Le bestiaire politique (7) : l’autruche.

Struthio Camelus, oiseau chordé vertébré, ordre des struthioniformes, familles des struthionidés.

 

Voilà un oiseau élégant, avec son long bec, son long cou, ses beaux yeux, son somptueux plumage et ses longues pattes qui lui donnent l’air de marcher avec des talons hauts, ce qui ajoute à sa grâce. Mais la beauté, ça ne se mange pas en sandwich, et l’autruche a acquis une réputation assez peu honorable par sa façon de faire face au danger, en l’occurrence en se mettant la tête dans le sable, refusant de voir la réalité en face. Pas très courageuse, donc, mais quand même déterminée, voire même aussi têtue que l’âne avec qui elle a aussi en commun de se reproduire de manière soutenue, donnant naissance à de vigoureux autruchons qui savent lui en être reconnaissants. Sûre d’elle et de son élégance, elle fanfaronne dans la savane, faisant fi des éléphants qui la regardent de haut, croyant dur comme fer pouvoir prétendre au titre de reine de la création. Qu’elle commence donc par affronter vraiment ce qui se présente à elle au lieu faire la belle et de se cacher au moindre couac. De surcroît, elle en est capable : elle ne vole pas – ou alors pas haut – mais elle court vite, sachant rester soignée tout en faisant des déplacement continuels, et elle peut, contre tout attente, s’avérer agressive quand on lui cherche des puces. Rien que pour cela, ne vous fiez pas aux apparences qui font croire à sa gentillesse, car elle peut tuer d’un coup de patte. Si vous la voyez, gardez vos distances. Oui, c’est cela : gardez un regard distancié sur ses actes.

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