Premier constat : ce point de croissance ne nous manque que depuis début 2006… Après quatre années de gouvernement UMP. Et dire que les baisses fiscales étaient censées relancer la croissance…
Deuxième constat : malgré les voyages présidentiels, la croissance semble durablement en berne. Après des prévisions de 2,5% pour l’année 2008, ramenée à 2,25%, on ne parle plus que de 2%… Il faut dire que les contrats annoncés suite aux voyages présidentiels vont s’étaler sur de nombreuses années, qu’une part importante de leur production se déroulera à l’étranger et que les contrats ne tiennent pas compte des dépenses nécessaires à leur production (les consommations intermédiaires).
Où aller chercher ce point de croissance dans ces conditions ?
La solution : « Il faut changer notre instrument de mesure de la croissance », notre Président mandatant pour ce faire deux prix Nobel d’économie, Amartya Sen et Joseph E. Stiglitz, chargés de redéfinir notre richesse nationale. Si l’intégration d’éléments qualitatifs et notamment environnementaux dans la mesure de notre bien-être est souhaitable, il ne faut pas s’y tromper. La brutale arrivée d’un changement méthodologique dans la mesure de notre croissance est un exercice qui ne s’apparente ni plus ni moins qu’à changer de thermomètre pour faire retomber la fièvre.
Notre Président voulait aller chercher le point de croissance qui nous manque (… depuis 2006) avec les dents ? Il ira finalement le chercher avec son doigt. Je laisse à chacun le soin d’imaginer dans quelle partie de notre anatomie il ira le fourrer. Mais que les citoyens se gardent de ne pas trop tourner le dos à notre Président en se penchant en avant… Ils pourraient le sentir passer…