Annecy

 

Nous sommes sur l’autoroute du sud

En direction pour aller iouler par-delà les monts

Ca commence à devenir une habitude

De céder à la moindre de nos pulsions.

Le Nord à ma droite en trois soupirs s’endort,

Laissant loin ou peut-être pas, cette soirée de débauche.

S’il connaissait sa chance, ça commence par mon œil gauche.

C’est lourd. Ca se ferme et ça s’ouvre. Ca se ferme et ça s’ouvre.

Les yeux rouges écarlates qu’une paire de lunettes d’un noir terne recouvre.

Je parviens malgré tout à rester éveillé,

A brailler comme un âne,

Sans déranger mon équipier,

Lorsque j’entends du Bob Dylan.

En Haute- Savoie la montagne domine de part et d’autre cette autoroute d’où l’on peut voir au fur et à mesure l’eau verte tourner azur.

A peine arrivé au lac nous fumons cette herbe qui met une claque et je pense à la Serbe.

Un coup de téléphone et trente minutes plus tard, Nico et Tof arrivent avec leur dégaine de routard, enfin je rencontre ce dernier lascar, qui s’est choisi une vie peinarde.

J’ai du le connaître au cours d’une de mes précédentes incarnations sinon comment expliquer le fait que j’ai la vague impression que ce cinglé vient de la même fécondation ?

A un dosage sûrement un peu plus concentré. Question d’années ?

La dernière journée est mémorable, cella là même où j’aurais pu mourir cette fois, nous avions commencé dans le sable à s’aniser la luette beaucoup plus que l’Homme n’a de doigts.

Ma première mort en tant qu’humain aurait pu être aqueuse, d’autant plus que mon sang l’était aussi quand j’ai sauté d’un pédalo dans le lac d’Annecy.

ALERTE ROUGE !!

Quelque chose ne va pas !!!

Je panique mais je n’ose pas leur dire que je ne sais pas nager, c’est que vous voyez…j’ai ma fierté ! Et j’aimerais mourir en beauté…

Je me laisse donc sombrer sans une once d’air dans mes poumons, je mords fort le bras du Nord lorsqu’il tente de m’attraper, et silencieux me demande en quoi je vais bien pouvoir me réincarner…..-_.-_-_-_-_-__—-____—–___–_________________

 

Brutalement, je tousse. Je suis encore asphyxié. Mes poumons et mes yeux me brûlent, je tente de respirer. L’instinct de survie ça s’appelle.

 

Le Nord m’a mis les bras sur le bord du pédalo, dans lequel je suis remonté plutôt vite pour un futur-ex noyé, je m’en tiens à l’eau ou à l’écart de l’H2

Ode à celui qui a compris et qui a plongé…

Le soir venu, au campement

Nous nous repastisont la face,

Pour que nous musiciens, fils de Midas,

Laissions exploser tous nos talents.

Une bise, une accolade s’impose.

Mais je ne frise pas l’incartade rose.

Je prends la pose.

J’ai l’arcade droite couverte d’ecchymoses.

Je ferme les yeux car la fumée de ma cigarette m’empêche d’écrire.

 

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