L’éditorial de Kévin Lembrouille

Ici Brest, les Bretons parlent aux Lorrains ! Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais je me souviendrai longtemps de… AÏE !

Voilà, il va la fermer cinq minutes, la tapette beurre-sucre ! Hé, salut, les tapettes aux quetsches ! Moi, c’est Lembrouille ! Kévin Lembrouille ! Le fils à Didier ! Vous m’avez reconnu, hein ? Vous êtes pas les seuls, mon daron aussi m’a reconnu, c’qui est assez rare pour être souligné : à force de tremper sa nouille partout où y a d’la gisquette, il doit sûrement avoir une famille nombreuse, mais moi, y m’a r’connu, j’suis en quéqu’sorte le fiston « officiel », quoi ! Alors chuis v’nu pour défend’ l’honneur de mon géniteur, hein !

‘Savez quoi ? D’main, c’est le 4 novemb’ et Canal+ aura 28 ans ! J’sais, ça fait pas un chiffre rond, mais j’men fous, qu’ce soit rond ou pas, j’leur fais une tête aux carré, aux tapettes de Canal ! Pass’que j’sais pas si vous vous souv’nez, mais Didier, y v’nait souvent sur Canal, dans l’émission du p’tit breton aux grandes oreilles, là, N.P.A., « Nique Partout, Allez » ! Et y v’nait causer franchement à l’invité, pour y dire c’qui pensait d’lui ! Y a plein de tapettes qui disaient que Didier, c’tait un voyou primaire, mais c’est pas vrai ! Par exemp’ : quand y z’ont reçu le gnome qui joue du piano, là, Petrucciani, ben y lui a dit qu’y détestait le piano et le jazz ! C’était gonflé, d’accord, d’lui dire ça en face, encore qu’je l’comprends, hein ! Chez les Lembrouille, on est fans de Dick de père en fils ! Mais c’que j’voudrais vous faire gaffer, c’est qu’à aucun moment mon daron l’a attaqué sur sa taille ! Il l’a juste appelé « Tom Pouce », comme ça, mais c’était pas bien méchant, non ? Vous êtes témoins, mon père l’a traité comme il aurait traité n’importe quelle autre tapette qui jouerait du piano debout ! C’est p’t-êt’ un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup : c’est bien la preuve qu’il était pas si primaire que ça ! J’en connais qu’y s’raient pas gênés pour s’en prendre à plus p’tit qu’eux : rien qu’hier, j’me suis fait défoncer la tronche par Bob ze Mob, le chef du Los Craignos M.C. ; il est plus d’la première fraîcheur, mais c’est pains, y sont pas rassis, c’est moi qui vous l’dit ! Et pourtant, j’suis plus p’tit qu’lui, mais lui, ça l’arrête pas ! Ça, c’est primaire ! Ben c’était pas l’genre de Didier, du tout ! Et Chantal de France, vous savez, la fille du compte de Paris, hein ? Ben quand ses vieux l’ont fait chier parc’qu’elle a dit du mal de c’gros con de Le Ped’, Didier, il lui a dit qu’il était prêt à casser la tête à ceux qui voulaient l’emmerder ! Sympa, non ? Et pourtant, Didier, il aime pas les aristos ! Si c’est pas la preuve qu’y réfléchit avant d’cogner, ben j’vois pas c’qui vous faut, hein !

Mais surtout, Didier, sur Canal, y f’sait la soupape ! ‘Savez c’que c’est la soupape ? Un jour, j’ai piqué celle de la meule de Bob ze mob : ben quand il a voulu la faire démarrer, y s’est retrouvé ‘vec tout un stock de pièces détachées dispersés aux quat’coins de Rancy ! Elle avait explosé d’un coup, ça avait fait un bordel, même Dick aurait pas pu couvrir ça en chantant ! C’est pour ça qu’y m’a cassé la gueule, d’ailleurs, y pige pas la plaisanterie ! Dans la vie, ‘faut toujours avoir une soupape, sinon la pression est trop forte et on explose ! Ben, à la télé, c’est pareil : on arrête pas de pratiquer le « consensus » comme y disent ! Moi, perso, j’préfère les « cons-ça-suce », comme on appelle les gonzesses qu’ont un joli con et qui font pas leurs gâcheuses quand on veut des pipes ! En tout cas, le consensus, c’est super chiant : tout l’monde il est beau, tout l’monde il est gentil, tout l’monde il est formidable, tout le monde y s’congratule et gnagnagni et gnagnagna ! Personne peut t’nir comme ça 107 ans, merde ! Au bout d’un moment, tout c’qu’on essayait d’cacher, y faut qu’ça sorte, sinon explose ! Même Drucker a fini par cracher la vérité sur ses collègues, dans un bouquin, c’est dire ! Ben mon daron, y f’sait ça : y v’nait sur le plateau et il avait pas peur de dire franchement qu’il détestait, qu’il haïssait ! En clair, toutes les insultes que les tapettes de la téloche auraient pu avoir envie de dire, il les disait à leur place et comme ça, après, elles avaient plus envie, et elles pouvaient continuer leur boulot normalement, l’invité pouvait continuer à faire sa promo, tout ça… Didier, y rendait supportable ce concert de lèche-culs, il défoulait la violence que chacun a au d’dans d’lui-même ! Y z’auraient pu le remercier, à Canal, mais j’t’en fiche : quand y v’nait, z’arrêtaient pas d’envoyer des grosses tapettes pour l’faire sortir ! C’était pas la peine, il aurait trouvé la sortie tout seul : y savait comment entrer, y savait aussi comment sortir, logique ! Ben à force de s’faire jeter sans arrêt, mon daron, l’en a eu marre, et il a décanillé ! Et là, on a vu l’résultat : à Canal, y z’ont plus eu d’soupape, et c’est dev’nu d’la merde ! Le départ d’mon daron, c’était l’début d’la fin pour Canal, bien fait pour eux ! Aujourd’hui, y a pu d’soupape, sur la chaîne, tout l’monde y s’aime, tout l’monde il est génial… La dernière fois qu’j’ai maté, j’ai pété l’poste à grands coups de batte ! J’m’en foutais, il était pas à moi ! Mais n’empêche qu’j’avais les nerfs ! Leur « Grand journal » de mes couilles, c’est Tapette-land, c’est la Mecque du conformisme ! Mon daron vient plus pour leur s’couer les puces, y reste à Rancy à écouter ses vieux dixes de Dick et à faire mon éducation ! Et j’ai bien envie d’mettre en application c’qu’y m’a appris en section cassage de tête, parc’qu’elles me gonflent sérieux, ces tapettes qu’ont pas compris de quoi mon daron était le nom ! Ah ben tiens, y en a deux belles, qui s’pointent derrière moi ! Alors, les filles, ‘voulez r’cevoir une leçon de franchise ? J’donne des cours accélérés, hein ! Hé ? Mais arrêtez, c’est déloyal, vous vous en prenez à plus p’tit qu’vous ! Lâchez-moi, bande de tapettes !

Ouf ! Je n’aime pas trop appeler la sécurité, mais je n’aime pas non plus me faire assommer alors que j’écris un article ! Avec tout ça, je ne me rappelle plus de ce que je voulais vous dire… Boh, tant pis, on verra ça une autre fois : le fils Lembrouille, avec sa batte de base-ball, il m’a collé un de ces maux de tête ! Allez, salut les poteaux !

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