Football macht frei.

Devezh mat, Metz, mont a ra ? Bon, la période des vœux n’est pas encore terminée, mais il y a quand même des gens auxquels je ne souhaiterai jamais la bonne année, à commencer par ces bons messieurs de la ligue de football…

Vous commencez à me connaître, vous savez que contrairement aux gens qui ont fondé le présent webzine, je ne porte guère dans mon cœur le sport-spectacle en général et le football en particulier : j’éprouve cette antipathie pour le monde du ballon rond depuis 2002, année où j’ai enfin compris à quel point le foot était avant tout un outil de décérébration et d’infantilisation du peuple par les puissances politiques et financières. Depuis, je dois bien dire qu’il ne s’est pas écoulé une année sans qu’au moins une pièce ne vienne ne s’ajouter à l’écrasant dossier de la planète foot – même les passionnés reconnaissent que le milieu est pourri jusqu’à la moelle : l’année 2012 s’est achevée il y a un peu plus de 48 heures après avoir été marquée, pour moi, entre autres, par un conflit autour de la possible installation d’un centre de formation du Stade Brestois 29 sur une parcelle naturelle où l’on aurait localisé (je mets le verbe au conditionnel pour ne pas hérisser certaines susceptibilités) une espèce protégée d’escargot : face à l’opposition des écologistes, la construction du centre a finalement été suspendue, en dépit du fait que cette construction était une condition imposée par la ligue, qui n’en a manifestement rien à foutre de la sauvegarde de l’environnement, pour que le club puisse continuer à jouer en ligue 1. Compte tenu du fait que le maintien du Stade Brestois en ligue 1 est plus qu’incertain, ça reviendrait vraiment à sacrifier la nature pour rien, et de toute façon, ça ne justifie en aucun cas l’attitude des supporters qui ont littéralement mis à prix la tête des adversaires du projet, notamment Nathalie Chaline et Dédé l’Abeillaud (que je salue au passage), et encore moins celle des responsables du club et de son site internet, qui n’ont même pas bronché face à ces propos ouvertement insultants et menaçants, preuve que le foot, c’est décidément la fraternité, la tolérance et la démocratie.

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Aujourd’hui, l’année 2013 à peine commencée, une autre pièce s’ajoute à l’écrasant dossier de la planète foot – que celui qui n’a jamais radoté me jette la première pierre. Je vous raconte : une mienne correspondante a un fils qui joue au foot dans un club dont je tairai le nom ; il s’est fracassé la mâchoire au cours d’un match, c’était un fâcheux accident qui lui a valu d’être alité pendant pas mal de temps et de devoir suivre un traitement coûteux. Bon, vous allez me dire, tout ça est bien triste, la ligue n’y est pour rien. Oui, bien sûr, sauf que… Sauf que, après avoir reçu le coup qui l’a mis dans cet état, il a bien sûr signalé qu’il n’allait pas bien du tout et que ça devait donc être assez grave, mais il se trouve qu’une grosse légume de la ligue était présente et… Vous êtes bien assis, là ? Non, je vous demande ça parce qu’il vaudra mieux l’être quand vous aurez lu ce que je vais vous dire. C’est bon, vous êtes assis ? Alors voilà : ce tout jeune garçon venait d’être blessé à la mâchoire, il aurait été dans l’ordre des choses qu’il soit pris en charge par les mains expertes d’un médecin et… Attention ! Il est encore temps d’arrêter de lire ! Vous persistez ? Bon, je vous aurai prévenu, mais ne venez pas me reprocher après de tout faire pour vous dégouter du foot, ce que je vous raconte est la stricte vérité ! Donc, une grosse tête de la ligue était là, et quand ce jeune garçon lésé par un accident bête est venu dire que ça n’allait pas, ce gros con (désolé, il n’y a pas d’autre mot) lui a ordonné… de ne pas discuter et d’aller terminer le match !

Oui, oui, vous avez bien lu ? Non mais vous vous rendez compte ? Les professionnels font tout un cinéma dès qu’ils se font un petit bobo et tout le monde les croit, et les amateurs, eux, ils peuvent bien crever complètement exsangues sur le terrain, ces bons messieurs de la ligue s’en foutent : ils voient qui survit, et c’est comme ça qu’ils sélectionnent leurs futures stars, c’est ça ? Bon, le jeune homme a survécu, et c’est seulement à la fin du match que sa mère a appris qu’il n’allait pas bien. Et encore ! Il a dû l’appeler lui-même pour qu’elle vienne le chercher ! Sur le terrain, PERSONNE n’a donc levé le petit doigt pour lui alors que sa mâchoire se barrait sur le côté ! Ah oui, le foot, c’est vraiment un vecteur de sociabilité et de solidarité, il n’y a aucun doute ! Le beau-père n’a pas manqué, arrivé sur les lieux, d’aller choper l’entraîneur et de lui reprocher son incurie : pas besoin de considérer son rejeton, même adoptif, comme la huitième merveille du monde pour ne pas être scandalisé ! Et ça ne s’arrête pas là : d’après le chirurgien qui a vu les images de la mâchoire de ce pauvre jeune homme au scanner, à quatre millimètres près (autant dire rien du tout), il aurait pu rester en chaise roulante ! Il n’empêche qu’il en a pour au moins trois ans de traitement à 4000 euros non remboursés par la caisse de sécurité sociale des parents… Je dirai bien un mot à ces messieurs de la ligue pour leur exprimer la synthèse de mes sentiments à leur égard, mais je n’ai pas envie de dire trop de grossièretés. Kenavo, les aminches !

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