America de James Brown, l’intro basse de Unchain my Heart de Joe Cocker – le chanteur préféré de mon chien avec Shirley Bassey bien sur-, c’est lui.

Mais attention, à moins d’être sourd comme un pot, tu risques sans même t’en rendre compte de sentir ton cul bouger au son groovy, à la basse et la voix de TM Stevens. Je t’aurais prévenu, tu vas prendre ton pied avec la funky music !

Voilà, pis c’est tout.

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