FAISONS LE VALLS-ER

S’il est certain que Manuel Valls n’aura jamais de destin présidentiel sous l’étiquette socialiste, au moins pourra-t-il se consoler dans les bras de Copé et des militants de l’UMP ; car si au PS , sa côte de popularité est au plus bas, à droite il fait un carton.

On pensait qu’avec Ségolène Royal , la gauche avait déjà produit une candidate sociael démocrate de centre-gauche et ça n’était déjà pas rassurant , mais voilà qu’arrive Valls, le socialo de droite. En attendant Strauss Kahn, le mec de droite socialo.

Lorsque la loi a été promulguée en 2002, sans doute Aubry ne s’imaginait-elle pas que 9 ans plus tard, elle ferait encore parler d’elle. Et pourtant , régulièrement , quand ils n’ont rien d’autres à dire, nos chers politiciens nous ressortent leurs vieilles rengaines sur les 35h coupables de tous les maux.

Outre la vérité des chiffres qui montrent que les français travaillent en général plus que la moyenne des européens (38h de travail effectif contre 37,9 en moyenne en Europe, avec par exemple 30,6 h au Danemark et 35,9 chez nos amis laborieux allemands qu’on aime comparer à nos fainéants français), on s’émerveillera toujours devant ce faux débat qui rend nos politiciens amnésiques et sacrément sélectifs dans leurs arguments.

Déjà, il faut rappeler que les 35h s’inscrivaient dans une logique historique qui fait que la hausse de productivité , qui n’a pas souffert du passage aux 35h loin s’en faut , permettait cette diminution du temps de travail.

Il faut rappeler ainsi que c’est un homme de droite, Gilles de Robien qui a le premier inscrit dans la loi la possibilité pour les entreprises de faire baisser le temps de travail à 35h pour leurs salariés avec en contrepartie des allègements de charges patronales ; cette loi avait pour but de favoriser l’embauche ou d’éviter des licenciements. Aubry n’avait donc rien inventé…La loi Robien qui d’ailleurs avait permis la création de 15000 emplois et qui avait profité aux salariés de grands groupes comme le Crédit Lyonnais (33h/semaine), Mamie Nova, Monique Ranou ou encore Fleury Michon.

Qu’aujourd’hui on vienne nous culpabiliser d’être aux 35h quand on voit qui est à l’origine de la crise mondiale actuelle et qu’on remarque avec dégoût que les mêmes coupables sont les premiers à se sortir de la crise les doigts dans le nez pendant que nous on l’a ailleurs et bien profond, c’est tout simplement révoltant.

Mais revenons en à nos chers hommes politiques français qui se gaussent de la prétendue cacophonie au parti socialiste. La cacophonie ? Manuel Valls ne doit plus être considéré comme un socialiste , ses nombreuses sorties que ne renieraient même pas Hortefeux, c’est dire, ne permettent plus de voir en lui un homme de gauche ; à plusieurs reprises il a durement critiqué le parti socialiste faisant le jeu de la droite On se rappelle ainsi qu’il s’était exprimé pour la réforme des retraites, qu’il regrette les « fatwas anti-ogm ou anti-nucléaires », refuse l’assistanat lui qui se définit comme un « blaireau » oups pardon, un « blairiste », s’est prononcé en faveur de statistiques ethniques et de la réforme sur l’autonomie des universités. On se rappelle aussi ses propos malheureux en juin 2009 qui en disent plus longs que ses désespérées tentatives d’explication :

Nous lui rappellerons les propos de Martine Aubry dans une lettre ouverte qui lui était destinée :
{
On ne peut utiliser un Parti pour obtenir des mandats et des succès, en s’appuyant sur la force et la légitimité d’une organisation collective, et s’en affranchir pour exister dans les médias à des fins de promotion personnelle. On n’appartient pas à un Parti pour s’en servir mais pour le servir.}

Et enfin, on terminera sur le cas Valls en donnant la parole à Eric Zemmour {« il n’y a aucune différence entre Valls et Sarkozy »} . Parole de spécialiste.

Quant à la droite, elle a beau ricaner , les 35h ne semblent pas être un prétexte de rassemblement : entre Copé, fervent pourfendeur des 35h (et pour cause : quand on cumule les postes d’avocat, de secrétaire général de l’UMP et de maire de Meaux, 35h ne doivent pas suffire…) et Xavier Bertrand qui estime qu’avec { » un relèvement de la durée légale du travail au-delà de 35 heures, les salariés y perdraient « dans la minute sur leur fiche de paie »}, la guerre des clans s’est réveillé. Pour eux , c’est déjà 2017.

Et pendant ce temps là, personne ne parle du vrai problème économique de notre pays : le taux d’emploi qui est , avec 64,9% loin de ceux de la majorité des pays d’Europe…

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